La direction de l’hôpital n’est plus en mesure de renouveler ou de réparer les équipements vétustes, ni de réhabiliter son établissement, … Ce qui diminue la qualité des soins.
<doc7879|right>« Les créances de l’Etat portent sur les services offerts à la police, aux militaires, aux indigents, aux femmes enceintes, aux enfants de moins de 5 ans … », précise Gamaliel Sinabajije, directeur de l’hôpital de Gitega (province centre du Burundi). Il indique que ces créances ont de lourdes conséquences sur le fonctionnement de l’hôpital. Le directeur évoque un manque criant de matériel: « Notre laboratoire est très vieux, ce qui nous oblige à souvent recourir à des techniciens pour la réparation du matériel.»
La salle des urgences n’est pas mieux lotie, poursuit le directeur. « Elle est très étroite et les malades y sont entassés sans tenir compte du degré de gravité de leurs maladies, ce qui les stresse. Si les créances étaient recouvrées, nous pourrions au moins l’agrandir », assure-t-il. Le bloc opératoire est aussi en très mauvais état. Aussi, faute de moyens pour pouvoir engager du personnel, certains services comme celui de néonatologie ne sont pas fonctionnels, d’après toujours M. Sinabajije. Le personnel de l’hôpital ne reçoit plus de prime d’encouragement. « Si le personnel n’est pas motivé, cela se répercute sur la qualité du service à rendre. » Sans donner les chiffres, le directeur de l’hôpital affirme que son établissement a également beaucoup de dettes envers leurs fournisseurs de médicaments.
Une salle d’opération sale, surpeuplée …
Devant la salle d’opération, on est assailli par une odeur écœurante. A l’intérieure, la saleté règne en maître. Sous de vieilles moustiquaires et sur de très vieux matelas de 0,9 m, déchirés, sans couverture… les patients s’allongent. Hommes et femmes, tous dans le même endroit. En outre, la salle n’est pas aérée. Les lits des malades sont distants d’à peine 50 cm l’un de l’autre. Pas de places pour les objets des malades et des garde-malades. Seulement une petite étagère sur laquelle charbon, nourriture, sachets, habits… sont entassés. Sans oublier les murs qui sont lézardés.
L’hôpital dépense en moyenne 60 millions de Fbu par mois de salaires et charges patronales, reçoit 29,009 millions de Fbu comme subventions mensuelles et collecte environ 7 millions de Fbu par mois de recettes directes, selon les services financiers de l’hôpital.
Iwacu a voulu savoir la teneur du rapport de la commission chargée d’étudier les modalités de liquider les créances de l’Etat envers les hôpitaux autonomes auprès de la Deuxième vice-présidence de la République du Burundi, en vain. Melchior Simbaruhije, porte-parole du Deuxième vice président de la République, nous a indiqués que le rapport a été transmis à la présidence de la République pour analyse et appréciation. « Nous vous en dirons plus après », a-t-il conclu.