Au moment où les syndicats des travailleurs dénoncent la cherté de la vie et les pénuries qui plombent les conditions de travail, le président appelle à redoubler d’effort pour produire davantage et à éviter de se plaindre tout le temps.
Alors que l’inflation bat son plein, que la pénurie du carburant et les coupures d’électricité ralentissent l’économie rendant la vie de plus en plus difficile. Le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye a été catégorique : « Il n’y a pas de pauvreté ». C’était ce jeudi le 1 mai au Stade Intwari au cours de la célébration de la Journée internationale du travail et des travailleurs au Stade Intwari en mairie de Bujumbura.
Sur un ton ferme, le chef de l’Etat a affirmé que « les fonctionnaires sont des serviteurs » et que « celui qui pense s’enrichir en travaillant au gouvernement doit calmer ses ardeurs ».
Il a déclaré qu’un fonctionnaire de l’État ne peut pas espérer « une vie facile », avant de saluer les jeunes devenus riches grâce à ’’l’incroyable travail du PAEEJ’’, un programme de soutien de l’entrepreneuriat où plus de 16.000 jeunes ont trouvé du travail. « Maintenant en quatre ans, il y a des jeunes milliardaires », a-t-il fait savoir avec fierté.
Célestin Nsabimana, représentant de la Cosybu, la confédération des syndicats du Burundi, a dressé un tableau sombre. Dans un discours aux accents revendicatifs, il a souligné que cette journée est faite pour « permettre aux travailleurs de faire entendre leurs doléances. Mais malheureusement, malgré nos rapports, les autorités restent sourdes ».
Il a dénoncé la vie chère, la pénurie récurrente de carburant et de l’électricité, ainsi que l’inflation qui rongent les salaires des travailleurs.
Le chef de l’Etat a longuement critiqué ceux qui se plaignent qu’ils sont accablés par la pauvreté : « Ceux qui le disent, ont pour but de déstabiliser les autorités, alors qu’ils gaspillent leur temps dans les cabarets ». Le chef de l’Etat recommande de travailler 16 heures par jour pour surmonter la vie chère.
Ainsi pour booster l’économie du pays, le président Ndayishimiye a donné un ultimatum. « Tous les services de l’État doivent me faire un rapport d’ici la fête de l’indépendance. »
« Non à la politisation du milieu du travail »
Cette célébration de la Journée internationale du travail et des travailleurs a été marquée au Burundi par un message du délégué des syndicats, Célestin Nsavyimana, représentant de la Cosybu réclame qu’il n’y ait plus d’immixtion des partis politiques en milieu du travail.
« Le travail n’est plus revalorisé à cause de l’ingérence des politiques, quand il y a un appel d’offre quelque part, au lieu d’user d’équité et de soumettre tous les candidats aux mêmes critères, ce sont plutôt des personnes se trouvant sur des listes envoyées par des partis politiques qui sont embauchées. Ces manquements font partie des injustices décriées par les employés », a-t-il dénoncé.
Un autre grief, a-t-il tenu à le dire de vive voix, ce sont les politiques qui dissuadent certains employés à adhérer aux syndicats. « Ces personnalités qui sont contre le développement se cachent dans les partis politiques parce qu’ils n’ont pas de projets de société. Ils constituent des freins au développement ».

Le représentant de la Cosybu a fait savoir que le milieu du travail ne devrait pas être un terrain de propagande politique : « Les confédérations syndicales Cosybu et CSB voudraient attirer l’attention de tous les employés pour ne pas donner le champ libre aux sollicitations des hommes politiques en milieu du travail. Il faut plutôt consolider les syndicats parce que ce sont ces derniers qui se soucient des intérêts des travailleurs ».
Selon ce syndicaliste, il faut que ceux qui malmènent les syndicats se ressaisissent parce que le rôle des syndicats est inestimable dans la vie d’un pays. « L’adhésion à un syndicat est un choix libre et personne n’a le droit de le lui en empêcher ».
Dans son discours, le chef de l’Etat a condamné le népotisme dans les services publics. « Ceux qui le pratique font du sabotage. Il faut donner du travail aux personnes compétentes ».
Le représentant de la Cosybu a appelé différents ministères et tous les services pourvoyeurs d’emplois tant du secteur public que privé à comprendre que le dialogue en milieu du travail est important : « C’est le fondement de toute production et de toutes les réalisations. Il faut privilégier encourager le dialogue entre employés et employeurs ».
Ce représentant des syndicats avait un autre message : Rappeler au président de la République, ses engagements pour les retraités au début de son mandat, des promesses faites non encore tenues.
Les employeurs appellent à des mesures fiscales et monétaires d’urgence
Le représentant de l’association des employeurs a insisté sur la résilience des employés face à la crise. « Même avec la pénurie récurrente de carburant, certains employés acceptent de marcher pour aller au travail. Nous saluons cette mentalité ».
Il a remercié les employeurs pour avoir maintenu l’emploi malgré les défis, tout en appelant l’État à assouplir la fiscalité des entreprises lourdement affectées par ces crises.
Sur le plan économique, il a exhorté le gouvernement à « entrer en contact avec le FMI et la Banque mondiale pour résoudre la crise des devises », tout en plaidant pour « une promotion réelle de l’égalité de genre ».
Au cours de ces cérémonies, le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye a primé 4 cadres du PAEJ, le Programme d’Autonomisation économique et d’Emploi des Jeunes, cités en bon élève pour sa Vision d’un Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Le chef de l’Etat avait un autre cadeau : une promesse de pick-up pour ces 4 cadres à garder même à la fin de leur mandat.
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