À une délégation de RFI venue le voir mais aussi pour plaider son cas devant le gouvernement burundais et les diplomates, Hassan Ruvakuki hurle son innocence dans une lettre où il démontre qu’il a été arrêté pour avoir fait son travail.
<doc5463|right>De sa cellule dans la prison de Muramvya, Hassan Ruvakuki, le journaliste de la radio Bonesha FM et correspondant du service en swahili de la RFI, a écrit une lettre dans laquelle il clame son innocence. Il l’a remise à Anne-Marie Capomaccio, directrice des rédactions de RFI, et Jean-Karim Fall, responsable de l’antenne Afrique, venus lui rendre visite. Ils étaient au Burundi pour convaincre les autorités burundaises, ainsi que les représentations diplomatiques européennes présentes à Bujumbura, que le journaliste n’avait fait qu’exercer son métier dans un contexte politique tendu.
Dans cette lettre intitulée « Ma vérité », Hassan Ruvakuki, condamné en première instance à la prison à vie pour « actes de terrorisme », crie son innocence et relate la suite des faits qui ont conduit à son arrestation pour avoir exercé son métier. Le journaliste se défend de n’avoir jamais appartenu à un parti politique, encore moins d’être un terroriste. Tout simplement, il a pris connaissance de la constitution, en Tanzanie, d’un mouvement armé burundais soupçonné d’avoir perpétré plusieurs attaques les semaines précédentes, et a décidé d’y aller pour un reportage destiné aux deux radios qui l’emploient.
Arrêté quelques jours plus tard et accusé d’actes de terrorisme, le journaliste se défend : « Comme tous mes confrères de la planète, je suis allé vérifier sur le terrain la véracité d’une information dont j’avais la primeur.»
Incarcéré depuis 10 mois, Hassan Ruvakuki, qui sera jugé en appel le 8 octobre 2012, affirme sa foi en la justice et souligne que sa place ne devrait pas être dans la prison de Muramvya, pour avoir voulu un scoop, mais auprès de sa femme, et surtout de sa fille de sept mois, née alors qu’il était déjà incarcéré.