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Football : « Les sanctions, c’est pour qu’un arbitre se ressaisisse »

28/02/2020 Commentaires fermés sur Football : « Les sanctions, c’est pour qu’un arbitre se ressaisisse »
Football : « Les sanctions, c’est pour qu’un arbitre se ressaisisse »

Un arbitrage loin de faire l’unanimité depuis le début de la phase retour de la Primus ligue, des interrogations en rapport avec le choix des arbitres, etc. Désiré Gahungu, président de la commission en charge de l’arbitrage à la FFB fait le point.

Des fans constamment doutent de l’impartialité des arbitres …

C’est la beauté du football. Sur le terrain, il y a toujours un gagnant et un perdant .Même quand les deux équipes font match nul, il y en a une qui en profite. Ceci pour dire que des grognes ne peuvent pas manquer en fonction du résultat. Et dans la plupart des cas, les arbitres sont les boucs-émissaires. Toutefois, je dois reconnaître qu’un arbitre peut parfois faire une mauvaise appréciation. Mais pour éviter pareils désagréments, après chaque match, nous faisons des mises au point. Et chaque mois, des stages de recyclage à leur endroit sont organisés. D’une façon générale, nos arbitres s’en sortent bien. Il suffit de voir combien va croissante leur cote au sein de la Confédération africaine de football(CAF).

Des sanctions sont- elles prévues en cas d’erreur délibérée?

Le code disciplinaire est clair. En fonction de la faute dont l’arbitre est coupable, il peut être suspendu jusqu’à deux ans. Actuellement, il y en a 4 qui reviennent d’une sanction. Dans de telles circonstances, ledit code veut qu’il soit rétrogradé en division inférieure. C’est notamment le cas lorsqu’une collusion est avérée afin que telle équipe gagne.

Pourquoi les sanctions sont-elles tenues secrètes?

Lorsqu’un arbitre est puni par la commission nationale en charge de l’arbitrage au sein de la Fédération de football du Burundi(FFB), c’est pour qu’il se ressaisisse et non pas pour être banni à vie. En tant qu’instance chargée de les évaluer, on se doit de les protéger. C’est dans cette logique que les sanctions sont tenues au grand secret. Mais, je ne doute pas qu’un fan averti peut remarquer que tel arbitre est hors circuit.

Dans d’autres pays, avant chaque rencontre, on annonce le trio arbitral. Qu’est-ce qui vous en empêche ?

Nous nous efforçons d’être au même niveau que les autres pays. Cependant, je dois avouer que nous n’en sommes pas à ce stade. Grâce aux sponsors, publicités qui coulent à flot, dans certains pays, les arbitres ont un standard de vie élevé qui éloigne d’eux la tentation d’accepter un pot-de-vin. Une situation aux antipodes de la nôtre. Car, si avant chaque match, leurs noms étaient connus à l’avance, on risquerait de voir tel dirigeant d’un club approcher tel arbitre pour le soudoyer.

Quid de l’arbitrage féminin ?

Nous avons 5 arbitres internationales (2 centrales et 3 assistantes). Mais, il faut reconnaître que les défis ne manquent pas. Les devoirs de maternité les obligent à faire une croix sur leurs carrières. De surcroît, il leur est alors difficile de retrouver leur fraîcheur physique. Aussi, faut-il noter, l’absence d’instructrices qualifiées. A mon avis, un énorme frein à l’origine de leur faible engouement pour l’arbitrage dans certaines provinces.

Comment devient-on arbitre international?

C’est la régularité. Tu dois gravir les échelons, passer par toutes les divisions inférieures possibles (division cadets, D3), tout en multipliant de bonnes prestations. Lorsque tes prestations font l’unanimité de tes pairs, via un sondage d’opinion (des présidents des clubs, les fans, etc), tu peux officier dans l’élite (2e et 1ère division). Après une certaine période sous observation, la commission nationale des arbitres statue sur ton éligibilité à la CAF. Et lors d’une session tenue annuellement, ladite commission soumet ton nom à la CAF. Tu dois convaincre les instructeurs de la CAF à travers une série de tests physiques (exercices cardio, etc).

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