Le délégué du Représentant Résident du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) au Burundi, Dr Kacou Pierre Konan, ainsi que les membres de sa délégation, ont accueilli, ce lundi 1 septembre 2025, au siège de l’UNFPA, l’ambassadeur de l’Inde au Burundi, Upender Singh Rawat, résidant à Kampala, dans le cadre d’une visite de deux jours pour constater l’état d’avancement du projet « Human Capital Development among Youth ».
Dans son mot d’introduction, Dr Konan a souhaité la bienvenue à l’ambassadeur indien Sing Rawat. « C’est pour nous un grand honneur et un privilège de vous accueillir aujourd’hui et de partager avec vous notre vision commune d’un avenir meilleur pour la jeunesse burundaise. »
Ce projet, financé à travers le India-UN Development Partnership Fund, s’étend sur deux ans et couvre 6 provinces et 30 communes. Il vise à renforcer le capital humain du pays. « Dans un pays où la majorité de la population est jeune, il est essentiel d’investir dans leur santé, leur autonomisation et leur intégration économique. »
Trois grands axes sont mis en œuvre : l’amélioration de la santé des jeunes par un meilleur accès aux services de santé sexuelle et reproductive, le soutien aux initiatives entrepreneuriales et au développement du e-commerce, ainsi que le renforcement des capacités en entrepreneuriat, prévention des conflits et consolidation de la paix.
1 500 jeunes, dont 50 % de femmes, ont déjà bénéficié directement de ce programme. « Ce partenariat dépasse le cadre d’un simple financement. Il contribue à renforcer la résilience des communautés, à promouvoir la paix et à construire un avenir où la jeunesse burundaise pourra s’épanouir pleinement ».
L’objectif est de montrer aux jeunes qu’il est possible d’entreprendre sans s’endetter. Pour cela, une approche innovante a été adoptée : les anciens bénéficiaires accompagnent les nouveaux, dans un esprit de mentorat et de solidarité. Plusieurs d’entre eux ont lancé leurs propres activités, certains allant jusqu’à employer d’autres jeunes.
Au cours de la visite, M. Singh Rawat a eu l’occasion de rencontrer certains bénéficiaires de ce projet, dont des jeunes entrepreneures qui construisent leur avenir sans capital externe.
Parmi les success stories figure Elcyne Nijimbere, qui a bénéficié de la première phase d’EZCE. Aujourd’hui, elle est devenue coach et accompagne à son tour les jeunes porteurs de projets. « Mon parcours prouve qu’avec de la formation, de l’accompagnement et de la volonté, un jeune peut réellement changer sa vie et inspirer les autres », témoigne-t-elle.

Ella Kezakimana, entrepreneure installée depuis juin 2024 à Carama, dans la commune Ntahangwa, a vu sa boutique croître de 30 % en quelques mois. « Avant la formation, j’avais la trouille de commencer avec mes propres moyens. Mais avec EZCE, j’ai appris que nous, les jeunes, sommes capables de nous lancer ».
Elle a diversifié ses produits, recruté un jeune employé et affirme avoir gagné confiance en elle. Les modules sur l’égalité des sexes lui ont aussi permis de prendre conscience du potentiel des femmes : « J’ai compris que les femmes sont autant capables que les hommes. »
De son côté, Lameck Ndayikengurukiye, de la zone Gihosha a transformé sa passion pour la couture en véritable activité professionnelle. « Avant, je taillais à la maison avec une seule machine. Grâce à EZCE, j’ai appris à gérer mon argent et à utiliser les réseaux sociaux pour développer mon business », explique-t-il. Aujourd’hui, il loue un atelier et forme cinq jeunes. « Ce travail me permet de subvenir à mes besoins malgré quelques difficultés, comme le manque d’espace et de matériel. »
M. Singh Rawat a encouragé les jeunes bénéficiaires à persévérer dans leurs initiatives, à renforcer leurs compétences et à développer leurs projets, soulignant l’importance de l’entrepreneuriat pour l’autonomisation et le développement de la jeunesse burundaise.
Satisfait des avancées, il a profité de l’occasion pour annoncer de nouvelles perspectives : « J’ai appris que que l’UNFPA sélectionnera, d’ici le mois prochain, les 30 meilleures idées parmi les bénéficiaires. Avec un calendrier d’exécution de deux ans, le programme avance à un bon rythme. »

L’Ambassadeur Indien a confié avoir également partagé quelques réflexions sur les moyens d’accroître la performance des équipes sélectionnées, notamment en envisageant d’envoyer certains bénéficiaires en Inde pour une formation spécialisée.
Il a plaidé pour l’importance de prolonger le soutien au projet EZCE. Il a demandé à l’ambassadeur de l’Inde de plaider auprès de son gouvernement pour un accompagnement sur plusieurs années, afin que le programme soit étendue de trois à cinq ans, « afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes burundais de devenir autonomes, et à leur tour, d’aider leurs pairs à entreprendre. »
La suite du projet EZCE prévoit l’organisation d’une compétition nationale afin de récompenser les meilleurs projets et de leur accorder un appui financier.
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