Manque d’eau potable, problème d’hospitalisation surtout en Maternité, manque de moyens financiers pour le captage de l’eau du lac Cohoha, … Tels sont quelques-uns des défis auxquels fait face ce centre de santé se trouvant sur la colline Yaranda en commune Kirundo, province de Butanyerera. La titulaire de cette structure sanitaire appelle l’autorité communale à se pencher sur ce cas.
Nous sommes au centre de santé (CDS) de Kigozi qui se trouve à un jet de pierre du lac Cohoha. Cette structure sanitaire appartient à la Congrégation des sœurs Bene Tereziya. Il est 14 h. Le centre est quasi-désert. Soudain, une religieuse apparaît. Il s’agit de la sœur Marie Floride Nzeyimana, titulaire dudit centre de santé.
Elle nous fait visiter les enceintes du CDS. On n’y trouve personne. Elle informe que les patients sont venus dans l’avant-midi. Selon elle, le CDS hospitalise des patients même en Maternité. Mais, à cause du manque criant d’eau potable, le service d’hospitalisation est perturbé. Visiblement, dans tous les lieux visités, les robinets d’eau sont à sec.
« Nous faisons face à un manque d’eau. Nous engageons quelqu’un qui utilise les bidons en puisant de l’eau dans le lac Cohoha ».
Sœur Nzeyimana évoque un problème lié à la prise des médicaments et à l’hospitalisation.
« Il y a un problème de santé parce qu’il y a des médicaments que les patients doivent avaler ici tels que les comprimés contre le paludisme. Il en est de même pour les femmes qui sont enceintes. Elles doivent prendre les médicaments ici. Mais, à cause du manque d’eau potable, nous sommes obligés de les laisser rentrer avec ces médicaments ».
Par ailleurs, ajoute la titulaire du CDS de Kigozi, il y a un problème d’hospitalisation. Les patients préfèrent se rendre dans d’autres structures sanitaires de la commune Kirundo. « Certains patients refusent d’être alités ici parce qu’il n’y a pas d’eau pour faire la propreté. Pour ceux qui sont hospitalisés, nous cherchons un conducteur d’un taxi-vélo qui va puiser de l’eau potable dans la localité dénommée Munzenze qui se trouve à peu près à sept km du CDS »
Selon sœur Marie Nzeyimana, c’est un long trajet qui leur coûte cher. Elle confie que ce conducteur de taxi-vélo est payé 70 000 BIF par mois.
Elle signale en outre que les patients qui souffrent des vers intestinaux entraînent souvent d’autres pathologies tel que le paludisme.
Des efforts sont entrepris, mais en vain
Sœur Nzeyimana fait savoir que sa Congrégation a essayé de faire monter l’eau du lac Cohoha jusqu’au CDS. Mais, à cause des moyens financiers limités, l’activité n’a pas réussie. « Nous avons essayé de capter l’eau du lac. La pompe a fait monter l’eau jusqu’à l’hôtel. Cela nous a coûté très cher. Il nous a été difficile de faire arriver l’eau au CDS faute de moyens financiers et du carburant pour faire tourner le groupe électrogène ».
Dans le passé, informe-t-elle, il y a eu adduction d’eau sur la colline Yaranda. Elle déplore que cette adduction ait duré le temps de la rosée. « La population a puisé cette eau presque pendant un mois. Au niveau du CDS, nous avons puisé seulement deux jours. Les robinets ont tari suite à une panne qui est survenue ».
Interrogée si les autorités communales sont au courant de cette problématique, sœur Nzeyimana dit avoir déjà alerté les pouvoirs publics. « Que la commune prenne les choses en mains en réhabilitant cette adduction d’eau ! »
Le CDS de Kigozi offre les services variés tels que la Maternité, la Dentisterie, la Petite chirurgie, la Pédiatrie, l’Hospitalisation et la Vaccination.
Selon sœur Nzeyimana, la capacité d’accueil du CDS varie d’un mois à l’autre. Elle oscille entre 1 500, 1 800, 2 000 patients par mois. Du côté de la Maternité, précise-t-elle, les femmes qui accouchent varient entre 30 et 40 femmes par mois.
Le chef de la colline Yaranda se dit préoccupé
« La pénurie d’eau se pose avec acuité sur cette colline. Les robinets d’eau sont à sec, il y a de cela presque trois ans », déplore Samuel Ndihokubwayo, chef de la colline Yaranda.
Il fait savoir que la population utilise l’eau du lac Cohoha. Ceux qui ont des moyens puisent un peu loin sur la colline Mubanyi là où il y a des sources d’eau aménagées.
Selon cette autorité collinaire, des adductions d’eau avaient eu lieu dans le passé. Mais, regrette-t-elle, les pompes sont vite tombées en panne. « Il y a eu adduction d’eau par l’entreprise Berco sur la colline Runyonza, il y a dix ans. Mais, cela a duré presque seulement un mois. Pourtant, cette adduction avait coûté cher »
Il en est de même pour l’adduction d’eau aménagée par l’Unicef en collaboration avec la Coped qui a duré moins d’une année.
« Si nous essayons de nous renseigner sur la cause de cette coupure, on nous dit que c’est la pompe qui est tombée en panne ».
Malheureusement, déplore M. Ndihokubwayo, la population de cette colline n’a pas les moyens pour acheter une pompe.
Il fait savoir que les autorités communale et provinciale sont au courant de cette problématique. Le chef collinaire lance un appel vibrant aux bienfaiteurs et à l’Etat pour venir en aide à sa population. Selon lui, les maladies des mains sales sont à la porte de ses administrés.
Le Conseil communal tranquillise
« Les projets d’adduction d’eau se trouvent dans les plans d’activités annuelles ainsi que dans les plans de travail et le budget annuel (PTBA). Dans la commune Kirundo, on a prévu 20 millions pour l’adduction d’eau cette année », indique Melchior Nankwahomba, président du Conseil communal de Kirundo. C’était lors de l’émission dénommée « Tribune d’expression populaire » organisée dans les enceintes du lycée Kirundo, le mercredi 26 novembre 2025 entre les élus et les électeurs.

Il précise que la commune va mettre un accès particulier sur la réhabilitation des sources d’eau. Il sensibilise la population pour qu’elle protège davantage les sources d’eau existantes en respectant les normes environnementales comme le traçage des courbes de niveau.
Il les invite aussi à recueillir les eaux de pluies quitte à les utiliser dans différentes activités.
M. Nankwahomba reconnaît que la somme allouée à l’adduction d’eau est insuffisante. Il recommande sa bonne gestion. « Il est vrai que ce montant reste insuffisant, mais, petit à petit on pourra y arriver ».
Il interpelle la population à retrousser les manches afin d’augmenter la production. Selon lui, si les recettes communales augmentent, la somme allouée à l’adduction d’eau sera aussi revue à la hausse. Il promet que le Conseil communal pourra approcher les bailleurs pour qu’ils aident dans l’adduction d’eau.









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