Jeudi 25 avril 2024

Environnement

PADI-Kirundo : Aménager les marais pour augmenter la production

31/03/2023 Commentaires fermés sur PADI-Kirundo : Aménager les marais pour augmenter la production
PADI-Kirundo : Aménager les marais pour augmenter la production
Alexia Germeau : « La collaboration entre le Burundi et l’APEFE remonte au début des années 2000 »

Le ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage en collaboration avec l’APEFE et le COPED a lancé, ce 23 mars à Busoni en province Kirundo, le projet d’appui au développement de l’irrigation (PADI). L’administration et les producteurs visent l’augmentation de la production et l’amélioration des conditions de vie.

Financé à hauteur de 2 650 000 euros par la Coopération belge au Développement (DGD), le projet d’appui au développement de l’irrigation (PADI) sera exécuté dans les communes de Busoni et Gitobe en province Kirundo au nord du Burundi pendant cinq ans (2022-2026). Il vise à améliorer la production et la productivité de 3 000 ménages exploitant les marais de Muhembuzi et Nduruma ainsi que leurs bassins-versants.

Les partenaires de mise en œuvre de ce projet sont l’APEFE (Agence de coopération internationale intégrée au sein des relations internationales de la Fédération Wallonie Bruxelles et de la Wallonie), le ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage (MINEAGRIE) ainsi que le Conseil pour l’éducation et le développement (COPED).

Selon Alexia Germeau, chargée de mission de l’APEFE à Bruxelles, le programme PADI prévoit l’aménagement des marais de Muhembuzi et de Nduruma ainsi que de leurs bassins-versants. « Il y aura aussi le renforcement des capacités des producteurs et productrices, ainsi que la structuration et l’appui à leurs organisations professionnelles et associations des usagers de l’eau ».

D’après elle, le projet vise aussi le renforcement des capacités des services techniques du ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage surtout la direction en charge de l’irrigation et du développement des terres ainsi que le bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage de Kirundo.

Elle remercie la coopération au développement belge d’avoir accepté de financer ce nouveau programme quinquennal ainsi que le COPED pour sa contribution technique et sa précieuse connaissance du terrain. Et d’apprécier l’Agence belge de développement (Enabel), à travers le programme PAIOSA, pour sa franche collaboration en vue de maximiser la complémentarité d’actions.

Alexia Germeau souligne les efforts du gouvernement du Burundi pour combattre la faim et la pauvreté ainsi que la fructueuse collaboration initiée entre eux il y a plus de vingt ans autour du secteur de l’éducation. L’APEFE intervient actuellement dans le secteur de la santé et plus spécifiquement dans celui de la médecine physique et réadaptation.

La chargée de mission pour l’APEFE explique que ce programme d’appui à la médecine physique et réadaptation a notamment permis la formation de kinésithérapeutes, la mise en place d’une école de kinésithérapie à l’Institut national de santé publique (INSP), le développement d’un réseau d’une vingtaine de services de kinésithérapie dans le pays.

Selon elle, ces résultats ont été atteints grâce à un excellent partenariat tripartite Gouvernement-APEFE-COPED : « En capitalisant sur cette expérience et au vu des défis mondiaux actuels, nous avons ensemble souhaité élargir ce partenariat au domaine des changements climatiques ».

Un projet pour appuyer les efforts du gouvernement contre la faim et la pauvreté

Selon Diomède Ndayirukiye, le PADI vient appuyer le programme du gouvernement du Burundi visant à éradiquer la pauvreté

« Le gouvernement du Burundi a élaboré ce projet avec comme objectif : trouver des solutions à la faim et à la pauvreté dans notre pays en surmontant les effets du changement climatique », fait savoir Diomède Ndayirukiye, directeur général de la planification de l’aménagement du territoire, de l’irrigation et de la protection du patrimoine foncier au ministère en charge de l’Agriculture.

Selon lui, le gouvernement du Burundi est déterminé à développer l’agriculture, à travers l’irrigation, pour mettre fin à la pauvreté dans le pays. Ainsi, souligne-t-il, le programme PADI vient appuyer le programme du gouvernement du Burundi visant à augmenter la production afin que chaque bouche ait à manger et chaque poche de l’argent.

Il rappelle que l’agriculture est un secteur primordial dans la vie nationale : « 95 % de la population burundaise vit de l’agriculture. Ce secteur donne l’emploi à 84 % ».

Cependant, ajoute-t-il, l’agriculture n’est pas encore suffisamment développée suite à différentes raisons notamment les changements climatiques : « La province de Kirundo est parmi les premières provinces victimes des effets du changement climatique surtout la sécheresse, ce qui fait que la production ne soit pas suffisante ».

Pour lui, l’irrigation est l’une des solutions pour faire face aux problèmes liés au changement climatique afin de pouvoir récolter pendant les trois saisons culturales y compris la saison sèche.

Il appelle les producteurs de la commune Busoni et l’administration provinciale à s’approprier le programme PADI : « Vous devez suivre de près ses activités et prendre soin des constructions qui seront érigées. Vous êtes les premiers bénéficiaires de la production qui résultera de l’aménagement de ces marais et de leurs bassins-versants ».

Ainsi, il recommande une franche collaboration sur terrain entre la population et ceux qui vont mettre en œuvre ce projet.

Il rappelle aux organisations chargées de la mise en œuvre de ce projet que le gouvernement, les producteurs et la Direction Générale Coopération au Développement belge (DGD) attendent d’elles des travaux de qualité et des constructions durables : « Que les travaux de ce projet ne se terminent pas dans les écrits. Nous attendons de vous un bon travail pour qu’il y ait une grande production dans cette province ».

Diomède Ndayirukiye remercie la Direction Générale Coopération au Développement belge (DGD) pour son appui financier ainsi que l’APEFE et COPED pour avoir accepté d’appuyer dans la mise en œuvre de ce projet.

D’énormes attentes pour la population

160 hectares du marais Muhembuzi seront aménagés dans le cadre du programme PADI

« Ce projet vient au moment opportun. Il va aider la population à augmenter la production du riz qui fait partie des aliments de base particulièrement dans la commune Busoni », indique Albert Manirambona, secrétaire exécutif permanent de la commune Busoni.

Pour lui, l’aménagement du marais Muhembuzi est d’une grande importance pour les habitants de la commune Busoni : « Cela améliorera la vie de la population. Avec l’augmentation de la production, on aura suffisamment de quoi à manger et à vendre ». Et de promettre que la population prendra soin des activités de ce projet.

Les producteurs exploitant le marais Muhembuzi en commune Busoni espèrent que la production doublera et leurs conditions de vie s’amélioreront suite aux activités de PADI : « La production n’était pas suffisante. Il y avait des parties dans ce marais où on ne pouvait pas avoir suffisamment d’eau pour l’irrigation. Avec ce projet, on espère que ce problème sera complètement résolu ».

Selon l’Entreprise des travaux de construction (ETRAC) chargée d’aménager et réhabiliter le marais Muhembuzi, les travaux seront exécutés sur 160 hectares de ce marais pour une période d’environ cinq mois.

« Nous allons construire des barrages, tracer des canaux d’irrigation et réhabiliter des constructions qui existaient déjà. Nous y érigerons des constructions nécessaires pour que l’irrigation soit possible et facile dans toutes les parties », précise Pierre Sosthène Kayuzi, directeur technique d’ETRAC. Selon lui, les deux routes qui mènent à ce marais seront aussi réhabilitées pour que les producteurs puissent facilement transporter leur production.

Le directeur national de COPED, Abbé Gratien Niyuhire, appelle également la population de Busoni à faire sien le programme PADI : « Prenez soin de ce projet et de tout ce qui sera construit. C’est pour votre intérêt et l’intérêt général du pays. Nous souhaitons qu’il y ait à Busoni une surproduction du riz ». Et à la société ETRAC, il demande d’ériger des constructions durables.

Abbé Gratien Niyuhire remercie le président de la République en particulier et l’administration en général pour l’initiation de bons projets visant le développement durable du pays. Il apprécie aussi l’appui de l’APEFE aux projets de développement du Burundi.

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