Mardi 02 décembre 2025

Politique

Chronique sur les messages de haine : Des politiques fustigent la réalisation des projets non prioritaires

02/12/2025 0
Chronique sur les messages de haine : Des politiques fustigent la réalisation des projets non prioritaires
Pour tous les intervenants, la population ne doit pas être ignorée dans le choix des projets

Après les dénonciations des habitants de la colline Gashikanwa, commune Tangara de la province Butanyerera, de certains projets qui n’apportent presque rien à la population, les politiques et des experts fustiger ces initiatives pensées dans des cercles fermés. Pour eux, les projets doivent être l’émanation de la population pour répondre à ses préoccupations. Le contraire peut provoquer des frustrations et des violences.

Kefa Nibizi, président du parti CODEBU fait savoir que le projet doit être proposé par la population qui connaît les besoins de cette localité. Il indique que si un projet n’est pas bien étudié, il échoue. « Dans le secteur de l’éducation, il y a eu un programme de réforme du système éducatif pour un nouveau programme que nous jugeons inefficace car il ne fait que régresser la qualité de l’enseignement ».

Il considère qu’au lieu de mener une réforme qui va ruiner tout le système, il fallait plutôt penser aux priorités. Il s’agit notamment de mettre en avant la formation des enseignants, l’amélioration des leurs conditions de vie, la disponibilité du matériel didactique et la multiplication des écoles.

Même inquiétude chez Abdoul Kassim, président du parti UPD Zigamibanga. Il estime que lors des élections, des politiques présentent des projets. Ce sont les projets votés qui doivent être réalisés. Il explique que réaliser des projets non prioritaires révèle des irrégularités du processus électoral.

Il déplore que depuis longtemps, on a constaté la réalisation des projets qui ne sont pas l’émanation de la population. « Des dirigeants s’asseyent dans leurs bureaux et identifient la construction d’une école dans une localité donnée. Mais cela peut ne pas être un besoin prioritaire. Ils avaient besoin d’eau potable ».

Erreur de ne pas consulter les concernés

Pour sa part, le socio-anthropologue Tharcisse Bimenyimana indique que les inquiétudes et les plaintes de la population sur la réalisation des projets non prioritaires sont fondées.
Il ne trouve pas logique de construire une salle des cérémonies où la population a besoin des salles de classe, d’adduction d’eau potable, d’un centre de santé et de la réhabilitation des routes. « C’est une preuve que les autorités ont mis en œuvre ce projet sans consulter la population ».

Cet expert parle également de fonds donnés aux communes pour réaliser des projets mais qui manquent des mesures d’accompagnement. « Une province que je ne vais pas citer a décidé la culture du riz sur toutes les collines qui avaient eu 10 millions BIF. Alors qu’elles n’ont pas les mêmes priorités. Cette culture exige un suivi. Après évaluation, on a constaté une perte à plus de 99% ».

Kefa Nibizi dénonce un manque de culture de planification des projets. Il considère que les autorités au pouvoir travaillent sur le règlement de compte de leurs adversaires plutôt que sur des solutions aux problèmes du peuple. « Des gens restent prisonniers du passé. Le développement n’est pas leur priorité ».

Abdoul Kassim parle d’un problème de planification qui fait qu’on réalise ce qui n’apporte pas de solution. « Pour retenir les priorités, il faut choisir parmi les projets étudiés ».

D’après lui, certains projets sont réalisés pour servir certains intérêts notamment le détournement des fonds des particuliers au lieu de répondre aux préoccupations de la population.

Tous ces intervenants considèrent qu’ignorer ou ne pas privilégier les besoins prioritaires de la population peut devenir un facteur d’échec. Tout cela dans un contexte de pauvreté, d’inégalités ou de méfiance envers les autorités.

Ils indiquent que si les besoins ne sont pas satisfaits, la population ressent une certaine injustice. Cela crée un climat de colère, de désespoir et à la longue une certaine rupture avec les institutions.

Ils appellent les autorités à mener des consultations avec la population pour tout projet. L’objectif est de répondre directement à ses préoccupations quotidiennes.

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