Pour les habitants de la colline Karunyinya en commune Buhiga de la province de Karusi, la société est fatiguée des discours de haine. En cette période électorale, ils invitent les acteurs politiques à livrer des messages apaisants.
La période électorale est propice aux discours de haine et devient un terrain pour l’escalade des tensions. Certains adversaires politiques sont intimidés, stigmatisés et déshumanisés. En plus, des jeunes affiliés aux partis politiques sont manipulés.
A l’approche de la campagne électorale pour les élections communales et législatives de 2025, les habitants de la colline Karunyinya invitent les acteurs à tenir un discours rassembleur. Ils considèrent qu’un langage rassembleur permet de fédérer les gens malgré leurs différences de convictions. Ce qui participe à préserver la société de tout conflit.
D’après Jean-Paul Ndacayisaba, un message rassembleur permet d’unir les gens indépendamment de leur différence d’opinions. « Les membres des différents partis politiques se sentent à l’aise puisqu’ils ne sont pas rabaissés ni dévalorisés. Le fait d’être Hutu, Tutsi ou Twa n’a pas d’importance ».
Même son de cloche chez M.F, une habitante de la colline Karunyinya. Elle explique qu’un discours rassembleur permet de transcender les différences et d’asseoir l’unité dans la diversité. « Quand on tient un discours rassembleur, il n’y a pas de place pour les divisions. Les convictions politiques ne doivent pas séparer les gens ».
Pour un autre habitant, en cette période électorale, la société a besoin d’un discours apaisant pour consolider la paix, la stabilité et l’unité. « Tenir des propos violents, haineux quand on est un leader, c’est attiser la méfiance et les conflits interminables ».
Transcender les différences
Selon Dieudonné Majambere, le chef de la colline Karunyinya, l’absence de messages rassembleurs sème la méfiance et les divisions. « Avec des discours haineux, la population se polarise. A ce moment-là, la haine prend place dans la société ».
Pour lui, tout discours doit être de nature à consolider la paix, la sécurité, l’unité et l’amour. « Dans la communauté, chacun doit tenir un langage pacifiste. C’est facile de diriger une société unie. Celui qui divise la population doit être marginalisé pour sauver la société ».
Pour sa part, Odile Ntakarutimana, experte en leadership, explique qu’un langage rassembleur est positif, inclusif et pacifiste. Il permet d’unir les personnes malgré leurs différences et cherche à favoriser l’harmonie. « Il prévient les conflits et renforce la cohésion sociale ».
Pour Mme Ntakarutimana, le langage rassembleur tenu par un leader a un impact puissant et positif dans le pays surtout dans un contexte fragile, tendu. « En période électorale, le langage rassembleur occupe une place stratégique et fondamentale. Dans les meetings politiques, il faut faire la campagne en toute sérénité en mobilisant les électeurs avec dignité et responsabilité ».
Y-a-t-il un programme socio-économique proposé ? Si oui, serait-il compris et discuté ?
Les politiques servent ce qui leur apportera des voies. Si la majorité des Barundi sont contre les discours de haine, qu’elle sanctionne dans l’urne celles et ceux qui les véhiculent.