Vendredi 26 avril 2024

Société

Bwiza : un charbonnier désemparé

04/06/2021 Commentaires fermés sur Bwiza : un charbonnier désemparé
Bwiza : un charbonnier désemparé
L’endroit où Zacharie Ndizeye vend son charbon en zone Bwiza

Zacharie Ndayizeye vend de charbon de bois entre la 6ème et la 7ème avenue, près du bar Escotis. Pourtant, il se trouve aujourd’hui dans l’embarras de savoir à qui payer le loyer entre Aaron et la Coopérative ’’Bera Akarorero Abandi’’.

« Jean-Bosco Mbonayo, le chef de quartier est venu mardi vers 19 heures, il m’a demandé de payer le loyer », témoigne Désiré Ndimurwanko, le charbonnier rencontré à la 6ème avenue.
Le même jour vers 18 heures, poursuit-il, Aaron Kagabo, le propriétaire de cette parcelle est venu aussi me le demander. « Inquiet, j’ai pris la décision de ne débourser aucun sous.» Selon lui, il tenu à informer son patron Zacharie Ndayizeye, qui se dit propriétaire de la parcelle, sur ce qui se trame.

Au mois de janvier, confie ce charbonnier, j’ai appris de la bouche du chef de quartier que le petit périmètre où les sacs de charbon sont entreposés est un espace vert donc une propriété domaniale.
Selon lui, cet administratif lui a informé qu’il devait payer le loyer à la coopérative Bera Akarorero Abandi, ce qui l’a beaucoup étonné. « Depuis le mois de février, on m’avait chassé de cet endroit. C’est après au mois de mai que je suis revenu exercer mon métier ici », renchérit-il.

Mon patron se dit désemparé. « Je ne sais pas à qui je dois payer le loyer entre la coopérative Bera Akarorero Abandi et celui qui dit être le propriétaire de la parcelle ».

Depuis cinq ans, révèle ce charbonnier, son patron paie régulièrement le loyer au propriétaire de la parcelle récemment qualifiée d’espace vert par le chef de quartier. «Difficile de comprendre comment cet endroit revient aujourd’hui en 2021 à cette coopérative ».

Interrogé au téléphone, le propriétaire de la parcelle, n’a proféré que des intimidations au lieu de répondre aux questions posées.

Le chef de quartier, quant à lui, est formel : « Le petit périmètre dans lequel des sacs de charbon sont rangés est réservé à l’espace vert. Le loyer doit donc être payé à cette coopérative ».
Et pourquoi à cette coopérative ? Le chef de quartier assure que ’’cette coopérative travaille pour l’intérêt public’’. Et d’ailleurs, insiste-t-il, une ’’commission de la Protection civile’’, a intimé l’ordre au soi-disant propriétaire de cette parcelle de ne plus faire payer le loyer.

Cet administratif n’a pas voulu donner de précisions sur cet organe de la police qui intervient dans la gestion des espaces verts.

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