Samedi 20 avril 2024

Économie

Burundi : Le permis d’exploitation de Nickel de Musongati révoqué

09/03/2022 12
Burundi : Le permis d’exploitation de Nickel de Musongati révoqué
Le site de Musongati

Le 3 mars 2022, le gouvernement du Burundi a révoqué par décret le permis d’exploitation du Nickel octroyé à la Société BMM International en 2014. Les activités étaient restées au point mort.

« Le permis d’exploitation minière octroyé par décret n°100/137 du 03 juin 2014 pour l’exploitation du Nickel et minerais associés sur le périmètre Musongati en faveur de la Société BMM International, est révoqué », peut-on lire dans le décret présidentiel du 3 mars.

Selon certaines sources, le contrat d’exploitation serait estimé à une valeur de plus d’un milliard de dollars américains. C’est au Burundi, où se trouverait certaines des plus grandes réserves du monde. Cette matière première est indispensable dans l’industrie aéronautique, pour fabriquer de l’inox ou des batteries. Le site de Musongati, compte plus de 150 millions de tonnes de réserves de ce métal et pourrait être exploité pendant plus de 50 ans.

Manquement aux obligations ?

Ce décret ne dit rien sur les motivations de cette révocation. Le site de Musongati d’exploitation du nickel se trouve en province Rutana au sud-est du Burundi.

Depuis 2014, les travaux d’exploitation du nickel de Musongati par Burundi Mining Metallurgy International (BMM) sont au point mort. Rien n’a été fait à part quelques essais.

Selon l’article 16 du chapitre 4, l’exploitant s’est engagé à mobiliser, dans une période de 36 mois, dès l’établissement de la Société Mixte d’Exploitation Minière (SMEM), les fonds nécessaires pour la construction des trois centrales hydroélectriques, c’était déjà identifié dans le cadre de la Société Mixte Burundi Electricity Company (BECO), comme projets de Partenariats Public-Privé (PPP).

Selon le même chapitre en son article 17 chapitre, la SMEM s’est engagé également à débuter les travaux de développement et de construction de la mine dans un délai d’un an à compter de la date d’octroi du Permis d’exploitation. La période de développement et de construction de la Mine n’excède pas trois ans.

Les travaux ont été lancés en grande pompes en 2014 par le deuxième vice-président de la République de l’époque, Gervais Rufyikiri. « Après 40 ans de patience et de recherche des voies et moyens, l’ère a enfin sonné pour que le nickel et autres minerais soient au profit de la nation entière », avait-il indiqué.

L’exploitation était estimée à plus de 150 millions de tonnes de nickel et l’exploitation était confiée à la société Burundi Musongati Mining, une société mixte où l’Etat du Burundi détient 15% des actions et les 85% autres revenant à cette société. C’est Gervais Rufyikiri, 2ème vice-président de la République de l’époque qui l’avait déclaré.

La société a signé une convention d’exploitation du nickel pour une période de 25 ans renouvelable pour dix ans. Il était prévu d’exploiter 8.000 tonnes de nickel en 2015, 100. 000 tonnes en 2016 et un million de tonnes en 2020.
Un autre gisement, celui de Waga-Nyabikere dans la province de Karusi, dans le centre du pays, possède au moins 90 millions de tonnes de réserves de nickel.

Le prix de nickel a passé de 20.000 USD la tonne au début de l’année pour dépasser 100.000 USD au marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME) ce lundi le 7 mars suite à la guerre en Ukraine.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. BarekeBavuge

    Il ne faut pas jubiler ni s’exclamer outre mesure.
    Les minerais et les matières premiéres ne veulent absolument rien dire.
    La Corée du Sud n’en a pas. La Suisse aussi, Singapour memement.
    Par contre le Congo de Kabila, Mobutu et Tshisekedi est un scandale géologique. Il n y a aucune route macadamisée entre les différentes provinces.
    Allez au Ghana et au Rwanda et vous verrez la différence hallucinante.
    Aussi longtemps qu’on aura une corruption stratosphérique, le pays accouchera des Mpanda Papers.
    Si le pays doit faire des prières, des colloques qu’il se concentre sur la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.
    Si la gouvernance était exemplaire et la corruption jugulée, le climat idyllique et les paysages à couper le souflle du Burundi innonderaient le pays de touristes qui généreraient plus d’argent dans notre PIB

  2. Sebarazingiza

    150 millions (Musongati) + 90 millions (Nyabikere)= 240 millions de tonnes *100.000 USD/tonne(09-03-2022)= +/- 200.000 USD/burundais

    Aho rero ibindi ntibirimwo; « terre rare », « or », « gas », « oil », « patati patata »,….

    Ncuti, nimuze dutahe muri ya jardin d’Eden NEVA yatubwiye!

    Muze musubire kuryana mwa bashenzi mwe!!!!

  3. kimeneke

    Uburundi bukwiye kuyimba bwonyene tugire kumwe Magufuri yari yatanguye

    • Stan Siyomana

      @Kimeneke
      Nyakwigendera perezida wa Tanzania Dr John Pombe Joseph Magufuli ntiyari afise umugambi ko Tanzania ariyo yonyene yari kwigwanako mu gucukura ubutare bwayo.
      Mugabo yarashoboye guharanira inyungu z’igihugu gushika aho Reta ya Tanzania ica ironka ibice 16% mu mutahe w’amashirahamwe yimba ubutaka KUKO ISI ARI YA TANZANIA. Ibindi bihugu vyishi bironka nka 10%. Mugabo hanyuma ibihugu biratoza amakori auprès des sociétés minières.
      Par exemple dans Tembo Nickel Corporation (tembo = éléphant en swahili) qui va exploiter les gisements de nickel de Kabanga,Ngara District (près de la frontière avec le Burundi) le gouvernement contrôle automatiquement 16% et la britannique LZ Nickel Ltd contrôle 84%.
      Quand LZ aura récupéré ses capitaux investis, ALORS LES BENEFICES VONT ETRE PARTAGES 50/50 AVEC LE GOUVERNEMENT (= Barrick model kuko ubwambere 24 janvier 2020 bagiranye amasezerano nk’ayo na Barrick Gold yimba inzahabu kandi iva muri Canada).
      « Secondly, the Kabanga nickel agreement replicates the ‘Barrick Model,’ in terms of ownership structure, government participation, and distribution of potential benefits. The model is based on 16 percent free carried interest, 50/50 sharing of economic benefits, representation in corporate governance, localization of operations, and significant local content commitments… »
      https://www.thecitizen.co.tz/tanzania/oped/how-kabanga-nickel-deal-echoes-unexamined-barrick-s-model-3284642

    • Stan Siyomana

      @Kimeneke
      Le Chili en Amérique latine semble être un cas rare puisqu’il a se charger lui-même de l’exploitation de ses gisements de cuivre.
      « Codelco (nom complet en espagnol : Corporación Nacional del Cobre, Chile) est une entreprise détenue à 100 % par l’État chilien. C’est le plus grand producteur de cuivre au monde avec des réserves pour 200 ans. Codelco produit en 2015 11 % du volume annuel mondial de minerai, avec une production de 910 000 tonnes1. Une étude de la banque américaine Goldman Sachs en janvier 2006 a estimé la valeur de l’entreprise entre 24,5 et 27,5 milliards de dollars américains. Le produit principal de Codelco est le cuivre raffiné sous la forme de cathodes de cuivre dont la pureté est supérieure à 99,99 %… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Codelco

    • Balame

      Nous n avons même pas d’usines ikora igikwashu. Namwe mukavuga ngo twimbe Nickel twenyene?
      Et puis vous invoquez le Chili. Il faut comparer le Burundi aux pays suivants: Zaire, République centrafricaine, Somalie, Erytrée, Haïti. Ibindi ni démagogie

      • Stan Siyomana

        @Balame
        Loin de moi cette idée de démagogie.
        Tout simplement je suis étonné de voir des entreprises comme CODELCO et Ethiopian Airlines qui marchent très bien et qui sont compétitives au niveau international alors qu’elles appartiennent à l’Etat à 100%.
        « Ethiopian Airlines, (code AITA : ET ; code OACI : ETH), en amharique የኢትዮጵያ አየር መንገድ (transcription : Yäitəyop̣əya äyärə mänəgädə) est la compagnie aérienne nationale éthiopienne, contrôlée à 100 % par l’État éthiopien. Elle a été fondée en 1945 sous le nom d’Ethiopian Air Lines (EAL) et a adopté son nom actuel en 1965…
        Elle dessert actuellement 125 destinations pour le transport de passagers (dont 20 en Éthiopie) et 44 pour le transport de fret ; Ethiopian Airlines est la compagnie aérienne desservant le plus grand nombre de destinations en Afrique. C’est une des compagnies aériennes mondiales dont l’activité a connu la croissance la plus rapide au xxie siècle1… »
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethiopian_Airlines

  4. ndambi

    Depuis les années 1970, nous parlons de mines de Nickel.
    Elles n’ont jamais été explotées.
    Il doit y avoir une raison de fonds qu’on nous cache

    • Sebarazingiza

      Simple!
      Bagaza na Nyaboya ntibashaka ko abazungu baza kutwiba, batugire nkibindi bihugu vyomuri Africa; raba Congo (RDA + Brazza), Gabon, Nigeria,….

      Ubu mugabo tugiye kumera nkabandi; abazungu bazoza badusahure, bonone ibidukikije, abatwara baba aba billionnaire, bubake ayandi magorofa à gauche à droite. Hanyuma Abarundi batobato bagware ama cancers avuye kuri pollutions zitandukanye; air, water/amazi,….
      Ama comptes y’abategetsi ari mumahanga y’uzure ama billions, hanyuma haheze igihe abazungu babace inyuma babatembagaze (washaka biciye mu matora); haze ivyitso vyabo k’ubutegetsi navyo bigire nkabahavuye. Yama comptes yabo ari hanze azoca ashonka nka neige iguye muri Africa.
      Hanyuma dusubire dutangure rushasha!!!!

  5. Jereve

    Je suis tenté de faire un rapprochement entre deux projets qui ont fait fiasco: l’exploitation des mines de Musongati dont il est question ici et le barrage de Mpanda dont on a lu les péripéties dans ce journal. Curieusement, les deux se rencontrent sur un point : ils ont été signés par le même ministre de l’énergie et des mines (avec la contresignature du ministre des finances, je crois). La question qu’on peut légitimement se poser: le Burundi a-t-il perdu des milliards de francs à Musongati comme il en a perdu à Mpanda? Nous n’avons pas encore la réponse; il y a en tout cas de quoi penser à une autre affaire du genre Musongati papers.

  6. Stan Siyomana

    1. Vous écrivez: »Le prix de nickel a passé de 20.000 USD la tonne au début de l’année pour dépasser 100.000 USD au marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME) ce lundi le 7 mars suite à la guerre en Ukraine… »
    2. Mon commentaire
    Plus spécifiquement, les sanctions économiques vont affecter/interdire le commerce avec la Russie où les mines de nickel du nord de la Sibérie donnent 17% de la production mondiale de « Class 1 nickel ».
    « The key lies with giant mines in far northern Siberia that were first dug in Stalin’s time and which are now run by MMC Norilsk Nickel PJSC. Norilsk makes 17% of the world’s so-called “Class 1” nickel, a high-purity form that’s more suitable for batteries and can be sourced in large quantities from only a few other locations. The company is controlled by multi-billionaire Vladimir Potanin… »
    https://www.mining.com/web/nickel-market-eyes-fate-of-siberian-metal-as-sanctions-bite/

    • Stan Siyomana

      Dans le passé, London Metal Exchange (LME) a stoppé carrément le commerce de l’étain (métal issu du minerai de cassitérite) du 24 octobre 1985 jusqu’au milieu de 1989.
      « Those of us with long memories will recall when the LME last suspended one of its key metal contracts – the October 1985 halt in tin trading, which rocked the exchange to the extent that its very existence was thrown into doubt, but which subsequently ushered in deep structural changes.
      This time around it is nickel where the LME stopped business after an almost unbelievable 250% jump in price to $100,000 in just over a day from last Friday’s level around $29,400. The price is now frozen around $80,000, while all the trades transacted between 01:00 and 08:15 local on Tuesday have been cancelled…
      Late on Tuesday the LME said that given broader uncertainties in the wider market, geo-political tensions and rising prices it would not re-commence trading until March 11 at the earliest, coupled with a package of measures… »
      http://www.lord-copper.com/not-yet-a-21st-century-tin-crisis

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