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Au delà de la rancœur

05/05/2013 Commentaires fermés sur Au delà de la rancœur

Erica et Emmanuelle, deux sœurs, ont perdu leur papa tragiquement. Elles se sont reconstruites en Belgique mais sont revenues au Burundi continuer une œuvre commencée par leur papa.

<doc6772|right>Elles avaient 14 et 10 ans, quand Philippe Rurashitse, leur papa, alors chargé de l’administration des finances et des traités au ministère des Affaires Étrangères est assassiné. Nous sommes le 15 mai 1996. Traumatisée, la famille s’exile en Belgique. Le Burundi m’a un peu volé mon enfance, nous confie Emmanuella, car on a dû grandir subitement, quitter famille et amis.

Lorsqu’en 2004, les anciens élèves du collège communal de Burambi (école qui avait été crée par leur défunt père) ont sollicité leur aide pour créer une bibliothèque, elles n’ont pas hésité. Il était important pour nous, de continuer l’œuvre de notre papa, explique Erica Rurashitse. Et aux deux sœurs de souligner : « Nos parents nous ont inculqué l’amour de la patrie, et avec le temps nous avons compris que notre père a été tué par le système et non par les individus. »

Offrir un livre, c’est offrir un avenir

Organisation de soirées, vente de stylos et de gaufres, tournée dans les écoles pour demander des livres… Elles n’ont pas ménagé leurs efforts pour atteindre leur but. Et en 2005, les sœurs Rurashitse et leurs amis de Belgique arrivaient à Burambi. Avec eux, des livres pour jeunes, manuels scolaires, dictionnaires, encyclopédies, romans, revues culturelles. Ainsi, la bibliothèque de l’école s’est vue dotée de 9 tonnes de livres et 12 ordinateurs.

Cependant, 6 ans après l’ouverture de la bibliothèque, force est de constaté que l’objet culturel n’est pas valorisé à sa juste valeur. En effet, 80% des livres ont été volés et servent d’emballage dans les boutiques des environs. Quant aux ordinateurs, ils sont toujours emballés dans leurs caisses d’origine. « Comment faire comprendre qu’une bibliothèque est un outil indispensable pour les enseignants et une véritable ouverture sur le monde pour les élèves.»
C’est la question qui se pose pour relancer ce projet.

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