Mardi 19 mars 2024

Ils sont venus au coin du feu

Au coin du feu avec Apollinaire Nishirimbere

20/07/2019 Commentaires fermés sur Au coin du feu avec Apollinaire Nishirimbere
Au coin du feu avec Apollinaire Nishirimbere

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Apollinaire Nishirimbere.

Votre qualité principale ? 

L’endurance.  Je suis endurant et ne lâche rien. Quand je me mets au travail, je ne m’arrête que quand il est  accompli, je ne fais jamais les choses à moitié. Physiquement aussi, je résiste mieux aux douleurs. Avec le temps j’ai appris que vivre en Afrique surtout dans notre région volatile, il faut savoir endurer aussi bien psychologiquement que physiquement. Cette région, je m’attends toujours à l’imprévisible. Il paraît que nos richesses naturelles attirent les appétits du monde entier et sont devenues notre malédiction, mais endurons aussi dans la prière.

Votre défaut principal ?

Des fois, je me sens imprudent, je fonce sans calculer et mesurer les conséquences. En tant que bloggeur également, je me laisse inspirer et ma plume est libre et imprudente ; j’oublie sciemment le contexte et mon appartenance politique.  

La qualité que vous préférez chez les autres ?

L’amour, agape et filial. L’amour érotique et émotionnel, je l’ai déjà eu.

Je me permets de conclure que plus de 95% de burundais appartiennent à une religion judéo-chrétienne dont les principales doctrines sont basées sur l’amour.  Le christianisme enseigne que la marque distinctive de vrais chrétiens est l’amour de Dieu et du prochain. Alors, je me demande souvent pourquoi il y a tant de haine au Burundi. Pourquoi les personnes d’une même religion se sont-elles entretuées par exemple…, pourquoi il y a tant de réfugiés, les chrétiens ont-ils fui les chrétiens, les musulmans, les musulmans ?  Qui prient le vrai Dieu dans de telles situations ?  Telles sont les questions qui me hantent.

Au lieu de multiplier les églises et les confessions religieuses dans nos quartiers, j’aurais aimé que les Burundais essayent une autre forme de religion comme le hindouisme, le confucianisme ou le shintoïsme par exemple qui sont  basés sur le respect de la vie, même celle des animaux et des plantes, bref le respect de l’environnement ou du monde qui nous entoure. Ces doctrines nous disent que la vie se réincarne dans la nature, et j’essaie d’y croire quand je pense au phénomène de la photosynthèse.

Pour paraphraser le Mahatma Gandhi, si les peuples en  conflit appliquaient les enseignements du Sermon sur la montagne de Jésus Christ contenus dans les 4 évangiles, le monde serait un paradis. On n’aurait pas besoin de médiateurs.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

L’orgueil.  Avant l’écroulement, il y a l’orgueil. Quand je vois des personnes qui s’enorgueillissent, j’ai pitié d’elles. Je vois immédiatement, pour elles, un dénouement malheureux. Ceci est aussi vrai  en politique que sur le  plan individuel. Les gens devraient apprendre à être humbles et reconnaître leurs limites. Lisez les livres religieux et profanes, même ceux de la plus récente histoire qui racontent l’histoire de l’homme, vous verrez qu’avant l’écroulement d’un peuple, d’une communauté, d’une haute personnalité ou autorité, d’un parti politique etc., il y a toujours eu des signes avant-coureurs de vantardise et d’orgueil.

La femme que vous admirez le plus ?

Ma mère. Je pense que j’hérite beaucoup d’elle. Elle a enduré beaucoup d’épreuves. Elle a pardonné. Elle a perdu son père qui était bourgmestre de Bururi les années 1960 quand elle était très petite, elle a perdu tous ses oncles qui étaient officiers militaires en 1972, elle a ensuite perdu sa mère dans des circonstances qu’elle ne veut jamais nous dire. Je ne l’ai jamais entendue en train de se plaindre. Elle est religieuse et pratiquante. Dernièrement, je lui ai proposé de poursuivre les bourreaux de son père et ses oncles, elle m’a répondu que le passé appartenait au passé. Elle refuse même de nous raconter son vécu pour éviter de nous inciter à la haine d’autrui.

C’est grâce à ma mère que j’ai pu étudier et accomplir mes études. Mon père travaillait souvent loin de la maison, il m’arrivait d’abandonner l’école, elle me disciplinait sérieusement pour m’inciter à aimer l’école ; il arrivait qu’elle se présente à mon école 3 jours par semaine pour s’enquérir de ma situation.  Bref, c’est une femme forte. 

Je suis devenu féministe en son nom et je lui dédie toutes mes réalisations.

L’homme que vous admirez le plus ?

Mon père même s’il ne voulait pas que je m’engage en politique alors que la cité doit être gérée par la politique.

Il n’en parle pas, mais je me rappelle toujours ce jour de 1994 devant l’hôpital New Hospital au centre-ville, quand il m’accompagnait pour consulter notre docteur et qu’un  groupe de jeunes qu’on appelait alors les « sans échecs » nous arrêtent et nous relâchent ensuite après s’être consultés. Malgré tout ça, mon père reste un homme pas rancunier, paisible, aimable et surtout humble. Il a des amis, de vrais amis, partout.  Il ne veut jamais entendre parler de la politique.

Votre plus beau souvenir ?

Le jour de mon mariage, ce 5 mars 2016.  En effet, avec les voyages que j’effectuais autour du monde avec beaucoup d’opportunités à ma portée et les belles filles du monde et mondaines que j’avais connues au sens biblique du terme ici et là , je ne croyais jamais que j’allais un jour avoir un choix et conclure un mariage jusqu’à ce que j’aie rencontré, à l’International Leadership University de Bujumbura où j’enseignais les cours d’Anglais en 2015,  celle que j’allais enfin aimer. La mère de mes deux jolis enfants Iris Loannah et Dylan Cool Smile, Ange John Mbabazi, désormais l’os de mes os.

Une blague : il est vrai qu’elle est belle de caractère et physiquement, je ne le lui ai pas encore révélé, mais c’est son prénom « John » qui m’a attiré le plus, en premier lieu. En classe, je ne cessais pas d’appeler « John », et puis j’ai cherché à  en connaître davantage sur ce nom pour une jeune femme, et puis je suis tombé amoureux, et voilà c’est parti !

Votre plus triste souvenir ?

Mon contrat expire fin 2015, je rentre du Kenya où je travaillais comme interprète et servant de pont entre l’Afrique francophone et anglophone sur un projet pour une organisation continentale. Du coup, début 2016, le 12 janvier, je suis nommé Conseiller au Cabinet du Président de l’Assemblée nationale du Burundi.

Certains membres de la coalition Amizero commencent alors à  se plaindre et se plaignent encore contre notre leader historique et charismatique Honorable Agathon RWASA en arguant que je n’étais pas un des leurs, que je serais plutôt membre du Cndd-Fdd à cause de mon activité et engagement sur les réseaux sociaux pendant les eaux troubles de 2015, laquelle activité, selon eux, soutenait ouvertement le Président Pierre Nkurunziza. Certains disaient même qu’il s’était trompé en proposant mon nom comme si je n’étais pas Burundais remplissant les conditions requises pour travailler pour mon propre pays qui m’a vu naître et enseigné (J’en profite, ici, pour lui transmettre mes vifs remerciements pour son leadership inclusif).

Ça m’a chagriné mais j’en ai appris aussi une leçon. J’ai compris qu’on a encore du travail à faire vers la réconciliation au Burundi. J’ai surtout réalisé que le principal problème, au Burundi, était loin d’être ethnique.  Nous avons, au Burundi, un problème politique de positionnement. La seule entreprise que les vieux et jeunes voient est la politique. Nous y investissons par les rumeurs, les chuchotements, les coups bas, la haine et en semant les divisions même entre les frères et sœurs. Bref, tout est permis pour décrocher un poste, même maudire son propre frère.

Etant hutu, aucun(e) tutsi ne s’est pas opposé à moi, du moins aussi ouvertement et personnellement.  Même là où je travaillais avant, au Kenya, ma cheffe hiérarchique était une tutsi, elle n’avait jamais fait signe de discrimination ou de doute sur moi, jamais !

Quel serait votre plus grand malheur ?

Si la région des Grands lacs s’embrasait encore comme les années 1993-2003 (ici gardons à l’esprit qu’un conflit dans un seul pays contamine toute la région). J’ai beaucoup de projets de développement sur les plans individuel et collectif.  Si tout tombait dans l’eau, ce serait mon malheur. Je souffre littéralement de la psychose vis-à-vis de l’instabilité et de la  volatilité de cette région. J’y pense toujours et ai peur quand j’observe les derniers développements géopolitiques. Que le Bon Dieu nous en garde !

Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?

Le fait de la mise en place de l’Office burundais des recettes (OBR). J’évite la politique pour parler de l’économie, celle qui nous fait vivre. Je pense que son établissement et son organisation est un pas vers l’indépendance financière de notre chère patrie. Seule l’indépendance financière nous permettra de revisiter notre sombre histoire et la réécrire, nous-mêmes.

La plus belle date de l’histoire burundaise ?

28 août 2000 quand le président Pierre Buyoya a enfin accepté de signer l’Accord d’Arusha malgré le refus catégorique et la pression des récalcitrants de son propre camp qui lui en voudraient même jusqu’au jour d’aujourd’hui.

La plus terrible ?

Le 21 octobre 1993. Ce jour était terrible, la désolation était totale, le  soleil s’était arrêté. Même si j’avais 8 ans, je me le rappelle comme si c’était hier. Ce que je peine à comprendre c’est comment un président de la République démocratiquement élu avec un score écrasant, un président de l’Assemblée nationale, un chef de la sûreté nationale, les honorables députés, les ministres, les  gouverneurs, les administrateurs communaux etc., peuvent être assassinés en une nuit sans que le monde ne leur vienne au secours  et que la communauté internationale laisse un tel malheur  sans précédent s’abattre sur un pays. Je pense que le monde devrait plutôt demander pardon au peuple burundais. L’ONU, au sortir de la deuxième Grande guerre, avait été créée pour, entre autres objectifs, prévenir de telles situations. Pourquoi a-t-elle permis que ça se passe ainsi jusqu’à ce que toute la région soit enflammée  avec les conséquences qu’on connaît tous ? En tant que jeune, je cherche encore une réponse…

En 2015, même si certains de mes compatriotes m’en veulent et que je dois en subir certaines conséquences sur mon employabilité par certaines agences et organisations qui me considéreraient comme pro Président Nkurunziza, j’ai à tout prix contribué, avec mes moyens de bord (le stylo, le clavier de mon ordinaire et smartphone) à éviter le même scenario même si les contextes étaient différents. Je suis allergique aux coups d’état quelles que soient les revendications.

Le métier que vous auriez aimé faire ?

Quand j’étais petit, je rêvais d’être soit journaliste soit militaire. Au fil du temps, je suis devenu fan de la communication, et je suis communicant, donc pas loin du journalisme, étant aussi très proche des journalistes.

Cependant, avec mon portfolio dont mon carnet d’adresses, mon contact avec le monde extérieur, mes compétences acquises pendant mon parcours académique et dans le monde réel, et par-dessus tout, ma manière de faire facilement la paix avec tous quand cela dépend de moi et de me faire facilement des « amis » même parmi mes « ennemis »,  je serais  bon diplomate et stratège géopolitique pour mon pays. 

J’ai peut-être encore besoin de travailler quelques qualités et  acquérir une certaine expérience pour y arriver, mais mon rêve, c’est celui-là.  Et, mes rêves deviennent toujours réalité car je les fais accompagner par des œuvres et les traduis en actes, je suis persistant et endurant.

Votre passe-temps préféré ?

Lecture et sport : jogging, natation et saut à la corde, je pratique aussi certains types de sport pour socialisation comme le hiking (randonnée) et  gym.  

Votre lieu préféré au Burundi ?

Les plages du Lac Tanganyika

Le pays où vous aimeriez vivre ?

Le Burundi, mais en paix. Sinon j’ai eu des opportunités pour pouvoir vivre ailleurs ; je serais en Europe ou en Amérique ou quelque part ailleurs en Afrique, en Tanzanie, au Rwanda ou au Kenya par exemple pourquoi pas au Gabon ou en RDC. Nonobstant, sur une vingtaine de pays déjà visités, je n’ai jamais vu un pays aussi agréable où il fait beau et bon vivre comme au Burundi.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Pas très loin, en tout cas. En Afrique du Sud pendant l’été dans la région du cap de Bonne Espérance sur une de ses plages, mais avec toute ma famille (mes deux enfants et mon épouse).

Cependant, même si vous ne me le demandez pas, j’aimerais beaucoup voyager, voyager encore et encore. Les voyages enrichissent et le contact avec les autres cultures épanouissent (« Akanyoni katagurutse ntikamenya iyo bweze » c’est-à-dire, un oiseau qui ne s’envole pas ne peut pas savoir là où le blé est mûr).

Les gens me demandent par exemple pourquoi je serais devenu moins mordant et flexible dans mes interventions sur les réseaux sociaux après mon séjour en Europe. C’est, en partie, parce que j’ai vu de mes propres yeux les réfugiés africains et les enfants de certains de nos dirigeants africains qui nous haranguent avec des discours sur les colons, le néocolonialisme, l’impérialisme etc., cohabiter pacifiquement chez les « colons », leurs enfants étudient dans de prestigieuses universités européennes, probablement avec de l’argent du pauvre contribuable africain et ne seraient pas prêts de revenir sur le continent noir. J’ai su que certains biens de ces mêmes dirigeants logeraient dans certaines banques en Suisse ou Luxembourg. Paradoxe ! Du coup, je relativise et ai appris à user de la litote, c’est-à-dire, dire moins pour suggérer plus.

 

Votre rêve de bonheur ?

Finir mes jours ici sur la terre en famille avec mes enfants et mon épouse, Ange John Mbabazi.  Ce n’est pas facile dans ce monde en perpétuel changement et mouvementé. Mais, pour réaliser ses rêves, surtout en famille, il faut faire des sacrifices, faire preuve d’abnégation.

Votre plat préféré ?

Amateke (colocase)

Votre chanson préférée ?

« Warakoze Mana, integuro yawe ni nziza », la chanson gospel que nos leaders actuellement au pouvoir aimaient chanter les années 2005.

Quelle radio écoutez-vous ?

En général, avec la venue des medias sociaux et étant un avide lecteur de livres, je n’écoute pas la radio, mais il m’arrive d’écouter la Rema FM pour comprendre certaines choses dont je vous épargne l’explication ici.

Avez-vous une devise ?

Oui, elle est en anglais : « There’s no Mountain I can’t Climb, no tower too high; and no plane I can’t learn to fly », c’est-à-dire, il n’y a pas de montagne que je ne puisse pas grimper, pas de tour trop haute; et pas d’avion que je ne peux pas apprendre à faire voler.

Cette devise ne s’accomplit pas sans opposition, mais pour y arriver, cette citation d’Albert Einstein me réconforte : « Great spirits have always encountered violent opposition from mediocre minds » ; qui,  traduite, veut dire que les grands esprits se sont toujours heurtés à  une opposition violente de la part des esprits médiocres (traduction libre).  Je dois aussi être flexible, apprendre et réapprendre en appliquant le principe qui est la règle d’or consistant à faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent.

Votre souvenir du 1er juin 1993 ?

Une élection présidentielle réussie qui allait permettre une alternance ethnique à  la tête de l’Etat mais aussi une transition  démocratique et paisible.

Votre définition de l’indépendance ?

Pour moi, l’indépendance ne veut pas seulement dire l’autosuffisance financière ou la souveraineté politico-militaire d’un pays. L’indépendance est non seulement la mise en place des mécanismes justes de collecte des impôts et taxes qui permettent le fonctionnement de l’Etat et son développement économique  mais aussi la redistribution équitable de ces ressources ainsi que la mise en place des politiques publiques  progressives qui sont favorables aux pauvres.

L’indépendance, c’est aussi une coopération gagnant-gagnant avec le monde. C’est continuellement soigner et renforcer les relations avec le monde.

Votre définition de la démocratie ?

La définition traditionnelle de la démocratie n’est peut-être pas efficace dans tous les contextes. Ainsi, pour moi, la démocratie signifie non seulement le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple mais aussi un dialogue permanent, inclusif, franc et honnête. La démocratie veut dire qu’on peut redéfinir nous-mêmes la manière de nous gouverner sans l’intervention d’un pays étranger et ainsi éviter du copier et coller qui ne respecte pas les réalités et le contexte de notre pays. Bref, pour moi, la définition de la démocratie est relative, elle n’est pas universelle.

Votre définition de la justice ?

L’égalité des chances, elle inclut l’équité aussi. Elle signifie également le strict respect des lois qui fait la force d’un Etat si je me réfère aux mots du philosophe français  Montesquieu qui dit que c’est la force des lois qui fait la force des Etats.

Si vous étiez ministre de l’Economie, quelles seraient vos deux premières mesures ?

  • Déterminer les lacunes dans la loi fiscale permettant l’évasion et évitement fiscaux pour les amender ou les mettre à jour ; déterminer les incitations fiscales faites aux Sociétés Multinationales et certaines personnalités et les supprimer ou les réduire et ainsi alléger le fardeau fiscal sur les pauvres et adopter un régime fiscal progressif ;
  • Mettre en place une politique rigoureuse de la commande publique allant dans le sens de lutter efficacement contre la corruption. Nous devrions tous être conscients qu’à cause de la corruption, l’enfant africain est endetté avant de naître et meurt endetté sans avoir réellement vécu. La corruption fait que nous tous soyons des survivants, on serait déjà mort avant l’âge de 5 ans, soit pendant l’accouchement, de la malaria, de la malnutrition, des maladies des mains sales, etc. Je ne connais pas un qui ne serait pas survivant. Les riches ne devraient pas aussi être fiers de leurs richesses quand ils sont entourés par une pauvreté sans nom. La preuve est que quand ils tombent sérieusement malades, ils n’ont pas d’hôpitaux pour se faire soigner, eux et les leurs. Un américain pauvre est toujours respecté dans le monde entier car, il est généralement entouré par les riches qui investissent dans leur pays.

Si vous étiez ministre de la Jeunesse et de la Culture, quelles seraient vos deux premières mesures ?

  • Mise en place d’une commission chargée de détecter les talents (entrepreneurials) de jeunes pour les promouvoir sans distinction de leur appartenance ethnique, politique ou religieuse ;
  • Mise en place d’un département chargé d’identifier et collecter les CV des jeunes chômeurs et continuellement proposer ces profils aux entrepreneurs, entreprises publiques et privées pour éventuellement les embaucher.

Croyez-vous à la bonté humaine ? 

Oui, j’y crois encore. Le fait que Dieu n’est pas encore intervenu pour détruire le monde méchant, c’est qu’il y voit encore quelques bonnes personnes et d’autres méchants susceptibles de changer.

Pensez-vous à la mort ?

J’y pense et j’y crois. Mais comme le dirait Blaise Pascal : « Les hommes, n’ayant pas pu guérir la mort, ils se sont créés des divertissements pour oublier qu’elle existe car, quand ils y songent, ils sont malheureux ». Quand j’y pense aussi, je suis malheureux. La mort étant toujours associée au feu et tourments éternels depuis les croyances obscures du moyen-âge européen,  je refuse de croire à  l’enfer de feu éternel. Même la justice humaine, aussi imparfaite soit-elle, a tendance à  abolir la peine de mort. Qu’en est-il de la justice de Dieu, le père qui connaît nos imperfections, nos fautes et manquements dans les moindres détails, nous brûlerait-il pour l’éternité, plus qu’on a vécu ; punirait-il le Führer allemand Adolphe Hitler au même titre qu’un voleur de banane en Afrique qui ne cherche que quelque chose pour mettre sous la dent à cause des injustices créées par l’homme ? J’ose croire qu’il punira ou récompensera l’homme selon ses actes, le prix du péché étant bien sûr la mort, la mort sans espoir de résurrection, donc une mort éternelle qui, littérairement, est comparable à ce qui est consumée par le feu.

Si vous comparaissiez devant Dieu, que lui diriez-vous ?

Je lui demanderais pourquoi les richesses du continent africain sont devenues sa malédiction et pourquoi il laisserait les méchants de ce monde notamment les assassins, les corrompus, les adultères, les fornicateurs… prospérer. Je le  remercierais enfin pour avoir donné suffisamment de temps aux Burundais pour se repentir.

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Bio-express

Apollinaire Nishirimbere est depuis janvier 2016 conseiller au cabinet du président de l’Assemblée nationale dans le service du porte-parole. Il est né en mai 1985 à Matana en province Bururi. Il détient depuis 2012 une licence en Langues et littératures anglaises de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université du Burundi et un certificat délivré en avril 2019 par l’Ecole Nationale d’Administration de Paris. Apollinaire Nishirimbere est depuis décembre 2015, à titre consultatif, expert linguistique au sein du Réseau des parlementaires africains sur les flux financiers illicites et la fiscalité. M. Nishirimbere a été aussi de janvier 2014 jusqu’en janvier 2019 secrétaire exécutif de l’Initiative citoyenne pour l’environnement et le développement durable où il était principalement chargé de la communication, des relations publiques, etc.

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