Mardi 19 mars 2024

Politique

Agathon Rwasa : « Je ne suis pas de l’avis du procureur »

30/07/2021 Commentaires fermés sur Agathon Rwasa : « Je ne suis pas de l’avis du procureur »
Agathon Rwasa : « Je ne suis pas de l’avis du procureur »
« Dire que les personnes disparues sont parties dans les groupes armés, c’est ne pas respecter les familles des victimes »

Des politiques et activistes des droits de l’Homme se disent indignés des propos tenus par le procureur général de la République niant les faits des disparitions au Burundi, ces derniers disent que c’est pourtant une triste réalité.

Dans un point de presse animé ce 28 juillet, le procureur général de la république, Sylvestre Nyandwi a fait savoir que certaines des allégations des personnes disparues sont ’’mensongères’’.

Il a soutenu qu’il s’agit des personnes qui ’’partent pour se faire enrôler dans des groupes armés sans en informer leurs familles et celles- ci croient à tort qu’elles ont été enlevées’’.

Pourtant, le ministre burundais de la Défense nationale et des Anciens Combattants, Alain Tribert Mutabazi a indiqué qu’il n’y a pas de groupes armés au Burundi mais qu’il s’agit plutôt ’’des groupes de bandits’’ qui s’adonnent à la fraude faisant des navettes entre les frontières burundaise, rwandaise et congolaise. C’était au cours d’un point de presse animé le 26 juillet.

« Je ne suis pas de l’avis du procureur général de la République », dit Agathon Rwasa, président du parti CNL (Congrès National pour la Liberté).

Pour lui, dire que les personnes disparues sont parties dans les groupes armés, c’est ne pas respecter la douleur des familles des victimes. Et d’ajouter que les Burundais ne sont pas si naïfs pour accepter des discours ’’alléchants’’. « Qu’ils nous disent qui sont ces groupes armés », demande Agathon Rwasa.

Il dit qu’en cas de disparition, la justice ne devrait pas attendre que les familles des victimes saisissent les tribunaux. Il évoque que certaines familles sont intimidées après l’enlèvement des leurs ou ne sont outillées en matière de droit : « Même quand les familles des victimes ne parviennent pas à saisir la justice, l’administration et la justice devrait s’autosaisir de ces cas ».

Il regrette que quand certains cas sont soumis à la justice, ils n’obtiennent pas gain de cause. Et de demander aux institutions tant judiciaires qu’administratives d’être professionnelles.
« Ces kidnappings inquiètent énormément, peu importe les auteurs. On aimerait que ça cesse, que tous les citoyens se sentent libre », insiste Agathon Rwasa.

Pour Lambert Nigarura, activiste burundais des droits humains, les propos du procureur général de la République sur ces crimes graves sont contrariants, désolants.

Selon lui, les victimes des disparitions forcées au Burundi sont majoritairement des opposants politiques, réels ou supposés et des activistes des droits humains.
Il regrette que certaines personnes soient arrêtées en pleine journée par des agents officiels parfois devant des témoins et qu’on ne les retrouve plus.

D’après cet activiste burundais des droits humains, il y a une démarche de construire le déni de cette triste réalité. Selon lui, il faut pouvoir mener des enquêtes crédibles.

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