Samedi 27 avril 2024

Économie

Travail et femme : encore du pain sur la planche

« Les femmes doivent jouir de leurs droits »

Janvière Munezero, chargée de la communication à l’ADDF ©Iwacu
Janvière Munezero, chargée de la communication à l’ADDF ©Iwacu

Janvière Munezero, chargée de la communication à l’ADDF, affirme que certaines femmes sont renvoyées quand elles sont enceintes. D’après elle, les droits des femmes en congé de maternité sont souvent bafoués. «Certains avantages comme les allocations familiales, sont annulés et elles bénéficient seulement du traitement de base. » La chargée de la communication à l’ADDF raconte que les femmes éprouvent des difficultés quand leurs enfants tombent malades : «Certains employeurs, notamment dans le secteur privé, ne tolèrent pas les femmes qui s’absentent pour faire soigner leurs enfants. »

Janvière Munezero demande aux employeurs d’appliquer le code du travail dans son intégralité : «Il accorde un congé prénatal et postnatal de 45 jours chacun. Mais cela n’est pas souvent respecté. » Elle rappelle que les secteurs privés et même les professions libérales sont aussi régis par le code du travail burundais. Pour la chargée de la communication à l’ADDF, les employés devraient connaître leurs droits afin de saisir les tribunaux, le cas échéant.

Janvière Munezero propose aux employeurs d’établir des critères objectifs, lors des recrutements, car certains voulant éliminer les femmes sous prétexte que le service sera perturbé dans la période d’accouchement. Et de renchérir : «Le Burundi doit respecter la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. » Elle évoque enfin la Constitution dans son article 13 qui stipule qu’aucun Burundais ne sera exclu de la vie économique de la nation du fait de son sexe.

Un code du travail lacunaire ?

D’après le code du travail burundais, le congé de maternité est suspensif du contrat de travail (art.41, al.3°). Cependant, l’article 123 du même code oblige les entreprises du secteur parapublic, mixte ou privé à s’affilier à un organisme ayant en charge les prestations de maternité. La femme en congé de maternité est prise en charge par l’organisme auquel son employeur l’a affiliée. Tant en ce qui concerne les soins médicaux qu’en ce qui a trait aux autres prestations, pendant la durée du congé. Toutefois, la femme en congé de maternité bénéficie à charge de l’employeur de la moitié du salaire moyen mensuel en espèces au moment de la suspension du travail. Elle bénéficie aussi des avantages en nature s’il en existe.

Selon Jeanine Nkinabacura, présidente de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJ), la violation des droits des femmes en milieu professionnel est un terrain vierge. « Même si des cas existent, les femmes victimes ne veulent pas parler. » D’après les informations recueillies, ajoute-t-elle, cette situation serait plus prononcée dans le secteur privé, qui applique une loi lacunaire. Car, poursuit-elle, le code du travail reconnaît la moitié du salaire à une femme en congé de maternité, mais un fonds devrait être prévu pour compenser cette perte de salaire. Jeanine Nkinabacura souligne que les textes internationaux relatifs aux droits de la femme dénoncent cette situation.

Forum des lecteurs d'Iwacu

14 réactions
  1. Gakobwa Concilie

    Ce probleme ne me concerne pas. Ces femmes n’ont qu’a voler des partis pour en devenir patrones. Plus personne ne les derangera. Je suis un exemple probant.

  2. JEAN PIERRE

    Le code de travail selon l’article 41 al.3 na article 123 birumvikana ko conge de maternite idahemberwa n’umukoresha ahubwo agahembo umukozi ari muri conge aronka gatangwa na « organisme auquel son employeur l’a affiliee ». Donc, mugihe uyo mukoresha ata organisme bakorana ishobora kutanga ako gashahara muri conge (kandi nivyo bigwiriye) urumva biragoye.
    Ikindi nama mbaza, none iyo Code de travail iraraba aba sous-statuts n’aba sous-contrats en meme temps ko nzi ko contrat de travail ari amasezerano hagati y’umukozi n’umukoresha gusa?
    Mbega iyo code de travail iraraba n’abakozi bo munzu, abakozi bo mu mirima, abakozi b’umuntu nk’umushoferi w’umuntu umwe canke umukozi ukora akanya gato (temps partiel)?
    Uko bimeze kose mugihe Capitalisme ariyo itwara isi, ivyo vya justice sociale ntibizobaho kuko muri business baraba amafaranga, ama dollars canke ama euros binjiza ntibaraba ngo naka yavyaye canke ngo aragwaye ngo none tumuhembe adakora, kuko usivye ku kazi muri Capitalisme baca bahamagara uwukora uyo musi canke iyo misi usivye agakora mu kibanza cawe agahembwa aryo nyene wohembwe, umukoresha we ntahomba kandi ntashobora gusohora imishahara ibiri kuri poste imwe. Mu bisanzwe ni Leta itegerezwa gutegekanya kazoza k’abakozi n’abanyagihugu bose, biciye kuri contribution sociale na aide sociale ari naho hava agahembo canke agafashanyo k’umuntu ari muri conge ne maternite.
    Mwese ndababaze, umukozi wanyu wo munzu abarerera abana, iyo agiye kwubaka canke iyo avyaye akaduga ruguru akamarayo amezi atatu canke ane, muguma mumuhemba kandi atakiriko arabakorera? none abana banyu ntimuca mubaronderera uwundi abarera?
    Ako kari akarorero kerekana ko muri Capitalisme na business nta kibabarwe kibaho!
    Abakoresha jewe iyo banse gutanga akazi ku mupfasoni yibungenze canke bakamusubiriza, nta kosa baba bafise kuko ico barondera ni inyungu zabo gusa apana guteza imbere abandi.

  3. NTACOBAKIMVUNA Jonas

    Business comme politique i n’y a pas de sentiments. C’est maintenant on essaie de revoir si certaines valeurs ethiques peuvent faire bon menage avec le business, mais je vous jure gushika naho yezu azogarukira. Abandika bandike abaharanira agateka ka kiremwa muntu bakenyere zigume mais je vous assure que l’adversaire est de loin loin loin superieur en tous points.

  4. JEWE

    Le ridicule ne tue pas.Voir des employeurs qui osent justifier l’injustifiable nous révèle à quel niveau la société burundaise est en perdition.On ose nargue la loi jusqu’à s’en vanter dans les média. Comment peut on espérer un avenir meilleur dans ces conditions. Ces employeurs oublient qu’aujourd’hui ces femmes pourraient être leur fille, femme ou sœur. Sous d’autres cieux, les personnes qui ont tenu des propos pareilles devraient démissionner de leur fonction.

  5. Concilie Nahemukiyabadasigana

    Engager des femmes dans le secteur public ne cause pas de problème, mais dans le secteur privé il y a souvent manque à gagner. Imaginer que l’entreprise emploie 3 personnes si 2 sont des femmes et tombent enceinte au même moment il faut songer à leur remplacement ou tout simplement à fermer provisoirement votre entreprise. Le problème au Burundi c’est même la fréquence des naissances. J’ai eu à travailler dans une organisation privée qui respectait le congé de maternité mais il y avait une femme qui tombait enceinte chaque année, l’employeur lui a dit d’adopter des mesures planification familiales (elle était une protestante) que sinon elle sera virée.

  6. Mushinwa

    Au Burundi on chante qu’il y a la démocratie, le respect des droits de l’homme, mais en réalité on a rien de tout ça. On est même moins respectueux des droits de l’homme qu’un pays communiste comme la Chine ou une femme enceinte a droit a un congé de 6 mois, que ce soit dans le secteur public ou privé, l’employeur qui ne s’y conforme pas s’attire de graves ennuis. Oh mon Burundi!!! Imana ikugarukire kuko uracari kure cane!!! Birambabaje kubona dufata nabi abavyeyi bacu, aba dames bacu na bashiki bacu kugeza iyo hose. Honte a tous les dirigeants du Burundi!!!!!!!!

  7. borntomakelovenotwar

    Le Monde est capitaliste, il faut le rendre socialiste !
    Le Capitalisme, c’est le pauvre qui sert le Riche, le Riche qui exploite le Pauvre. C’est aussi le creusement des inégalités sociales. C’est aussi la discrimination. TOUT CELA au nom de la recherche du RENDEMENT, de la poursuite du PLUS GROS BENEFICE A MOINDRE COUT : la fameuse efficience. Le Capitalisme; sa régulation n’est pas facile. Vous conviendrez tout de même qu’une enseignante enceinte et à terme en avril, c’est très délicat pour l’école. Imaginez alors si vous avez trois femmes et trois classes de 6e/9e d’une même école et ont décidé d’avoir des enfants au même moment comme elles ont l’habitude de s’influencer. C’est là que doit intervenir le social[isme] = la contribution collective et solidaire de la société, l’humanité.

  8. Honte

    J’ai mis la main sur la bouche en lisant cet article et les justifications fournies pour ce genre de comportement. L’entreprise est d’abord sociale ( promouvant les valeurs humaines) avant d’être capitaliste( recherche effrénée du gain). le titre de l’article est évocateur: bcp de travail dans le domaine. mais dans une nation où ses citoyens sont moins informés sur leurs droits, c’est un double travail. les cas pareil de discrimination devaient être portés devant la justice, et l’inspecteur du travail, que fait il?

  9. Mugamba

    Soyons aumoins logiques. Dans un établissement privé , l’Etat n’apporte aucune assistance ! Ce qui veut dire que le fonctionnement de ces établissement peut être perturbé par les congés pré ou postnataux. Où l’établissement trouverait ces moyens de payer un remplaçant? En principe, l’Etat devrait appuyer ce secteur privé, sinon il ne faut pas crier à la discrimination! C’est un problème de moyens financier, faut-il dire la vérité!

    • Kiriri

      Pour vous le job c’est uniquement la course effrénée vers le profit illimités en oubliant le côté social? Oui ,il y a discrimination contrairement à ce que vous avancez. Et si demain les employeurs privés se mettaient à faire des test médicaux aux candidats à l’emploi, êtes-vous sur que vous serez retenus. Vous en faites combien par an?

  10. Gezaho

    J’ai honte de la direction de cette école qui porte le nom d’un saint (St Michel Archange) et qui n’engage pas des femmes pour une raison farfelue de rentabilité du travail! Partout dans le monde, les enseignantes sont sont plus nombreuses que les enseignants. Est-ce un hasard? Non! C’est suite à leur efficacité. Moi personnellement (je suis un homme marié, cadre de banque), à l’école secondaire j’ai eu en grande majorité des professeurs femmes et cela n’a pas empêché que je sois brillant à l’université et maintenant au travail depuis plusieurs années. Allez me parler de rentabilité du travail! Discrimination machiste quand tu nous tiens!

    • JEAN PIERRE

      Mr. Gezaho, hariho ivyo duhuza hamwe n’ivyo tudahuza. Kuvyo duhuza, ni uko mu bigisha bo mu mashure matomato abakenyezi aribo benshi ku bagabo. Mais, soyons logiques! Dans le monde capitaliste, seuls les interets et le rendement comptent, pas de sentiments du social. Mu bikorera utwabo, Leta ntaco ibaha, nta contribution a la caisse social ibaho, none bokura hehe amahera yo guhemba uwutari ku kazi?
      None mw’ibanki ukoramwo ko uvuze ngo uri un cadre d’une banque, umuntu afita conge annuel ahembegwa ingana gute? afita conge prenatal na postnatal ahemberwa ingana gute? umuntu arwaye canke arwaje asiba imisi yose ashaka akaguma ahembwa? Uwamusubiriye ku kazi nawe ahemwe ntiwumva ko umukoresha aba asohoye salaire zibiri kuri poste imwe? (ariko amabanki yo ntaco atudugirizako ama interets uko ashatse).
      Jewe mwese munyishure, ninde arakoresha umukozi wo munzu arera abana (bamwe twita abayaya) hanyuma arongowe canke atwaye inda akaguma amukoresha? canke iyo aduze ruguru kuvyarirayo akamarayo amezi atatu canke ane, uyo muyaya aguma ahemwa kandi atariko arakurerera umwana?
      Ivya vya discrimination, ingo basha tubirabe duhereye mu rugo iwacu niho twokwumva ko dans le monde capitaliste, umuntu araba ico yinjiza ntaraba isura canke igitsina c’abakozi akoresha!

    • NTACOBAKIMVUNA Jonas

      Il est malvenu de parler de sa propre brillance.

  11. Nzobandora

    Refuser d’engager une personne ayant des compétences dans le domaine concerné en basant ce refus sur d’autres considérations non professionnelles cela est purement et simplement une discrimination.
    Il est vrai que certaines familles ont une part de responsabilité car certaines femmes sont en congé de maternité presque chaque année et pour un pays pauvres comme le notre ou les seules compagnies ou sociétés capables de donner du travail zigoyagoya kuko zitunguka bikwiye ca devient à la fin très compliqué de tenir.
    Mais la solution si iyo kubuza yuko abantu bavyara par contre d’autres stratégies ou mesures dissuasives peuvent être prises atari kubuza radicalement abapfasoni kuvyara.
    Akarororero dans le contrat hashobora kujamwo yuko umugore agiye muri congé de maternité deux ans de suite la deuxième année itaba un congé payé agahabwa son suppléant au lieu de leur refuser le droit de travailler.
    Sinon mu misi iza uwavyaye ntibazomwibarutsa par contre azobinyegeza canke bamuvume; tuzoba turiko tuja he?

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