Vendredi 26 avril 2024

Société

Suppression des barrières : une mesure mal accueillie

Le ministre de la sécurité publique vient de décider la levée des barrières nocturnes dans différents quartiers de la mairie de Bujumbura. Une décision mal est accueillie par la population et même certains administratif. 

Esperance Ngerageze : « Je comprends la colère de la population mais nous devons respecter la mesure du ministre. » ©Iwacu
Esperance Ngerageze : « Je comprends la colère de la population mais nous devons respecter la mesure du ministre. » ©Iwacu

La pratique venait de durer plus de 10 mois. Et c’est d’un commun accord avec la population de différentes communes urbaines que les administratifs avaient décidé d’instaurer des barrières sur des axes routiers pendant la nuit. Des veilleurs y assuraient la sécurité et collaboraient avec les forces de l’ordre.

Pourtant, Gabriel Nizigama, ministre de la sécurité publique vient de décider, ce mardi 28 octobre, la levée de ces barrières. D’après lui, le Burundi est un pays en paix et point n’est pas besoin d’ériger des barrières.
Pour les habitants des communes urbaines de Ngagara etBwiza, la pilule ne passe pas. « Cette mesure est un recul par rapport au maintien de la sécurité dans nos quartiers », martèle N.G., un jeune homme du quartier 5 de Ngagara.
« Nous risquons de revivre le même calvaire »

Et pour cause, explique-t-il, ces barrières constituaient une dissuasion contre des bandits et autres voleurs à main armée qui se déplacent en voiture ou sur motos : « Au-delà de 23 heures, tout passant était obligé de s’arrêter à ces barrières et était vérifié par des veilleurs. Ce ne sera plus pareil si on les enlève. »

Pour M.P., habitant le quartier Jabe de la commune urbaine de Bwiza, cette mesure risque de replonger la population dans la peur : « Avant la mise en place de ces barrières, au moins quatre ménages étaient attaqués par des bandits chaque nuit. Nous risquons de revivre le même calvaire. » Et d’ajouter que la mesure du ministre étonne car les gens payent de leur poche ces veilleurs, depuis le début de l’année.

Interrogée, Esperance Ngerageze, administrateur de Bwiza, abonde dans le sens de la population : « Je comprends la colère de la population et j’estime que des bandits risquent d’être facilités dans leur sale boulot, une fois ces barrières enlevées. Mais nous devons respecter la mesure prise.» Et de conclure que les doléances de la population seront soumises à la hiérarchie afin d’être analysées.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. tom

    tout gouvernement africain a maintenant peur que le peuple s’organise au lendemain de ce qui vient de se passer au Burkina. Mais la machine est lancée et le Burundi n’est pas un ile isolé. cette décision ne vient pas surement du ministre et ne tient pas compte des réalités du terrain. le gouvernement veut peut etre montrer aux visiteurs etrangers, touristes et autres que le pays est sécurisé mais les tueries et vol réalisés ici et la prouvre le contraire: laisser la population s’organiser!!!

  2. MANYANGAYANYU

    Le Ministre en charge de l’insécurité publique qui prévaut en ce moment dans les communes de Mugongo Manga, Mukike, Mugamba, Gisozi et en Mairie de Bujumbura n’a pas raison en s’exprimant de la sorte. Son Ministère a invité la Population à contribuer dans la sauvegarde de la sécurité dans leurs communes. Il était de notoriété publique que les policiers (pour la plupart composés des anciens « assaillants », corrompus, analphabètes, jamais entraîné en MROP, …) étaient responsables directement ou indirectement du vol qui se commettaient dans les boutiques en Mairie de Bujumbura. Après l’érection des barrières et le recrutement des veuilleurs payés par la population, le vol s’est arrêté. Maintenant, notre « général » qui veut paraît-il faciliter la tâche aux lauréats de Kiliba Ondes ( Imbonerakure et FDRL) qui opèrent maintenant en tenue policière.
    D’après les habitats de Ngagara, les gardiens ont empêché à la police de jeter un cadavre la nuit sur l’avenue Buconyori, pour se venger la police les traque et les tabasse. Les véhicules de police/SNR sont devenu des corobialds la nuit!!!! .

  3. IRAMBONA Médyse

    Iyo bija hose Ministre de la sécuriité publique arafise abamuremereye kandi ashobora kuba ari mumayirabiri! Mubanze murabe ingene atazira umugwi ugisibije mukudurumbanya umutekano ngo ni « abakozi bo mumirima » akazi kaheranye. Ngo igihugu ni nyabagendwa gutembera kuva 19h gushika 7h ntangorane. None abasahurwa,bicwa,banyuruzwa,…kumusi kumusi vyacitse ibikino? ukwirarira murubwo buryo ko bose babikenguruka, uwo mushikiranganji n’abo bakorana babineguriki kwatansiguro itomoye babitangira! Ukuri kuzomenyekana.

  4. save guard

    Est-ce que le ministre « des policiers bandits » pourra les redresser avant qu’il ne soit trop tard? Il aurait fallu laisser la population s’organiser malgré que ceux qui étaient censé assurer la sécurité des citoyens sont les premiers à créer leur insécurité. Eeeeeh ubu za mbaho bahora bakoresha mu kuniga abantu zigiye kugaruka?

  5. Kaburungu

    Est ce que le Ministre de la sécurité publique sera là pour rembourser les vies humaines qui seront detruites ou les biens qui seront volés conséquemment à cette nième mesure bizarre qu’il vient de prendre? Ce Ministre ne voit pas jusqu’où des mesures arrogantes peuvent amener les dirigeants comme ceux du Burkina Faso? Le peuple n’est plus aveugle Mr le Ministre. Ntawe urusha ubwenge muri ayo ma quartier!

  6. Wavahe Wajahe

    C’est étonnant que même les autorités administratives avouent qu’elles doivent exécuter ,malgré elles, des mesures prises par le minitre, et cela contre les desiderata de la population! Quel est intérêt le ministre tire-t-il de cela? En toute logique,de telles mesures sont prises après concertation avec la population concernée. Et cela après des rapports bien élaborés et expliqués aux concernés.
    Et si les gens refusaient de suivre cette mesure!! Ou encore, quid si les concernés s’organisaient discrètement, car ils pressentent à qui le ministre veut faciliter l’accès, pour éloigner,sans autre procès, les intrus!
    J’espère ne pas être un Cassandre!

  7. Pziser

    « le Burundi est un pays en paix et point n’est pas besoin d’ériger des barrières. »
    … Bizarre que cette décision soit prise au moment où l’insécurité même dans la capitale s’aggrave… Explication là dessus?!

    • ur puisque l’etat n’est pas en mesure de securiser la population,nibareke abirarira bakoreshe uburyo bwose bifitiye harimwo nayo mabarrires.kubera iyo mbwebwe yumuministre irarirwa nabapolisi,ngo securite niyose.mbabwijukuri ko umusi bamutwaye abo bapolisi,niwo usi azorara mwishamba arondera uwoyica kugira yegukire inzu yiwe.M.P., habitant le quartier Jabe de la commune urbaine de Bwiza, cette mesure risque de replonger la population dans la peur : « Avant la mise en place de ces barrières, au moins quatre ménages étaient attaqués par des bandits chaque nuit. Nous risquons de revivre le même calvaire. » Et d’ajouter que la mesure du ministre étonne car les gens payent de leur poche ces veilleurs, depuis le début de l’année

  8. Nzobandora

    Izo barrières zoba zibabaje nde ko ubusuma bwari bwaheze dans ces quartiers? Ibiziga vyahora bitorwa ici et là ko bitari bikiboneka hari ingorane police yoba ibifisemwo?

    On peut se poser plusieurs questions mais attendons voir le fruit des recommandations du ministre de la sécurité mais si l’insécurité redevient d’actualité dans cette commune il ne faudra pas chercher de 12h à 14h les vrais fauteurs de troubles ainsi que les vrais commanditaires. Pure logique !

    Puis, parlons du sud du pays et de la capitale, comment est-ce que un groupe de bandits peut surgir de nul part, voler violer et tuer en groupe mais les administratifs osent timidement avouer qu’il ya de l’insécurité? Au moins Nduwimana a cette fois-ci avoué lui-même que cette situation est particulièrement dangereuse.
    Seuls les naïfs peuvent croire que cette milice (car en uniformes et munitions identiques) n’est composée que de simples bandits qui ont pour objectif le vol des portables et porte-monnaie et surtout seuls les aveugles peuvent surtout croire qu’ils influenceront en leur faveur les résultats des élections mais par contre comme cela c’est déjà d’ailleurs passé ailleurs Lybie, Cote d’Ivoire, Centrafrique, etc.… si cette phénomène n’est pas vite maitrisée on verra apparaitre au Burundi des groups et petits seigneurs de guerre qui vont faire la pluie et le beau temps dans leur milieu.

    Il ne faut pas se leurrer la face cette situation est dangereuse car ces personnes (majoritairement analphabètes) ont des armes pas pour faire le cirque mais pour s’en servir et ça ne sera pas toujours pour exécuter des ordres de leurs chefs vous pouvez me croire.

    Opposition et pouvoir que personne n’empreinte l’armement des analphabètes comme moyens d’atteindre ou garder le pouvoir car cette voie aboutisse rarement aux résultats escomptés car même en Syrie les américains sont entrains de bombardés ce qu’ils avaient eux-mêmes armés.

    Que ceux qui attisent le feu maintenant ne viennent pas demain jouer au pompier trop tard.

    A bon entendeur salut !!!

    • Kabirigi

      Si la ressource policière est bien utilisée, elle est à même d’assurer la sécurité de toute la ville de Bujumbura qui n’est d’ailleurs pas si grande que ça. J’ignore les raisons profondes qui ont amené le ministre à prendre cette décision mais admettons que dans un pays en paix, nous ne devrions pas avoir besoin de services de sécurité parallèles à ceux de l’État car des risques existent qu’il y ait une certaine confusion quant aux responsabilités des uns et des autres. Alors, si le ministre prend en mains la situation sécuritaire de la Ville, donnons-lui une chance et on verra si les mesures qu’il va mettre en place fonctionnent ou pas. En plus, il y a la SNR…

      • Sur la sécurité

        Le ministre de la sécurité publique vient de rompre un principe sacro -saint en matière de sécurité : la synergie jadis prônée mondialement vient d’être cassée au Burundi au moment où nous avions tant besoin , sous d’autres cieux ces même fournisseurs de la sécurité portent des armes parce qu’ils accomplissent un travail noble.Lui il s’arrogent le droit de remettre en cause la sécurité de tout un peuple,il n’y a jamais eu de sécurité à 100%, je crois que derrière tout cela il y a un non dit qui ne dit pas son nom et qui ne tardera pas à se faire voir au grand jour.Vous me direz le contraire dans les jours à venir pas d’ailleurs plus que demain .

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