« Une contribution forcée», estiment certains étudiants. Ils s’insurgent contre la décision prise par le rectorat de l’université de Ngozi à faire payer 25.000 Fbu à chaque étudiant pour la construction d’un laboratoire agroalimentaire.
<doc4796|left>C’est environ 45 millions de Fbu qui va sortir des poches de plus 1800 étudiants de l’université du Ngozi. Argent qui servira à acheter du ciment pour la construction d’un laboratoire agroalimentaire au chef lieu de la province Ngozi, d’après les prévisions du rectorat de cette université. Décision affichée depuis le début du mois de juillet à Ngozi et au bureau de liaison. Des étudiants parlent d’une contribution forcée. « Un labo n’est pas une priorité alors que l’université a des défis tels que le manque de professeurs qualifiés et l’insuffisance d’ infrastructures», regrettent-ils.
De donner l’exemple des étudiants de la faculté de médecine qui étudient dans des conditions très difficiles, car obligés de faire des stages à Bujumbura dans des locaux délabrés, inconfortables de l’ancien Athénée primaire (centre ville). Tellement pénible qu’il arrive que deux promotions s’entremêlent. D’après eux, c’est une goutte d’eau qui fait déborder le vase : « La direction est consciente que nous n’avons d’autre choix que d’accepter. Sinon le réfractaire ne pourra demander aucun papier administratif comme les bulletins. » Par ailleurs, ceux qui ont osé manifester leur mécontentement, ont eu droit en des termes clairs : « Celui qui ne veut pas payer ou qui n’est pas content n’a qu’à prier ses bagages et partir. »
Le laboratoire va générer des revenus pour l’université
D’après Régis Kimana, le représentant des étudiants de l’université de Ngozi, cette décision a été prise lors du conseil des parents sur proposition du conseil d’administration. Il indique ne pas comprendre cette plainte alors qu’une assemblée générale de tous les étudiants a été tenue pour plus d’amples explications. Ceux qui étaient présents n’y ont pas vu d’inconvénients. Toutefois, reconnaît-il, il se pourrait que peu d’étudiants aient eu vent de cette décision, car c’était une période de transition entre les anciens et les nouveaux représentants des étudiants. Il estime que la décision est mal tombée car non seulement les étudiants sont frustrés à cause « de petits problèmes internes » mais aussi dans le contexte économique actuel. Cependant, il approuve la construction de ce labo car d’après lui, il va générer des revenus pour l’université.
D’après une source de la commission de l’enseignement supérieur, rien d’anomal qu’une université privée demande une contribution aux étudiants. Car la loi portant réorganisation de l’enseignement supérieur n’a pas été violée. Surtout que la décision a passé par le conseil d’administration puis celui des parents. « C’est une question de convention et discussion entre tous les acteurs concernés. Si les parent sont d’accord pour contribuer, pourquoi ces étudiants grognent-ils ?», s’interroge-t-elle. Nous avons essayé de joindre le recteur de cette université mais en vain.