Après les discours des quatre parrains de la conférence, les participants à la conférence ont été invités à des travaux en équipes. Dans le groupe 3, les intervenants on tenu à présenter un portrait plutôt encourageant du Burundi. Le trouble-fête aura certainement été Innocent Muhozi, pour qui " certaines horreurs existent toujours au pays ".
<doc5773|left>Ce groupe a traité du thème relatif à la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, la question du genre et des Droits de l’Homme. Les ministres qui ont participé dans ce groupe 3 ont fait l’éloge, cela va de soi, de la situation sociopolitique du Burundi, en rappelant que des efforts restent à faire ici et là.
Au moment des questions et recommandations, le modérateur a par, deux fois, accordé la parole à des représentants de la société civile burundaise et aux partenaires du Burundi dans cette conférence. Eulalie Nibizi et Joseph Ndayizeye, une syndicaliste et un activiste des Droits de l’Homme, ont recommandé que la promotion de la place de la femme dans le pays commence dès la base et dans toutes les sphères de prise de décision, et surtout qu’il y ait une lutte contre les restrictions culturelles, " un pas ayant été néanmoins franchi dans le domaine. "
Le président de l’Aprodh a souligné l’absence de jugements pour les auteurs des crimes extrajudiciaires, même si les enquêtes sont en cours. Pierre Claver Mbonimpa a également rappelé la réalité de l’impunité, en dénonçant le privilège de punition de certains. Et Pacifique Nininahazwe, en saluant que le gouvernement les ait associés dans l’élaboration du CSLP II, a demandé qu’ils soient aussi associés dans l’élaboration de certains textes qui régissent la vie du pays : " Nous encourageons le dialogue entre acteurs politiques et demandons au gouvernement la mise en place des mécanismes de Justice Transitionnelle ", a-t-il plaidé sans oublier de préciser " faire le plaidoyer pour le CSLP II au profit du Burundi, un pays des libertés ".
<doc5774|left>{C’est trop beau pour être vrai …}
Les différents partenaires du Burundi dans cette conférence, qui sont intervenus dans ce groupe, ont surtout demandé des précisions sur les mesures proposées par le gouvernement pour atteindre ses objectifs et fait des recommandations pour une meilleure gestion.
Et en la matière, les interventions dans ce groupe et les avis ont plutôt été positifs. Innocent Muhozi a relativisé cette image presque parfaite. Le représentant l’Observatoire de la Presse Burundaise (OPB) a déclaré que certaines horreurs existent toujours au Burundi " malgré le tableau flatteur " qu’on en fait : " Pour moi, le pays risque de régresser dangereusement si on continue à maltraiter l’opposition, la société civile et les médias ". Et, dénonçant " la dérive autoritaire du pouvoir, il a fustigé le projet de loi sur la presse et a demandé au gouvernement de consolider les pas positifs cités ici à Genève, en allant jusqu’au bout de la logique ".
Répondant à Innoncent Muhozi, le ministre de la Justice souligné qu’il a mal présenté le Burundi, et a félicité Pacifque Nininahazwe qui a parlé d’un pays des libertés : « A voir comment M. Muhozi s’est exprimé, c’est un signe de liberté et il ne sera pas poursuivi pour autant », a indiqué le Garde des Sceaux, en soulignant qu’« au Burundi les opposants parlent d’ailleurs plus que le gouvernement ».
Lui emboîtant le pas, le ministre de la Bonne Gouvernance a rejeté les propos d’Innocent Muhozi : « Le Burundi sort d’un grand trou, et avance dans la bonne direction aujourd’hui ! »
Et à M. Muhozi de rétorquer que « l’image du Burundi soit si idéale à Genève et non au pays ».