Regroupés au sein de coopératives, ils affirment que leurs champs de maïs ont été volontairement détruits par des gens qui seraient envoyés par la Cogerco. Ce que nie cette dernière. L’administration promet une réunion entre les responsables de la compagnie et les représentants des agriculteurs.
Des champs saccagés, des familles désemparées. « Ils ont tout coupé, tout rasé », murmure un vieux cultivateur de Binyange. Il dit qu’il est membre d’une coopérative affiliée à la Cogerco, la Compagnie de gérance du coton du Burundi. Selon lui, il a perdu plusieurs rangées de maïs sur une superficie de près de soixante mètres de long. Pour lui, les auteurs seraient certains agronomes de la Cogerco : « Ils ont dit que ces parcelles ne nous appartiennent pas. »
Les agriculteurs dénoncent le double octroi de terres. D’après ces derniers, les agronomes redistribueraient les mêmes parcelles à de nouveaux bénéficiaires moyennant de l’argent. « Ce sont des arrangements. On vient un matin et on découvre que nos champs appartiennent à un autre individu », explique une cultivatrice rencontrée sur la colline Binyange.
Ces exploitants travaillent depuis des années dans le cadre de coopératives agricoles mises en place par la Cogerco pour relancer la culture du coton dans l’Ouest du Burundi. Après plusieurs campagnes, certains ont choisi d’alterner coton, maïs et haricot pour nourrir leurs familles tout en maintenant la production de coton exigée par le contrat de collaboration. Cette rotation des cultures est aujourd’hui interdite par la Cogerco.
Les agriculteurs crient à l’injustice
Sur place, la colère est palpable. « Nous avons toujours respecté le contrat. Nous payons nos cotisations, nous livrons notre coton à la Cogerco. Mais en retour, on nous humilie », déplore une femme, mère de six enfants, dont le champ de maïs a été détruit. Les cultivateurs disent avoir tenté à plusieurs reprises d’alerter les responsables de la Cogerco. En vain. « Nous avons demandé des réunions, des médiations. On nous promettait qu’ils allaient venir, mais personne ne s’est jamais présenté ». Cette absence de dialogue a fini par exacerber les tensions. Certains menacent de se retirer complètement du programme cotonnier, d’autres disent qu’ils vont saisir la justice.
Les autorités promettent la rigueur
Le chef de la zone Rukana, Sébastien Ndayishimiye, confirme qu’un suspect a été arrêté et conduit devant la justice pour destruction volontaire de cultures. « Nous ne pouvons pas tolérer de tels actes. Un individu a déjà été interpellé, et l’enquête se poursuit pour identifier des complices ». Il annonce la tenue prochaine d’une réunion de concertation entre les responsables de la Cogerco et les représentants des agriculteurs. L’objectif sera d’apaiser les esprits et de prévenir de nouvelles violences.
Interrogé, Mathieu Bidahana, responsable régional pour la zone Ouest appelle à la retenue. D’après lui, les terres de la Cogerco appartiennent à l’État. Personne ne peut s’en approprier. Il assure qu’aucun ordre n’a été donné pour endommager les champs. Les auteurs seront traduits devant la justice.






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