Depuis le 7 décembre, des milliers de réfugiés congolais fuyant les violences dans le territoire d’Uvira, à l’est de la RDC, ont trouvé refuge au Burundi, notamment dans les communes Cibitoke et Bukinanyana. Accueillis dans des sites de transit, ces réfugiés dénoncent des conditions de vie précaires et des transferts vers des camps de l’intérieur du pays qu’ils disent subir contre leur gré. Les autorités burundaises et les agences humanitaires invoquent le respect de la loi et les impératifs de sécurité.
Les réfugiés congolais interrogés expliquent avoir fui à partir du 7 décembre les localités de Gatogota, Luvungi, Lubarika, Bwegera, Luberizi, Mutarule et Sange, toutes situées dans le territoire d’Uvira, au Sud-Kivu. Craignant pour leur sécurité, ils ont traversé la frontière pour se réfugier au Burundi, principalement dans des camps de transit installés à Cibitoke et à Kansega, dans les zones de Cibitoke et Ndava.
Selon les chiffres communiqués par les autorités et les acteurs humanitaires, plus de 40 000 réfugiés seraient déjà arrivés. Ce qui exerce une forte pression sur les capacités d’accueil existantes ainsi qu’un malentendu entre réfugiés et autorités locales.
Au cœur des tensions figure notamment la décision des autorités burundaises, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres organisations partenaires, de transférer ces réfugiés vers des camps aménagés à l’intérieur du pays. Une mesure que nombre de réfugiés disent subir « par la force ».
L’un des réfugiés confie qu’: « un réfugié devrait être libre de choisir d’aller dans un camp s’il le souhaite. Celui qui ne le veut pas devrait pouvoir chercher un logement par ses propres moyens ou même rentrer chez lui. »,
Certains affirment avoir demandé la réouverture des frontières afin de retourner en RDC, une requête qui leur aurait été refusée. « On nous dit que ce n’est pas possible. Nous avons l’impression d’être traités comme des prisonniers », déplore un autre réfugié, visiblement en colère.
Des conditions de vie jugées indignes
Les réfugiés dénoncent en outre des conditions de vie extrêmement difficiles dans les sites de transit. L’un d’eux affirme être au Burundi depuis trois semaines sans avoir reçu la moindre assistance alimentaire. « Nous n’avons pas d’abris convenables, pas de bâches, pas de médicaments suffisants. Nous sommes traités comme des animaux », se plaint-il.
Dans leurs témoignages, ils déplorent aussi le manque criant de nourriture, d’abris, de lieux d’aisance et de soins de santé, dans un contexte où les capacités logistiques et financières des organisations humanitaires sont mises à rude épreuve par l’ampleur de la situation.
Plusieurs réfugiés réclament ouvertement de retourner en RDC, affirmant que la situation sécuritaire se serait améliorée dans certaines zones sous contrôle du mouvement M23.
La loi et la sécurité avant tout
Interrogés à ce sujet, des responsables administratifs et des acteurs en charge des réfugiés reconnaissent la réalité des opérations de transfert, tout en les justifiant. Selon eux, l’acheminement des réfugiés vers l’intérieur du pays est conforme à la législation nationale et internationale. « Aucun réfugié ne peut être maintenu durablement à proximité immédiate de la frontière du pays qu’il a fui », expliquent-ils.
Ils ajoutent qu’il n’est pas envisageable d’autoriser des retours volontaires tant que les conditions de sécurité en RDC ne sont pas jugées satisfaisantes. Pour ces autorités, il s’agit donc d’une mesure de protection, tant pour les réfugiés eux-mêmes que pour la sécurité nationale.







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