Les déplacés du site de Gateri sont victimes des catastrophes naturelles survenues à Gatumba. Ils sont dans une situation d’extrême pauvreté. Ils sont sans abris et les vivres manquent au moment où la scolarisation des enfants laisse à désirer. L’administration lance un appel vibrant aux humanitaires pour leur venir en aide.
Situé à une centaine de mètres de la rivière Rusizi faisant frontière avec le grand voisin de l’Ouest, la RDC, le site de Gateri se trouve dans la commune Buganda de la province de Cibitoke. Il abrite 1007 personnes. Après avoir quitté leurs ménages dans la zone Gatumba de la commune Mutimbuzi dans la province de Bujumbura suite aux inondations, dans un premier temps, ils avaient trouvé refuge au site de Matyazo dans la commune Mubumbi dans la même province de Bujumbura. Les dures conditions d’accueil ont poussé les autorités administratives à les délocaliser pour la deuxième fois en direction du site de Gateri vers la fin de l’année 2024.
Sur place, ces déplacés croyaient qu’une assistance holistique allait leur parvenir dès leur installation. Mais, d’après diverses sources concordantes, ils sont sans assistance. L’eau manque cruellement et aucune structure sanitaire n’est installée sur place pour assurer les soins de santé notamment aux enfants de moins de 5 ans en cas d’hospitalisation.
Selon les mêmes sources, l’aide en termes de vivres y fait défaut ou arrive tardivement et en petites quantités. « Sans abris, l’ensemble des résidents du site dorment par terre », insiste une source à l’intérieur du site. Même les quelques campements de fortune sont régulièrement emportés par des vents violents. Dans les quelques abris en tentes, affirme une jeune femme, les compartiments qui y sont installés ne permettent pas aux couples de se retrouver seuls pendant les moments d’intimité. « Dans une telle situation, certains hommes sont contraints d’aller chercher d’autres partenaires à l’extérieur du site », souligne-t-elle.
Selon ses dires, la stabilité des familles est ainsi menacée suite aux relations extraconjugales imputables à la fois à certains hommes et à certaines femmes.
Une longue distance à parcourir
Les conséquences sont sans commune mesure pour les enfants. Certains ne fréquentent plus l’école. Le site ne dispose pas d’établissements scolaires adaptés. Quelques enfants sont contraints de parcourir une dizaine de kilomètres pour atteindre une école sensée être la plus proche. Sans rien à mettre sous la dent et avec les longues distances à parcourir, le taux d’abondant pour cette catégorie d’enfants est élevé. « J’ai dû abandonner les études car ma famille était incapable de nous assurer les besoins les plus élémentaires », explique un jeune adolescent rencontré au chef-lieu de la commune Buganda. Pour survivre, il est contraint d’aller mendier tout au long de la journée.
Même son de cloche pour une jeune fille de 15 ans qui vient d’arrêter ses études alors qu’elle était proche d’affronter le cycle supérieur. D’après son témoignage, suite à l’absence de soutien face aux immenses besoins, beaucoup d’adolescentes se retrouvent dans la débauche. De là, les grossesses non désirées sont légion et le risque d’attraper les maladies sexuellement transmissibles, à commencer par la pandémie du VIH-sida, est extrêmement très élevé pour cette catégorie de jeunes filles.
Devant cette situation, l’administration locale reste passive. Toutefois, des promesses sont formulées. En effet, l’administrateur communal de Buganda explique que des contacts avec les partenaires publics et privés pour trouver une solution adéquate sont en cours. Des terres seront octroyées à ces déplacés au cas échéant, conclut-il.
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