Vendredi 26 septembre 2025

Société

Région Centre/Gitega : Les taxis-motos deviennent un piège de nuit

Région Centre/Gitega : Les taxis-motos deviennent un piège de nuit
L’un des parkings des taxi-motos dans la ville de Gitega.

Il ne se passe pas une seule nuit sans qu’on n’attende que telle ou telle autre personne a été dépouillée de ses biens parfois avec violence. Beaucoup accusent les gaillards qui se déplacent à moto se faisant passer pour des moto-taximen qui travaillent la nuit.

Aujourd’hui, dans les rues de la ville de Gitega, lorsque la lumière du jour disparaît, un autre visage émerge, plus sombre, plus dangereux. Les rues se vident peu à peu de leur agitation quotidienne. Mais, dans l’ombre, un autre trafic commence à battre son plein.

Certaines artères sont devenues des coupe-gorges. Il n’est pas rare qu’on soit dépouillé de son téléphone portable ou de son argent par deux ou trois personnes qui, aux yeux des victimes, donnent l’impression d’être de paisibles citoyens. Et dans ces vols, certains taxis-motos, que tout le monde utilise pendant la journée, poursuivent leurs activités malgré l’interdiction formelle de circuler après 20 h.

Dans une ville sans taxi-voitures ni bus, la moto reste la seule option pour ceux qui ont encore besoin de se déplacer. Mais cette dépendance forcée vire souvent au cauchemar. Certains conducteurs profitent de la nuit et se transforment en prédateurs exploitant la peur, la solitude et l’impuissance de leurs clients.

« Ils sont parfois à deux sur une moto. Le motard te propose de partager le prix avec l’autre client car il va dans le même quartier que toi. Une fois arrivé dans une zone sombre, il fait semblant de prendre un appel d’un autre client et l ‘autre soi-disant client te ceinture. Il t’oblige sous la menace d’un couteau de donner tout ce qui tu as », raconte le prénommé Gérard, victime de vol sur la route Masanganzira-Bwoga. Il souligne qu’il avait déjà entendu parler de telles mésaventures mais il croyait que ça n’arrive que pendant les heures avancées de la nuit.

Quant au prénommé Sylvestre, une autre victime, il fait savoir que c’était autour de 21h quand une moto s’est approchée de lui croyant que ce dernier évite des nids de poule. Brusquement, un gaillard est descendu de la moto et lui a intimé l’ordre de lui donner son téléphone et son porte-monnaie. Heureusement, une voiture a surgi et ces deux individus sont partis précipitamment.

Plusieurs modes opératoires

Le mode opératoire change parfois, mais le résultat reste le même. Certains motards exigent d’être payés avant d’effectuer le trajet arguant qu’ils ne veulent pas se faire arrêter ou perdre du temps à l’arrivée. D’autres font croire qu’ils comptent l’argent payé et demandent à être éclairés par une torche du téléphone du client. Ils partent avec l’argent et le téléphone du client.

Clarisse Irankunda, une jeune femme de 27 ans, en garde un souvenir amer. « J’ai pris une moto. La course coûtait 2 000 FBu. J’ai tendu un billet de 10 000. Le motard a fait semblant de chercher la monnaie. Il m’a arraché mon sac à main et il est parti à toute vitesse. » Elle n’a pas pu noter la plaque. Il n’en avait pas. Et dans l’obscurité, elle n’a même pas vu le visage du motard. Tout s’est passé en quelques secondes, sans violence physique apparente, mais avec un sang-froid qui trahit une habitude.

Ces histoires qui se répètent avec des variantes ne sont pas isolées. Plusieurs victimes rapportent que certains des voleurs présumés seraient affiliés aux services de sécurité motards. Car, ils sont les seuls à être autorisés de travailler la nuit. Pour l’association des motards, il fallait plutôt renseigner sur ces cas car les cellules mixtes de sécurité travaillent jour et nuit. Cette association promet qu’elle va renforcer les contrôles et faire respecter les heures de travail pendant la nuit afin de débusquer ces déviants.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. NIYONGABO

    C’est le meme scenario qui se passé dans la ville de Ngozi.

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