Samedi 27 avril 2024

Société

Région Centre Gitega/Les escargots : Une menace pour les cultures à Gitega

Région Centre Gitega/Les escargots : Une menace pour les cultures à Gitega
Il est impossible d’éradiquer tous ces escargots dans les champs

Pendant cette saison culturale en cours, des escargots sont visibles partout dans les champs et attaquent les cultures à Gitega. Il suffit qu’il y ait des herbes vertes pour que ces animaux viennent s’y accrocher et se reproduire. Les agriculteurs demandent des mesures proactives et durables pour atténuer la menace et protéger les cultures contre les ravages des escargots

Les escargots sont visibles sur les feuilles et les tiges, surtout sur les tiges de maïs. Au début, les agriculteurs croyaient qu’ils allaient disparaitre comme ils étaient venus. Cela a été une erreur d’appréciation. Ils ont plutôt grossi et ils se sont vite multipliés. A Gitega, c’est presque sur toutes les collines et dans tous les champs.

En ville où ils ne trouvent pas de cultures à manger, ils s’attaquent aux jardins et aux fleurs. Chaque matin, chaque agriculteur fait le tour de ses champs pour ramasser ces invertébrés qui rongent lentement mais sûrement les feuilles tendres et juteuses du maïs.

« Ils sont venus comme ça et de nulle part. Les dégâts qu’ils causent sont énormes et il n’y a pas de doute que la récolte en sera affectée par rapport à nos attentes. J’avais espéré une bonne récolte et voilà ce qu’ils font de mes maïs », déplore la prénommée Caroline de Zege.

Elle estime que ces attaques d’escargots dans les cultures vivrières représentent un grand défi à relever chez les agriculteurs. Elle indique qu’il n’y a pas d’espoir que ces escargots vont disparaitre après la récolte du maïs. Elle craint plutôt qu’ils vont rester dans les champs pour s’attaquer aux prochaines cultures.

« Nous essayons de les ramasser et de les bruler mais nous ne pouvons pas les trouver tous. Je doute fort s’ils n’ont pas déjà pondu leurs maudits œufs dans le sol », souligne-t-elle. Même sentiment de désespoir chez le prénommé Libert. Il précise en effet que ce n’est pas pour la première fois que les escargots s’attaquent à ses cultures même si la saison dernière n’a pas été aussi mauvaise que la présente.

« Ils n’étaient pas nombreux comme maintenant et nous avons réussi à les éradiquer. Pour le moment, ils sont nombreux et ils se multiplient vite. Je crois qu’ils sont devenus résistants aux pesticides que nous leur avons appliqués » souligne-t-il. Il ajoute que tous les agriculteurs de sa colline s’étaient mobilisés pour les ramasser sans sauter aucun champ et croyaient qu’ils en avaient fait le maximum. Ironie du sort, pendant cette saison culturale, ils sont revenus en force et ils causent plus de dégâts.

« On nous conseille de les ramasser et de les bruler mais il est impossible de les éradiquer tous. Il nous faut un autre moyen de lutte sinon les dégâts seront énormes s’ils venaient à s’attaquer aux haricots que nous nous apprêtons à semer », souligne la prénommée Suzanne de Nyabisindu.

Elle pense qu’il fallait d’abord une campagne de pulvérisation à l’instar de ce qui se fait pour les caféiers sinon le mal persistera. Elle souligne qu’aussi longtemps que chacun continuera de lutter contre ces escargots en solo dans son champ, ces ravageurs trouveront toujours un moyen de s’échapper en migrant vers un autre champ et de retourner sur place après.

« Ils ne volent pas comme le font les insectes mais ils se déplacent la nuit ou quand il pleut. La preuve en est qu’on les voit écrasés partout sur les routes » fait-elle observer.

Le maïs n’est plus la seule culture concernée

En se nourrissant des feuilles de maïs, ils provoquent une défoliation importante et réduisent la capacité de la plante à réaliser la photosynthèse. Par conséquent, le rendement est compromis. Les conséquences sont déjà visibles même dans les champs où on a appliqué toutes les méthodes de lutte connues jusqu’aujourd’hui.

« Pour les maïs qui sont parvenus à arriver à maturité, les feuilles sont déchiquetées et les épis sont petits. Ce qui présage des pertes économiques pour les agriculteurs et les communautés dépendantes de cette culture. Le plus tôt serait le mieux de reconnaitre et de déclarer officiellement qu’il s’agit d’une très sérieuse et grosse menace pour la sécurité alimentaire afin d’y apporter des solutions idoines », a proposé un cultivateur de Songa.

Traditionnellement associés aux dommages causés aux cultures de maïs, beaucoup de gens font savoir que les escargots sont aujourd’hui capables d’affecter une gamme variée de cultures. Ils attaquent en effet actuellement les légumes comme la laitue, les épinards et les choux. Les fruits et les légumes fruits tels les tomates, les fraises et les concombres. Les plantes ornementales n’y échappent pas aussi. Malheureusement, à l’heure qu’il est, il s’agit du tâtonnement. dans les mesures de prévention et de lutte contre ces escargots.

« J’ai acheté du Dudu-Fenos et j’ai pulvérisé deux fois mais les résultats sont minimes. Peut-être que cet insecticide n’est pas adapté à ces invertébrés herbivores », témoigne un prénommé Albert. Pour le moment, beaucoup d’agriculteurs comptent sur la rotation des cultures pour perturber leur cycle de vie.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Sebarazingiza

    Quelle chance et opportunité pour les Barimiros!
    En plus des « MAVOKAS », « INKWAVUS », « ISAZIS »,… voilà une autre source de protéines et de devises.
    Cap sur 2040, les gars!!! Imana y’aBarundi ni Kirugira.

  2. Buhonga

    Manger les. C’est une bonne source de proteine!

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