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PSV – La maladie chronique et la dépression : un coup dur de plus

07/10/2022 Commentaires fermés sur PSV – La maladie chronique et la dépression : un coup dur de plus
PSV – La maladie chronique et la dépression : un coup dur de plus
Alain Joseph Hatungimana : « Le plus important est que les médecins expliquent en long et en large la maladie aux patients. »

Beaucoup de gens qui souffre d’une maladie chronique souffre également de dépression. Cette dernière a des répercussions physiques directes qui présentent un risque pour l’être humain. Pour y remédier, une collaboration entre les médecins et psychologues est recommandée.

D’après les études faites dans plus de 70 pays, 29 % des hypertendus et 27 % des diabétiques souffrent de la depression.

Les maladies chroniques affectent la santé mentale, comme le fait savoir, le psychologue Alain Joseph Hatungimana. Ces maladies sont souvent inattendues. On citerait les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires, les maladies digestifs, les maladies neurologiques…

Marie-Louise Munyana souffre de l’hypertension. Lorsqu’elle a été diagnostiqué cette maladie; elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait à ce moment. Les médecins lui ont prescrit des médicaments. Une autre galère s’ajoute : « on m’a interdit beaucoup de choses, je me considérais différente des autres. Cela me facilitait à m’éloigner des autres. » 

Au lieu de lui expliquer ce qui se passait dans son corps, le médecin lui a lancé des questions sur sa vie pour savoir l’origine de cette maladie : « c’est à ce moment que j’ai commencé à avoir plus peur. »

Félicité Manirakiza souffre de l’hépatite D, cela fait plus de 15 ans qu’elle a été diagnostiquée. Elle ne connaissait pas l’ampleur de cette maladie. Mais après avoir entendu qu’il y a des personnes qui meurent à cause de l’hépatite D, la peur et le désespoir commencent à se propager en elle.

« Pareil pour mon mari. Il pensait au veuvage. Ses enfants allaient être orphelins. Ce qui n’arrangeait pas les choses sur mon état de santé mentale »
Elle était sous un régime alimentaire. Après la situation s’est aggravée. Les médecins l’ont mise sous le traitement médical : « cela n’a rien changé de mon état mental. Par contre, les choses se sont compliquées. Je voyais la mort venir. Je m’isolais seule dans mes pensées. Je ne pouvais pas les partager avec mon mari, car je me voyais différente et mourante », déplore-t-elle.

« Même si mon enfant n’avait pas encore rendu son âme. Je le voyais déjà mort »

Si une seule personne souffre d’une maladie chronique ou grave, c’est toute la famille qui en subit des conséquences.

Olive Winumire, mère d’un enfant qui est né avec un problème de cœur diagnostiqué à l’âge de 5 ans. Le jour de l’annonce de cette maladie, pour madame Winumire, c’est le début d’un quotidien difficile : « Arrivée à la maison, j’ai galéré. J’ai pensé à tous mes enfants que j’ai déjà enterrés et toutes les responsabilités qui allaient me tomber dessus » a-t-elle raconté.
Sans aide psychologique ; la dépression s’est imposée. Elle a entamé le deuil, bien que son enfant fût toujours vivant : « Même si mon enfant n’avait pas encore rendu son âme. Je le voyais déjà mort. J’ai pleuré pendant des jours, des mois sans avoir quelqu’un pour me consoler. Je ne savais pas à quel saint me vouer », nous confie-t-elle.

Docteur Belyse-Bella Mugisha, leur foyer le bon samaritain qui accueille des personnes souffrant des maladies cardio-vasculaires, affirme qu’il y a beaucoup de cas des personnes atteintes de dépression après l’annonce d’une maladie chronique au patient : « Ils sont très nombreux. Et malheureusement. Les patients n’arrivent pas à accepter la réalité. Pareil pour les parents dont leurs enfants ont été diagnostiqués une maladie grave ou chronique. Pour ces derniers, il y a toujours des malentendus entre eux et ils finissent par plonger dans la dépression », a-t-elle expliqué.

Quid des psychologues

Le psychologue Alain Joseph Hatungimana évoque une mauvaise collaboration entre les médecins et les psychologues : «  les psychologues ont un grand rôle à jouer lors de l’annonce de la maladie. Les médecins, parfois, tournent autour du pot pour annoncer la nouvelle, surtout en posant des questions qui peuvent entraîner une panique chez le patient. »

Le plus important, ajoute-t-il, c’est d’expliquer au malade, en profondeur la maladie, ses symptômes, sa cause et la partie touchée. Cela lui sera facile d’entamer le traitement sans problème.
Même constat pour le docteur Belyse-Bella Mugisha. Les psychologues doivent être présents pour annoncer la maladie. : « Les psychologues ou tout spécialiste en la matière de la santé mentale doivent collaborer avec les médecins. Cela diminuerait les cas des dépressions quand on a été diagnostiqué d’une maladie chronique. »

Le psychologue Alain Joseph Hatungimana demande que tous les hôpitaux soient dotés d’un psychologue : «  ils font des suivis chez le patient. Et lors de l’annonce, les psychologues peuvent épauler les médecins. Aussi, pendant la prise des médicaments, l’aide d’un psychologue est importante, car certains décident d’abandonner le traitement. »

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