Vendredi 19 avril 2024

Économie

PARCEM propose des préalables pour le redressement et la relance économique du Burundi

01/05/2021 5
PARCEM propose des préalables pour le redressement et la relance économique du Burundi
Faustin Ndikumana : « Il n'y a pas un pays au monde qui se développe si l'administration, la justice et la police constituent une entrave »

L’ONG locale Parole et Action pour le réveil des Consciences et de l’Evolution des Mentalités, PARCEM, a profité la veille de la journée mondiale du travail pour proposer particulièrement au gouvernement burundais un plan de redressement et de relance économique.

PARCEM constate que la pauvreté reste alarmante au Burundi. « Le taux de pauvreté est 70%, la balance économique reste déficitaire, la pénurie des devises subsiste, l’état des infrastructures est déplorable, l’endettement extérieur monte, le chômage et le sous-emploi sont là », a brossé le Directeur National de PARCEM, Faustin Ndikumana dans une conférence de presse qu’il a organisé ce 30 avril 2021.

Mais Faustin Ndikumana s’interroge:  » Nous faisons face à une explosion démographique potentielle, est-ce qu’on pourra subvenir aux besoins des Burundais? Nourrir, former et soigner la population? » Néanmoins, il se réjouit de l’annonce par le gouvernement des principes directeurs tels que « que chaque personne ait à manger et que chaque personne ait de l’argent dans sa poche ». Pour y parvenir, cet économiste burundais, propose des préalables. Il recommande d’abord d’établir la situation de référence de la pauvreté. Savoir où est ce que nous en sommes. Car a-t-il expliqué, il faut une gestion axée sur les résultats et sur des évaluations régulières. En deuxième lieu M. Ndikumana propose la mobilisation des ressources financières et ressources humaines sans quoi l’économie ne peut pas décoller.

Cette mobilisation des ressources se fait « soit la coopération, l’emprunt auprès des partenaires techniques financiers, l’emprunt sur les marchés financiers classiques, sur les investissements directs étrangers ou partenariat public-privé qui est en vogue aujourd’hui » a-t-il rappelé.

Pour PARCEM tous ces axes doivent être exploités de façon efficace. En ce qui concerne les ressources humaines, il faut la mobilisation des experts qui doivent soutenir les orientations économiques. Pour cela, cet ONG demande au gouvernement de mettre sur pied un centre de recherche et de pilotage des réformes économiques.

Les états généraux parmi les recommandations

L’efficacité institutionnelle est un autre préalable qui est au centre des propositions de PARCEM pour que l’économie du Burundi puisse décoller. « Il n’y a pas un pays au monde qui se développe si l’administration, la justice et la police constituent une entrave », averti le patron de PARCEM. C’est pourquoi estime Faustin Ndikumana, la corruption doit être banni dans ces secteurs.

Pour lui, cela est un pilier dans la mobilisation des fonds auprès des partenaires. Un autre préalables qui n’est pas des moindres selon PARCEM c’est la cohésion sociale et la stabilité politique. « C’est déplorable si on analyse ce que le Burundi a perdu dans les crises cycliques et répétitives qui l’ont endeuillé et qui ont pesé lourdement sur son économie », regrette Faustin Ndikumana. Il propose aussi au gouvernement de faire un plan de financement d’infrastructure : les routes, les ponts, les barrages, les bâtiments publics … qui sont la base du décollage.

La PARCEM demande notamment au gouvernement de financer la mise en applications de ces préalables et inaugurer une évolution des mentalités dans ce pays en plus d’une nouvelle culture de gestion des affaires de l’Etat. Les préalables proposés, observe le Directeur National de PARCEM nécessite un changement de comportement. Il propose en fin de mettre en place une politique de population, de redynamiser le conseil économique et social qui est prévu par la constitution , de restaurer le ministère chargé de la planification et le développement , et d’organiser les états généraux sur la situation économique pour que tous les Burundais puissent contribuer au débat.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Jisho

    J’ai participé au premier recensement intégral de la population du Burindi.
    C’était en 1979.
    La population était de 3 millions huit cent mille.
    J’ai toujours en mémoire des rugos entourés de bananeraies épaisses. Des récoltes abondantes. Je crois que dans 85% des ménages enquêtés, il y avait des « ibitiba ».
    33 ans plus tard, nous sommes autour de 12 millions.
    J’ai demandé à mes neveux, ils m’ont juré qu’ils n’ont jamais vu ni entendu parler de grenier.
    Terrible constat.
    1) La population a explosé, les terres se sont amenuisé comme peau de chagrin. La production agricole s’est déteriorée.
    2) Nous nous plaçons maintenant parmi les pays les plus corrompus au monde. Des dignitaires construisent maintenant des tours à plusieurs étages. Et personne ne semble s’en offusquer .
    3) Le niveau de l’enseignement s’est terriblement dégradé.
    Par oùcommencer pour redresser la situation

    Toujours, et toujours
    1) Restaurer un état de droit où personne n’est au dessus de la loi.
    2) Tout faire, je veux dire tout ce qui est possible pour juguler la corruption ayant atteint des dimensions sidérales.
    3) Mettre toutes les conditions nécessaires pour attirer l’investissement et promouvoir le tourisme

    • Arsène

      @Jisho
      « Je crois que dans 85% des ménages enquêtés, il y avait des “ibitiba”.  »

      Ce n’est pas une remarque mais un clin d’œil: je crois que c’est « IBIGEGA » à la place. Ibitiba étaient à l’intérieur des maisons (souvent dans une chambre) alors que Ibigega (greniers) étaient à l’extérieur, à l’intérieur de l’enclos bien évidemment.

      • ALOYS JISHO

        Tu as raison.
        Mugabo vyose vyaraheze.

  2. Pablo

    Leta nkozi irabibona, il est à l’œuvre! Imifuko iriko iraronka amahera iminwa iriko irarya

    • Jambo

      Et en guise de lutte contre la corruption, on commence à toucher les cimes.
      Jeune Afrique s’est fait l’écho d’un limogeage retentissant d’une ministre accusée de corruption.
      Bravo à notre président et premier ministre (Cosignataires du décret.)

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