Mardi 13 mai 2025

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Mobilisation tous azimuts pour la libération du journaliste Hassan Ruvakuki

05/05/2013 Commentaires fermés sur Mobilisation tous azimuts pour la libération du journaliste Hassan Ruvakuki

Beaucoup de journalistes, de diplomates étrangers accrédités au Burundi, de membres de la société civile et de simples citoyens ont assisté dernièrement au procès en appel du correspondant de la radio France Internationale (RFI) et de la radio locale indépendante Bonesha FM, Hassan Ruvakuki, et ses 22 coaccusés de « participation aux actes terroristes » pour lui témoigner de la sympathie et la solidarité au bout de plus de 100 jours de détention, avec à la clé, une condamnation à la prison à vie au premier degré. C’est dire à quel point nombreux sont les gens de divers horizons à qui la liberté de la presse, d’opinion et d’expression tient à cœur et qui veulent enfin voir la justice faite pour Hassa Ruvakuki.

Pour Alexandre Niyungeko, le président de l’union burundaise des journalistes(UBJ), ils sont nombreux les gens ayant la conviction que le journaliste Ruvakuki est innocent du moment qu’il a été interpellé dans l’exercice de son métier. Il n’a donc rien à faire en prison. Sa version des faits, il l’a consignée par écrit. Il n’y a pas une autre version des faits que la sienne. La mobilisation est, quant à elle, normale. Le journaliste a été condamné à la perpétuité pour avoir fait son travail. La solidarité des journalistes est plus que normale. C’est clair que ces diplomates ont, eux aussi, soif de voir la vérité éclater au grand jour et Hassan libéré. La place d’un journaliste n’est pas en prison. Même les petites gens nous ont dit être là, à l’audience, par solidarité avec les journalistes. L’emprisonnement d’un journaliste prive aux petites gens de la liberté d’être informé.

De l’avis de Patrick Nduwimana, directeur de Bonesha FM, il y a quand même eu une avancée par rapport au procès qui s’est passé à Cankuzo. Ce qui a déçu à la cour d’appel de Gitega, c’est la remise de l’audience au 18 octobre 2012. On espérait que ça serait un procès continu. On a essayé de comprendre et on nous a dit que les juges étaient fatigués ou encore que la cour d’appel de Gitega avait d’autres causes et que celle d’Hassan était une cause parmi tant d’autres. Nous disons que ce n’est pas une simple cause. Le journaliste a été condamné à la prison à vie, il vient de passer plus de 10 mois en détention. Nous osons croire que la cour d’appel de Gitega ne va pas décider d’une nouvelle remise dans le procès en appel. La mobilisation tous azimuts nous a aussi encouragés. Nous espérons que la même mobilisation sera au rendez-vous le 18 octobre prochain.

Selon Jérémie Sindayirwanya, secrétaire permanent du réseau des journalistes pour le développement, le principe devrait être la présomption d’innocence. Il n’y a donc pas d’avancée pour moi. Il y a eu une mobilisation des journalistes, diplomates, société civile et de la population. Le cas mobilise parce que c’est le droit à l’information qui est en cause. Quant à l’argument selon lequel le nouveau report serait dû à la fatigue des juges au bout de seulement une journée d’audience, qu’en est-il du prévenu qui vient de passer plus de dix mois en prison? Hassan n’a fait que son devoir d’informer. Je me demande comment va-t-on demander de l’argent à ces diplomates qu’on traîne à Gitega matin, midi et soir. Pendant qu’on demande de l’argent aux démocraties libres, il faut que nous soyons, nous aussi, une démocratie libre.

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