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Lutte contre la corruption : « La société civile reste insatisfaite »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Lutte contre la corruption : « La société civile reste insatisfaite »

Prudence Bararunyeretse, vice-président de l’0lucome, démontre par les chiffres les raisons de l’insatisfaction. Même si la Brigade Spéciale anti-corruption les réfute.

<doc5744|right>Le vice-président de l’Olucome part, tout d’abord, des résultats des rapports de Transparency International pour expliquer les faits. D’après lui, la corruption a augmenté continuellement depuis 2005 à 2011 : « Bien que les mécanismes de lutte contre la corruption aient été mise en place, le Burundi est passé de la 130ème à la 172ème place », précise-t-il. Il rappelle la mise en place des institutions comme le ministère de la bonne gouvernance, l’inspection Générale de l’Etat, la brigade spéciale anti-corruption, la cour Anti-corruption et son Parquet Général, …

Les rapports de Transparency International ne sont pas les seuls indicateurs. M. Bararunyeretse déplore le fait que même pour des dossiers connus, les montants ne sont pas retournés au trésor public. « Depuis 2007 à 2011, la Brigade Spéciale Anti-corruption dit avoir confectionné et transmis au Parquet Général près la Cour Anti-corruption un effectif de 562 dossiers évalués à 17.753.730.885Fbu. Mais, seulement 3.438.013.719Fbu ont pu être recouvrés durant la même période », regrette-t-il. Et d’ajouter que pendant cette période, l’Olucome a enregistré et traité plus de mille dossiers dont les montants totalisent une somme de près de deux cents milliards de francs burundais.

Outre les faits déjà susmentionnés, le vice-président de l’Olucome ajoute que les actes de corruption et de malversations économiques observés dans différents secteurs et services de la vie nationale ne cessent d’être dénoncés par les organisations de la société civile, les médias et certains services publics. Et de citer certains en rapport avec les grands dossiers de corruption. C’est notamment, les violations de procédures en rapport avec les marchés publics, l’octroi des avantages exorbitants aux mandataires publics au détriment du reste de la population, la gestion non transparente des bourses d’étude, la fourniture de médicaments périmés, le détournement des produits médicaux et factures fictives au sein du ministère en charge de la Santé et la lutte contre le SIDA, ….

« La société civile n’est pas informée »

A propos de toutes ces accusations du vice-président de l’Olucome, Jean-Claude Bizimana, directeur chargé des questions juridiques et administratives à la Brigade Spéciale Anti-corruption, constate plutôt que la société civile n’est pas informée de l’état d’avancement du traitement des dossiers. « Je demanderai à la société civile d’aller à la cour Anti-corruption et à la cour Suprême pour connaître l’issue des grands dossiers. Il y a une méconnaissance des procédures judiciaires de la part de cette société civile », recommande-t-il. Selon lui, il y a des dossiers que la société civile ne dénonce pas et qui sont traités, par exemple, la corruption routière. Et de préciser qu’il n y a pas de grands poissons en matière de loi anti-corruption, comme le soutient la société civile : « Nous traitons toujours des dossiers des directeurs généraux, des ministres,… »

| Quelques grands dossiers de corruption et de malversations économiques non encore traités, selon M. Bararunyeretse :
– Le dossier Falcon 50, le dossier inter pétrole
– Le dossier charroi de l’Etat
– Les dossiers en rapport avec les fonctionnaires fictifs et la gestion des carrières
– Les dossiers en rapport avec la gestion foncière et des bâtiments publics ou privés – Les dossier arbres fruitiers et repeuplement du cheptel bovin
– Le dossier cahier ougandais |

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