En fuyant la crise politique de 1993 au Burundi, Delius Désiré Bigirimana se retrouve en République démocratique du Congo et plus précisément à Uvira. Nouveau pays, nouvelle vie, nouveau départ, il nous raconte son intégration dans la communauté congolaise en dépit de la crise politico-sécuritaire.
Delius Désiré Bigirimana est l’un des témoins des grands-lacs de l’émission Génération Grands-lacs. Malgré les conflits entre les États de la région des Grands-Lacs, il s’est installé et a pu se construire une autre vie meilleure : « Il y a eu des massacres suite à l’assassinat du président Melchior Ndadaye. Cela m’a poussé à quitter le pays », raconte-t-il.
Comme d’autres témoins de la région des Grands-Lacs, il y a plusieurs opportunités en RDC, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.
Arrivé au Congo, contrairement à une mauvaise image qu’il avait de ce pays, M. Bigirimana a reçu un accueil chaleureux : « Les Congolais nous ont bien accueillis. Nous n’avons pas manqué de quoi manger, où loger et d’autres besoins primaires. Ils nous ont donné du travail aussi », a-t-il fait savoir.
Pour mieux s’intégrer dans une nouvelle communauté, il faut se conformer aux normes et aux lois de ce pays. Chose que Delius Désiré Bigirimana a comprise dès son arrivée dans ce pays étiqueté de xénophobe : « Après mon installation, j’ai commencé à exercer mon métier d’enseignant. Ils avaient le plein pouvoir de m’en empêcher, mais grâce à cet amour qu’ils manifestent aux autres communautés étrangères, ils m’ont soutenu et m’ont encouragé ».
Il a adhéré à différentes associations. Là-bas, il a rencontré son âme sœur : « Aujourd’hui, j’ai une femme congolaise et des enfants. Notre collaboration est bonne ».
La politique divise
Delius nous donne son regard sur les tensions qui s’observent entre les pays membres de la région des Grands-Lacs : « Aucun problème entre la population burundaise et congolaise y compris celle des autres pays de la région. Le problème réside dans les relations politiques ».
Delius Désiré Bigirimana décrit certains comportements des hommes politiques : « Leur rôle est de protéger le peuple. Mais on dirait qu’ils sont là pour nous diviser ».
Delius Désiré Bigirimana demande à la population congolaise et des autres pays de la sous-région de ne pas s’impliquer dans ces chamailleries afin de préserver les bonnes relations entre les communautés : « Laissons la politique aux politiciens et gardons notre cohésion, notre entraide et notre amour », a-t-il conclu.
