Le programme néerlandais PUM fait son retour au Burundi pour booster l’entrepreneuriat local.

Soutenu par l’ambassade des Pays-Bas, ce programme vise à accompagner les entreprises burundaises à travers des formations et un appui technique assuré par des experts bénévoles néerlandais. Après une interruption d’une dizaine d’années causée par la crise politique de 2015, ce retour est accueilli avec enthousiasme par les entreprises partenaires du pays.

Créée en 1978 à La Haye, l’organisation PUM est une ONG née de l’initiative conjointe de la Confédération néerlandaise de l’industrie et des employeurs (VNO-NCW) et du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Depuis plus de 45 ans, elle a collaboré avec plus de 40 000 entreprises à travers le monde. Actuellement, PUM s’appuie sur un vivier de 1 200 experts bénévoles, tous professionnels ou anciens entrepreneurs aguerris, qui interviennent dans 22 secteurs d’activités économiques différents.

Présente dans 30 pays, PUM réalise environ 1 500 projets par an, grâce à un réseau solide de 130 représentants locaux. Sa mission est claire : aider les PME à accroître leur performance, renforcer leur compétitivité et favoriser la création d’emplois durables.

Lors de la relance du programme au Burundi, Louise Hensing, coordinatrice régionale de PUM pour le Burundi et le Rwanda, a insisté sur la volonté de créer des liens solides avec les acteurs économiques locaux : « Nous espérons donc construire des relations à long terme avec les entreprises, avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas au Burundi ».

Elle a rappelé que PUM travaille uniquement avec des bénévoles : « Nous pensons que PUM a un rôle à jouer en soutenant de nombreux jeunes entrepreneurs et des entrepreneurs enthousiastes que nous trouvons au Burundi, et c’est tant pour les hommes que pour les femmes. La beauté de notre organisation, PUM, réside dans le fait que nous travaillons avec des bénévoles qui possèdent une expertise professionnelle et qui sont ou ont été des entrepreneurs ou des managers. Ils mettent leur temps, leurs connaissances et leurs expériences à votre disposition gratuitement. »

Un impact déjà mesurable sur les premières entreprises bénéficiaires

Patrick Munezero, directeur de l’entreprise LifeXpress, spécialisée dans les solutions d’énergie solaire, a été le premier entrepreneur burundais à bénéficier du soutien de PUM depuis sa relance. Il a témoigné des résultats concrets de cette collaboration : « En quatre mois de collaboration avec PUM, 30 de nos techniciens ont été formés, ce qui nous a permis de décrocher de nouveaux contrats, dont un avec la Bancobu. »

Il encourage vivement d’autres entrepreneurs à rejoindre le programme : « J’ai eu l’occasion de connaître PUM avant. C’est pour cela que j’invite d’autres entreprises à en profiter pour développer notre pays qui est en construction. Nous devons utiliser nos propres ressources sans recourir aux étrangers qui coûtent cher. »

Christophe Gahungu, représentant local de PUM, a précisé les critères de sélection des entreprises pouvant bénéficier de ce programme. Il s’agit notamment d’avoir au moins deux ans d’existence, d’employer une dizaine de personnes et de disposer d’un capital minimum de 15 millions de francs burundais.

De son côté, Ange Clarisse Kanyamuneza, également représentante de PUM au Burundi, a lancé un appel à toutes les entreprises : « Venez chez PUM, on va vous aider à relever vos défis. On va vous donner des experts. » Elle a ajouté que « des formations coûtent cher, mais avec PUM, ça devient facile ».

Face aux inquiétudes liées à la fermeture prochaine de l’ambassade des Pays-Bas au Burundi, Ted Hunink, responsable de la coopération au développement au sein de cette ambassade, a tenu à rassurer les partenaires burundais. « Les relations bilatérales se poursuivront et certains programmes, dont PUM, continueront à être opérationnels », a-t-il affirmé.