Samedi 14 décembre 2024

Politique

Le « J’accuse » de l’EINUB

Les conclusions de l’Enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi (EINUB), publiées ce mardi 20 septembre, font couler beaucoup d’encre. Le rapport accuse Bujumbura de graves violations.

Les experts se sont rendus au Burundi du 1 au 8 mars et du 13 au 17 juin 2016
Les experts se sont rendus au Burundi du 1 au 8 mars et du 13 au 17 juin 2016

Le rapport de l’EINUB considère que ces violations peuvent être qualifiées de crimes contre l’humanité et met en garde contre un probable génocide. Ce rapport porte sur les violations et les abus des droits de l’homme commis du 15 avril 2015 au 30 juin 2016. Délégués par les Nations unies, les experts se sont rendus au Burundi du 1 au 8 mars et du 13 au 17 juin 2016. Ils ont ainsi pu effectuer un total de 227 interviews, à Bujumbura, Makamba et Gitega, mais également en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda avec, entre autres, 182 réfugiés.

Il a documenté 564 cas d’exécutions sommaires, des assassinats ciblés, des détentions arbitraires, des tortures et des violences sexuelles. Le groupe d’experts qui ont mené cette enquête accuse les autorités burundaises des pires violations des droits humains. Le rapport pointe du doigt les forces de sécurité, souvent avec le soutien du mouvement de jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, font savoir les enquêteurs. Selon ce rapport, les victimes de ces violences seraient des citoyens opposés au troisième mandat de président Pierre Nkurunziza. Il indique que des personnes ont été enlevées et détenues dans des endroits non officiels comme des bars, des résidences de personnalités du parti au pouvoir ou encore à la permanence du CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

L’enquête parle de 17 formes de torture et mauvais traitements, y compris la fixation de poids aux testicules de la victime, le broyage des doigts et des orteils avec une pince, des brûlures progressives au chalumeau ou être forcé de s’asseoir sur de l’acide, du verre brisé ou des clous.

Crimes contre l’humanité, génocide ?

Les enquêteurs indiquent ne pas pouvoir exclure que certaines de ces violations graves constituent des crimes contre l’humanité, et demandent des procédures judiciaires internationales indépendantes pour traduire les auteurs présumés en justice. « Étant donné l’histoire du pays, le danger du crime de génocide est grand », relèvent les enquêteurs.

Ce rapport souligne également le musellement des journalistes, des membres de la société civile et des défenseurs des droits de l’Homme. D’après ces enquêteurs, leurs conclusions veulent amener le gouvernement du Burundi, l’Union africaine, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le Conseil de sécurité et d’autres acteurs internationaux à l’adoption de mesures fortes pour préserver les acquis de l’Accord d’Arusha qui a permis au Burundi de connaître une longue période de paix. Il s’agit notamment de la mise en place immédiate d’une commission d’enquête internationale, revoir l’appartenance du Burundi au Conseil des droits de l’homme. Depuis la création du Conseil il y a 10 ans, c’est la première fois qu’une organisation de l’ONU propose d’exclure un des membres du Conseil. Ce rapport propose aussi l’invocation possible du Chapitre VII de la Charte des Nations, si les violations continuent, et si le gouvernement continue à ne pas se conformer à la résolution 2303 du Conseil de sécurité, autorisant le déploiement d’une force de police de l’ONU. Les enquêteurs demandent enfin à l’Union Africaine et à l’ONU le retrait progressif des troupes burundaises des missions de maintien de la paix, si la situation perdure.


Bujumbura crie au complot…

Le gouvernement du Burundi rejette ce rapport et dénonce un complot ourdi par ses opposants.

Willy Nyamitwe : « le gouvernement a sorti un document de 40 pages “répondant à ce rapport biaisé et politiquement orienté. »
Willy Nyamitwe : « le gouvernement a sorti un document de 40 pages “répondant à ce rapport biaisé et politiquement orienté. »

« Les accusations des enquêteurs (…) sont politiquement motivées et basées sur des témoignages anonymes, non vérifiés », « Des ragots de cabaret figurent dans le rapport (…) car les enquêteurs n’ont pas fait correctement leur travail », « Sur RFI, j’ai qualifié les enquêteurs (…) de paresseux, leur rapport est basé sur de faux témoignages et ragots. », « @UNHumanRights n’a pas respecté les règles d’usage en publiant ce rapport sans la réponse du @BurundiGov ». Ce sont quelques-uns des tweets de Willy Nyamitwe après la sortie de ce rapport de l’EINUB. Moins de 24h après la publication du dit rapport, le responsable de la communication de la présidence a annoncé que le gouvernement a sorti un document de 40 pages « répondant à ce rapport biaisé et politiquement orienté ». Ce dernier a été transmis à la commission des Droits de l’Homme de l’ONU.

« Le Burundi regrette, néanmoins, que les allégations contenues dans le rapport de ces experts ne reflètent pas la réalité sur terrain », indique ce rapport. Bujumbura estime « qu’il est sous le harcèlement des rapports, une tactique que les opposants du Gouvernement burundais ont trouvée pour influencer en leur faveur les décisions des organes de traités. » Il déclare être convaincu qu’ « il s’agit d’un stratagème que les détracteurs des institutions démocratiquement élues ont trouvé afin de déplacer le combat sur un autre front, ayant échoué à l’intérieur du pays. »

Le gouvernement du Burundi trouve en outre que ce rapport, déséquilibré, se base sur les témoignages de ses opposants ou des Burundais refugiés au Rwanda, « objets de la manipulation de la part de ce pays hostile au Burundi et ayant une responsabilité dans les violences commises au Burundi. » Pour lui, c’est un rapport tendancieux, dont les recommandations sont très semblables à celles des opposants radicaux.

Un rapport réfuté

Bujumbura s’étonne de l’absence dans ce rapport des groupes armés qui déstabilisent le Burundi. « Ce qui est encore plus grave et insupportable, est que ces experts minimisent, outre mesure, le rôle du Rwanda dans la crise que vient de traverser le Burundi, faisant le choix délibéré de ne pas tenir compte des différents rapports à ce propos, dont celui du Groupe des experts de l’ONU sur la RDC. » La réaction de Bujumbura reprend des périodes d’insécurité où les détracteurs de la démocratie ont voulu déstabiliser les institutions démocratiquement élues, et cela depuis 2005 car, pour Bujumbura, l’insécurité ne date pas de 2015 comme le prétend le rapport de l’EINUB. Paragraphe par paragraphe, le gouvernement détruit les arguments du rapport onusien. Il reprend des cas que ce rapport cite et donne une autre version en accusant les experts de ne pas avoir vérifié les faits rapportés, ou de donner de fausses informations. « En définitive, le Gouvernement constate que les conclusions et recommandations de l’EINUB sont pour la quasi-totalité aussi erronées que ses analyses non factuelles ». Bujumbura réfute donc catégoriquement les conclusions de cette enquête et demande au Conseil de ne pas l’adopter. « Toutefois, le Gouvernement se réserve le droit de se référer aux recommandations qu’il jugera être dans le sens de l’amélioration du niveau de jouissance des droits de l’homme par tous les burundais et les habitants du pays. »


>>>Réactions

Armel Niyongere, président de l’Acat Burundi

Armel Niyongere
Armel Niyongere

« Nous accueillons favorablement le rapport des experts et appuyons la recommandation visant à établir au plus vite une commission d’enquête indépendante. Nous appelons la communauté internationale à soutenir l’ouverture de l’enquête préliminaire par la Cour Pénale Internationale (CPI).

Ce rapport a un impact positif sur la situation actuelle parce que ça montre que maintenant les Nations unies commencent à se saisir de la question du Burundi. De plus, ce rapport a un caractère juridique et la CPI pourra s’y référer pour son travail d’enquête. Nous demandons aux Nations unies d’adopter une résolution pour mettre en application les recommandations de ces experts indépendants.»

Gilbert Bécaud Njangwa, président de l’Onelop-Burundi

Gilbert Becaud Njangwa
Gilbert Becaud Njangwa

«Est-ce que ce génocide qu’on chante sera-t-il perpétré contre des gens qui ont 50% dans l’armée, 50% dans la police et 40% dans les hautes instances du pays. Si ces experts onusiens savent calculer, la minorité est ces gens qui ont 40% dans les hautes instances du pays? Si ces experts ne veulent pas que le Burundi soit dirigé par des Burundais, qu’ils le disent carrément.

Ce génocide est un montage contre notre pays. Lorsque ces experts étaient au Burundi, personne ne les a touchés. Ils ont mangé des Mikeke en toute tranquillité. C’est dommage qu’ils sortent aujourd’hui un rapport comme s’ils avaient échappé à la mort.»

Jérémie Minani : « Une confirmation d’un plan d’extermination des opposants »

Jérémie Minani
Jérémie Minani

Pour le porte-parole du Cnared Giriteka, le rapport d’enquête de l’Onu vient confirmer ce que cette plateforme continue de répéter depuis plus d’une année à savoir l’existence d’un plan d’extermination de tous ceux qui s’opposent au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Selon lui, la Communauté Internationale est donc plus qu’interpellée pour protéger la population civile burundaise et surtout pour imposer la paix au Burundi
s’exprimant sur le chiffre de 564 de cas d’exécutions, M. Minani dit que quoi qu’inférieur aux vrais chiffres sur terrain, ce bilan devrait interpeller les Nations-Unies. « Il faut pousser le Conseil de sécurité des Nations-Unies à activer les mécanismes de sa responsabilité de protéger une population en péril imminent en invoquant surtout le chapitre de la charte des Nations-Unies qui lui autorise le recours à l’usage de la force pour sauvegarder la paix », martèle-t-il.

« Pas de génocide au Burundi »

Martin Nivyabandi
Martin Nivyabandi

« Nous le réaffirmons, il n’y a pas une catégorie de la population qui est visée par le génocide », a déclaré Martin Nivyabandi, ministre en chargé des Droits de l’homme, ce jeudi 22 septembre, dans une conférence de presse à Bujumbura.

Réagissant sur le récent rapport des experts des Nations Unies, il a signalé que lors de leur séjour au Burundi, ils ont rencontré les institutions étatiques concernées par la question des Droits de l’homme.

Malheureusement, a-t-il déploré, ledit rapport ne tient pas compte des progrès enregistrés sur terrain, pourtant reconnu par les partenaires du gouvernement, y compris le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme basé à Bujumbura. Et d’affirmer : « Il ne s’agit ni moins ni plus que d’un rapport politique au lieu d’être un rapport technique ». M. Nivyabandi trouve qu’il se base plus sur des informations puisées dans les rapports des organisations qui ont versé dans la déformation et l’exagération.

Forum des lecteurs d'Iwacu

23 réactions
  1. Ali Rugira

    Non M. Madirisha. Ils n’ont pas documenté 564 cas d’exécutions sommaire. Ils ont juste cité les sources non vérifiées. Tout ce qu’ils ont dit c’est sont des « on dit ».

  2. Heureusement que ce rapport sera jete dans la poubelle. Ceux qui pensent recuperer le pouvoir par ce genre de rapports, ils n’ont rien compris et risquent de payer cher. Nous les attendons en 2020.

    • Yves

      Mais il ne sera pas nécessaire d’attendre 2020 pour vous voir, vous et les autres, sur les bancs de la CPI… Cela sera bien avant.

  3. eric

    Laissez les chanter ,je suis convaincu a 100% que les hutu et les tutsis ne sont pas extremists par rapport aux rwandais hutu-tutsis.C’est la seule shose qui fait echou toute genocide aussi longtemps voulu.
    queleque fois j’ai peur que on va payer certains hutus pour tuer nos biens aimer freres tutsis a mon nom!!
    Ce sytem de donner une image d’un group victim et autre de tueur est une philosophie de free masonery d’avignon.C’est une tactique:ORDER OUT OF CHAOES »l’europe et USA ont tellement utiliser ce system et ils ont ete aider par l’eglise catholic. depuis des decennies.
    6mois de troubles ,le nombre de more est de 500 et on parle de genocide.
    et surement que plus de 70% des morts sont des hutus .
    Ce que je voit est que le gouvernment a stopper le genocide qui se preparer :L’autogenocide
    Que Dieu soit loeur .Que Dieu detruise definitivement l’enemie de notre unity.
    LA VRAIE SOLUTION EST QUE ON STOP TOTALEMENT TOUTE RELATIONS AVEC LES BELGES ET SI POSSIBLE AVEC LES FRANCAIS.
    C’est mieux englophones car il ya moins de poliques et plus d’investisments mais francophones il ya plus de politics et de ONGS activities.
    Il faut a tout prix echapper du stress actuel de l’europe.Le monde change

    Sorry for my french

  4. Salmia Irikungoma

    Avec tous ces cadavres qui jonchent dans les forets, les rivieres et meme dans les rues, les militaires ex-FAB qui sont entres d’etre declasses dans leur carriere, qui sont desarmes, et qui sont massacres, tortures, disparitions et humilies chaque jour, a cause de leurs ethnies ou ceux qui ne pensent pas comme Nkurunziza, sans expression, emprisonnements arbitraires et selectifs. Que signifie tout cela ? Et cette partie de la population massacres chaque jour depuis avril 2015 jusqu’a nos jours par le pouvoir de Bujumbura, Ces centaines de milliers des refugies eparpilles dans les pays voisins, et dans le monde entier !!!!!!!!!!!! Le pouvoir ne va jamais denoncer ces crimes eux-memes !!!!!!!!!!!!!!!!! Mais les burundais ont crie au secours, depuis avril 2015 jusqu’aujou’hui. Si BAN KI MOON devrait prendre en consideration de tous ces rapports. Ils ont tout entendu, ils ont tout vu, ils ont tout su. Demain ils n’auront rien a dire.

  5. King William

    On a tous vu les exactions des hommes en uniforme. Le nier, c’est prendre les gens pour des cons…

  6. Hirwa

    « Nous le réaffirmons, il n’y a pas une catégorie de la population qui est visée par le génocide » Curieusement, vous rappellez le discours du gouvernement Havyarimana…

  7. Ayuhu Jean Pierre

    Chers amis,
    Chers lecteurs d’Iwacu,

    Personne ne peut nier que des violations des droits de l’homme ont eu lieu au Burundi durant la période concernée pour dit rapport.
    S’il y a des faits, des mots auxquels ll faut tourner sa langue avant de les poser et les dire, c’est le génocide, un crime extrêmement grave.Conclure son rapport par des recommandations et des appels à la vigilance contre un risque de génocide, il faut le faire dan sle contexte actuel du Burundi. Cela ne m’a pas, personnellement surpris, quand je fais un retour en arrière et analysant la littérature sortie depuis le début de la crise. A force de le chanter et de le dire, tout devient banal mais l’on ne mesure pas la portée dévastatrice de ce genre de prpops et de prise de position.
    Depuis 2014, avant même, la crise – si crise il y a -, tous les signaux étaient au rouge pour ce même génocide et rapelez-vous la lettre de Léonce Ngendakuma à Ban Ki Moon, le fameux câble diplomatique emis par le bureau des NU à Bujumbura sur un risque d’un génocide, les accusations de Pierre Claver Mbonimpa, les cadavres dans Rweru etc… et depuis, aucun jour ne passe sans que ce mot ne soit prononcé…
    Jusque là et depuis 2014, le génocide n’a pas eu lieu..
    Mais voilà, un rapport des Nations unies, deux ans plus tard, vient d’en rajouter une couche comme si les premières alertes n’ont pas produit les faits escomptés:le génocide.
    Finalement, faut-il croire au contenu de ce rapport? On voit à gauche à droite des hommes et femmes qui jubilent comme si le salut politique viendra d’un génocide…Non, tout n’est pas permis surtout quand l’on crie et chante à longueur de journée que l’on se bat pour le peuple! Et en même temps l’on jubile car  » ca y est les Nations unies l’on dit »… Combien de fois ces fameux experts ont mis à feux et à sang les Nations au profit des intérêts égoïstes? Combien de fois les NU ont cautionné l’irréparable et ont manqué à l’essentiel? Les exemple sont nombreux à commencer au plus près, le Rwanda, la Libye, l’Irak, ….et maintenant c’est le tour du Burundi parce qu’il y a un peuple et un pouvoir à abolir..

  8. Yves

    M. Nyamitwe dit : « Des ragots de cabaret figurent dans le rapport ». Des cabarets, où l’on chante et l’on s’amuse ? Quel mépris pour ces centaines de milliers de Burundais exilés dans des camps de fortune, et vivant dans le dénuement le plus complet, à cause des violences que lui et ses compères ont orchestré ! Cet homme est…(le mots a été censuré car pouvant être considéré comme une insulte) abject. A l’image de ceux qu’il défend. Rendez-vous dans quelques années à la CPI M. Nyamitwe. Nous vous souhaiterons de vous y amuser autant que ceux dont vous vous moquez aujourd’hui.

    • Calma

      Ah oui… Ces types ont trompé leur boss comme quoi ils vont massacrer indéfiniment et sur base identitaire leurs compatriotes? L’exemple de Havyarimana ou Laurent Gbagbo ne leur a rien appris.

  9. Buzikukira

    M. Nivyabandi trouve qu’il se base plus sur des informations puisées dans les rapports des organisations qui ont versé dans la déformation et l’exagération.

    Ce sont des experts voyons! Ils ne feraient jamais une chose pareil! Copier-coller!

  10. Buzikukira

    Du 1er au 8 mars 2016 et du 13 au 17 juin 2016, il y combien de jours? 14 inclusivement! On enlève le 1er et le dernier jour, qui ont servi à l’installation et aux préparatifs de leur voyage. Il nous en reste 12.

    En soustrayant 8 heures de sommeil par jour, cela nous fait 96 heures, équivalant à 4 jours. Il ne nous reste que 8 jours.

    Sur ces 8 jours, on enlève au moins 3 heures par jour par expert, de déplacements, pauses, communications, rédaction, lecture, révision de rapports, documentations et consultations de sources diverses… ce qui nous fait un autre jour de moins (3h x 8 = 24h). Il ne nous reste que 7.

    Si on considère qu’une journée moyenne de travail est de 8h, on va leur accorder 10. Alors disons que ces 3 experts ont eu chacun 70 heures de travail réel avec les interrogatoires avec les témoins (des deux côtés on présume!), les victimes et les présumés criminels si possible. En tout nous avons 210 heures.

    S’ils ont réussi à interroger 227 personnes (victimes, témoins, suspects, ..,) se trouvant au Burundi, sans compter ceux qui se trouvaient en RDC, en Tanzanie (pas au Rwanda?), cela nous ferait moins d’une heure par personne… pour documenter… « 564 cas d’exécutions sommaires, des assassinats ciblés, des détentions arbitraires, des tortures et des violences sexuelles. »…???

    Finalement, c’est vraiment des experts!!!!

    Mais mon petit doigt me dit que ces 564 cas avaient déjà été « documentés » par Human Right Watch et l’opposition radicale. Ces experts ne sont venus que pour récupérer « un travail » déjà fait, le signer et « l’expertiser! »

    Il y a des meurtres qui prennent des années à résoudre aux policiers de l’occident, avec des moyens technologiques avancées… mais en Afrique il suffit d’une petite rencontre de trente minutes pour désigner un coupable?… Ben voyons!

    • Yves

      Bel et louable effort de défendre vos amis du régime. En vain, car votre raisonnement est absurde et truffé d’approximations et d’incohérences. Pour commencer, ces experts sont assisté d’un staff technique : interprètes, secrétaires, et bien entendu le personnel du HCR qui sait déjà les orienter correctement dans les camps de réfugiés et leur indiquer les personnes dont les témoignages se rapportent directement à des exactions. Voilà de quoi faciliter considérablement le travail et mettre à mal votre « jour en moins », et d’une manière plus générale tout votre « raisonnement ».
      Vous nous dites également : « Il y a des meurtres qui prennent des années à résoudre aux policiers de l’occident, avec des moyens technologiques avancées ». Mauvaise comparaison : on ne parle pas de résoudre un crime mais d’établir une déposition ! En Occident, les dépositions prennent rarement plus d’une heure ou deux. N’importe quoi…
      Vous mettez également dans la balance le nombre de cas, 564, comme si chaque histoire était individuelle, mais si une famille de plusieurs personnes témoigne d’UNE seule situation, ou si un rescapé d’un massacre à grande échelle a survécu et rend compte d’une douzaine d’assassinats, pour ne prendre que ces exemples, cela fait évidemment moins de témoignages (et de paperasseries). Donc, au grand jamais il ne faut prendre ce chiffre comme point de départ d’un calcul, sauf à vouloir nous prouver que vos amis sont victimes d’un complot ourdi par les anciennes puissances colonisatrices, le Canada, le Rwanda, l’Union Africaine, le Mexique et les extra-terrestres (je n’ai oublié personne ?).
      Et à tous ceux-là se rajoutent maintenant Human Rights Watch dont vous nous faites comprendre qu’en fait, et malgré qu’il soit financé par des dizaines de pays différents et des milliers de particuliers issus du monde entier, qu’il serait en réalité en mission spécifique contre le Burundi (ce qui est évidemment bien commode et permet de balayer d’un revers de la main toute accusation). Votre apparente paranoïa n’existe que pour faire diversion. Mais personne n’est dupe.

      • Bwarukukiye

        @Yves
        Une déposition à elle seule ne suffit pas pour qualifier un crime ou un criminel. Cela voudrait-il dire que n’importe qui se serait présenté et leur aurait raconté son histoire?

        Pour déterminer qu’il y a matière à enquête, il ne suffit pas que quelqu’un se présente et raconte son histoire. Il faut la vérifier et la corroborer avec d’autres récits s’y rapportant. Et dans ce cas-ci on voit bien que le nombre d’entrevues, ou interrogatoires si vous voulez, est de loin inférieur au nombre de cas.

        Si c’était plutôt le contraire, soit 227 cas avec 564 interviews, je pourrais croire que c’est un vrai travail d’experts.

        En disant qu’ils avaient un staff technique qui les appuyaient et des agents du HCR (vous oubliez l’opposition!) qui savaient vers qui les orienter, vous corroborez presque ce que je disais : la même personne qui a raconté son histoire à la Ligue Iteka, à Human Rights Watch,… va leur raconter la même histoire.

        Mais puisque les histoires existaient déjà, pourquoi n’ont-il pas cherché à ne se concentrer que sur la vérification de la véracité de leur contenu en allant plutôt rencontrer l’autre côté, c’est-à-dire les agents du Gouvernement?

        Vous accusez toute personne qui donne un avis autre que celui qui accuse le gouvernement, d’être un ami du régime. N’est-ce pas vous qui êtes paranoïaque plutôt?

        Si on accepte que vous donniez votre avis sans vous qualifier d’être membre ou un ami de l’opposition (vous pourriez être une victime, un membre ou un agent de HRW, de la société civile, un étranger qui prend le côté de l’opposition,… ou simplement un Rwandais, un Congolais, un Canadien ou un Tanzanien qui croit tout ce qu’on raconte sur le Burundi parce que n’ayant été en contact avec une version contradictoire,…), accepter que les autres puissent avoir un avis contraire au vôtre sans être des « amis » d’un régime paranoïaque pour faire diversion quand il manque 9 versions pour faire « dix versions ».

        Et soit dit en passant, les donnateurs qui financent ces organismes comme HRW et ICG, s’ils ne sont pas aveuglé par leur bon coeur ou simplement par leur fanatisme envers les causes humanitaires,… ce sont des investisseurs! Et qui investit s’attend à avoir une forme de retour d’un profit! Allez savoir pourquoi je dis cela, mais vous avez tout à fait le droit d’avoir votre propre opinion.

        • Dr J.Isaac Bizimana

          Bien vu et bien dit! Si on se fie à leur méthodologie, ils ont 227 interviews en 10 jours soit 22, 7 interviews par jour et surtout sur ces 227 interviews ils n’ont même pas le culot de faire savoir que 182 provenaient des réfugies donc seulement 45 venaient de l’intérieur du pays ? Bien servi pour le déséquilibre de l’information! Non ce ne sont pas des experts mais des amateurs en mission recommandée. Leur rapport n’étant qu’un ramassis de ragot,s il ne mérite pas d’être pris en considération par quiconque a un soucis de la rigueur! Aux d’en consommer sans modération!

    • Jereve

      En voilà au moins un qui sait compter. S’il avait donné des conseils à ceux qui ne savent pas distinguer 2 et 3, on n’en serait pas là.

      • Bakari

        @Yves
        « Donc, au grand jamais il ne faut prendre ce chiffre comme point de départ d’un calcul, sauf à vouloir nous prouver que vos amis sont victimes d’un complot ourdi par les anciennes puissances colonisatrices, le Canada, le Rwanda, l’Union Africaine, le Mexique et les extra-terrestres (je n’ai oublié personne ?). »

        Euh ben! Même le Rwanda est déjà parmi les puissances colonisatrices des pays arriérés et primitifs tels que le Burundi!
        Quel saut!

        • Yves

          @Bakari : ne soyez pas ridicule, le Rwanda fait partie des boucs émissaires réguliers du pouvoir de Bujumbura, ce n’est pas moi qui l’invente. Si vous voulez en connaitre les raisons, vous n’avez qu’à le demander à ceux qui le pointent du doigt…
          @ Bwarukukiye : « Mais puisque les histoires existaient déjà, pourquoi n’ont-il pas cherché à ne se concentrer que sur la vérification de la véracité de leur contenu en allant plutôt rencontrer l’autre côté, c’est-à-dire les agents du Gouvernement? ». Tout est dit, et l’on sait pour qui vous roulez. Car vous savez pertinemment que les autorités de Bujumbura ne collaboreront jamais, ils l’ont assez démontré. Et oui, je persiste et je signe : j’accuse quiconque balaye de la main les rapports successifs témoignant de crimes contre l’humanité d’être un allié à la solde du gouvernement. Quiconque a un minimum d’intelligence et d’humanité ne peut décemment considérer ceci comme un fait divers et refuser une enquête indépendante et internationale

          • Bwarikukiye

            @Yves
            Et moi aussi je persiste et signe : « Il s’agit d’un seul même rapport édité, renouvelé et réédité pour une enième fois… et non une enquête impartiale! »

            En voici la démonstration :

            – Ils disent eux-mêmes qu’ils ont mené 227 interviews, mais ils ne donnent pas le nombre exact de personnes rencontrées dans ces interviews, ce qui voudrait dire que chaque témoin a témpigné sur environ 2.5 cas (564 : 227).

            Alors à moins que chaque témoin ait été capable de se trouver sur place lors d’un déroulement d’au moins 2.5 crimes (curieux!), la majorité des personnes qui ont participé à ces interrogatoires étaient des activistes qui avaient recueilli ces infos, sans être des témoins directs. Suivez mon doigt!…

            – 227 interviews sur 564 cas : peu importe que ces experts aient bénéficié du support d’un staff technique dans la conduite de leurs interrogatoires, le maximum de témoins rencontrés ne peut dépasser 227… sauf s’il y a eu des interrogatoires de groupe ou de masse!… Alors soit il y ades personnes qui ont témoigné sur plusieurs cas, soit il y a plusieurs cas pour lesquels on n’a aucun témoignage.

            Ce qui revient à dire que ces experts ont travaillé sur des documents déjà existant. Ce n’est pas interdit. Mais il faut le dire ainsi, pour éviter toute confision. Car nous savons tous comment ces documents pourraient avoir atteri dans leurs bureaux : de l’opposition radicale, ses accolytes et ses commanditaires… Suivez encore mon doigt!

            Si nous voulons vivre en paix, apprenons d’abord à dire et à accepter la vérité sans chercher à nous détruire les uns les autres… autrement, nous ne sommes pas encore sortis du bois!

          • Mariya Budangwa

            @Yves
            Quiconque a un minimum d’intelligence et d’humanité ne peut décemment considérer ceci comme un fait divers et refuser une enquête indépendante et internationale soit! Pourquoi est-ce qu’ils ne commenceraient par le début des crises qui ont endeuillés le Burundi depuis l’indépendance? Ça serait plus équitable.

          • Yves

            @Maria : toujours fidèle au poste lorsqu’il faut défendre les DD, je vois que vous ne changerez jamais. Je vais vous dire pourquoi : tout simplement parce que le climat au Burundi est beaucoup trop instable. Pour enquêter sur les crimes commis depuis l’indépendance (ce à quoi je ne suis pas opposé, au demeurant), il faut : une justice fonctionnelle, des fonds en provenance de l’étranger (le Burundi serait bien incapable de payer tous les enquêteurs, magistrats et collecteurs de données, sans même parler de trouver et adapter des infrastructures), et … l’entièreté de la population burundaise disponible sur son territoire ! Constatons qu’aucun de ces pré-requis n’est actuellement rempli. Et oui, faire des effets d’annonce, c’est bien. Réfléchir, c’est encore mieux.

  11. musemakweli

    A vraisemblance, le rapport des experts nous( Gvts e cie) sert quand il accuse nos adversaires(le Rda, les Bdais détenteurs des groupes armés en RDC), là leur rapport est correcte et nous sert de preuves pour diaboliser nos malaimés; mais quand ils nous pointent du doigts: »ils sont fainéants, ils ne se contentent que des ragots de cabarets, ils reprennent les rapports de l’opposition radicale et j’en passe… » oui chers dirigeants apprenez à reconnaitre vos défaillances ce sera la voie de sortie

    • Ahirwe

      Will Nyamitwe se sert donc des « bons » rapports pour refuter les « mauvais ». On se demande si c’est une mauvaise foi, ou de l’incompetence.

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