Mercredi 03 décembre 2025

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Le FNL qui continue à se fissurer, selon le politologue Barumwete …

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le FNL qui continue à se fissurer, selon le politologue Barumwete …

Cette déclaration de guerre signée général Aloys Nzabampema a créé une grande confusion dans l’opinion…

Alors que le gouvernement est resté muet et sans commentaire, l’opposition crie à une manipulation du pouvoir afin de la persécuter. Le gouvernement reste dans la logique de banaliser la violence, car les gens qui commettent ces actes ont des revendications identiques à celles des acteurs de la société civile. « Le gouvernement ne devrait pas continuer à banaliser une telle situation, mais plutôt chercher des solutions qui ne consistent pas à qualifier de bandits les responsables de ces attaques », remarque le professeur Siméon Barumwete, politologue.

Et si, parmi les politiciens, personne ne veut appuyer cette déclaration, quand bien même ils auraient de la sympathie pour cette action, c’est par peur d’être identifiés comme n’étant pas dans la logique démocratique et partant en subir les conséquences. D’autant plus que, souligne le professeur Barumwete, tous les acteurs politiques se sont engagés à une lutte politique sans violence.

Une machination qui ne profiterait pas au pouvoir

Depuis les Accords d’Arusha, on a vu le pouvoir essayer de diviser les partis politiques pour mieux les combattre. Parfois, des groupes issus de ces partis proclamaient vouloir combattre le pouvoir, alors qu’ils étaient à son service pour mieux mater l’opposition, comme le rappelle Siméon Barumwete. Ainsi, ajoute-t-il, Aloys Nzabampema peut plus tard déclarer qu’il est avec l’opposition pour que le pouvoir puisse accuser ses leaders auprès de l’opinion nationale et internationale et les arrêter. « Raison pour laquelle les branches du FNL et l’ADC-Ikibiri le rejettent », assure-t-il.

Cependant, la logique d’une machination du pouvoir n’est pas plausible dans ce cas. En effet, l’attaque revendiquée par Nzabampema n’est pas isolée, car elle s’inscrit dans une série d’autres attaques qui démontrent que le Burundi que la sécurité n’est pas garantie. En outre, si c’était une machination du pouvoir, les conséquences lui retomberaient dessus puisque une des conditionnalités des bailleurs des fonds, pour décaisser leur aide, est la sécurité. Surtout que la réunion des bailleurs de fonds de Genève se tiendra dans moins de deux mois.

Un FNL qui continue à se fissurer …

En définitive, ça démontre plutôt la désorganisation du parti FNL où chacun semble tirer la couverture vers soi, et ce ne serait pas étonnant que Nzabampema veuille voler la vedette à Agathon Rwasa. « Mais comme il n’est pas très connu, cela laisse la place à des questionnements sur ses véritables motivations, chacun voulant l’associer à des personnes plus connues », fait remarquer le Pr Barumwete ?
Pourtant, ajoute le politologue, Nzabampema peut avoir sa propre vision et, après avoir senti le ras-le-bol d’une partie de la population, il peut prendre les devant et se donner l’image d’un sauveur.

Il faut cependant noter que les chances qu’une rébellion réussisse aujourd’hui sont très minimes. Les revendications de Nzabampema, comme celles des autres acteurs politiques, ne mobilisent pas beaucoup de personnes à l’instar d’une mobilisation autour de l’ethnie, par exemple. Même si, aujourd’hui, cette dernière semble désuète.

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