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Politique

La transparence dans la gestion communale, une condition sine qua non pour le développement

28/10/2022 Commentaires fermés sur La transparence dans la gestion communale, une condition sine qua non pour le développement
La transparence dans la gestion communale, une condition sine qua non pour le développement
Des intervenants sur le plateau dans l’émission « Umunoni ».

Jeudi 20 octobre s’est tenue l’émission en synergie « Umunoni» à Ruyigi, sur la transparence dans la gestion des entités communales. Dans certaines communes, des citoyens se plaignent qu’ils ne sont pas associés dans l’exécution, la gestion et le suivi des projets.

Les communes sont obligées de travailler dans la transparence et d’associer la population. L’article 51 de la Constitution burundaise stipule : « Tout Burundais a droit à participer soit directement ou indirectement, par ses représentants, à la direction et à la gestion des affaires de l’Etat sous réserve des conditions légales notamment l’âge et la capacité… »

Les habitants de certaines communes se plaignent qu’ils ne sont pas invités pour contribuer dans la gestion de leur commune. Ils voient des projets en cours sans savoir quand ils ont été planifiés. Le manque de collaboration des autorités locales lors de la planification des projets fait que les autorités ne sont pas redevables vis-à-vis des administrés.

Des modèles à suivre

En commune Rusaka, province Mwaro, la population se réjouit qu’ils soient invités à participer dans la gestion de la commune. « On nous invite à participer dans des réunions pour donner des propositions et contributions au développement de notre commune », explique Salvator. Il constate néanmoins que certains habitants ne sont pas actifs pour suivre ce qui se fait dans la commune.

Même situation en commune Gishubi, province Gitega, la population est satisfaite du niveau de la transparence dans la gestion des affaires communales. Tous les projets et les réalisations sont informés à la population par l’affichage et des communiqués dans les églises. Le secrétaire exécutif permanent de cette commune fait savoir que le conseil communal travaille d’arrache-pied pour que tout se fasse dans la transparence.

Selon jean Baptiste Kirimwinzigo, secrétaire exécutif de l’association des communes (ACO-BURUNDI), tous les projets de la commune doivent émaner de la population. Tous les habitants, dit-il, sont invités mais ils ne répondent pas comme prévu. « Leurs idées et contributions sont essentielles. Chaque colline désigne 7 membres du comité de développement pour suivre les réalisations. Il y a ceux qui ne reviennent pas chez la population qui les a mandatés ».

La transparence, condition sine qua non

Sirinie Nahishakiye, qui suit la gouvernance dans sa commune, explique que la transparence suppose que la population soit informée sur toute la vie de sa collectivité. Les habitants connaissent les projets et contribuent dans leur exécution. Pour elle, les habitants contribuent à l’élaboration des projets de la base au sommet.

Claver Mbonimpaye, représentant de la commune Ruyigi, fait savoir que des réunions sont organisées pour associer la population : « Le comité communal chargé des projets sillonne les collines avec l’appui d’un expert. Dans l’exécution des projets, la population est informée pour contribuer.» 

Elias Sentamba, expert en politique publique et gouvernance, explique que tout projet communal trouve son origine dans les contributions des concernés : « Il doit prendre en compte les idées et les besoins des habitants. Les propositions sont débattues pour voir celles qui sont plus ou moins efficaces. Ces séances d’information et d’explication font que la population a le courage de suivre ce qui se fait dans son entourage. »

En plus, la perception et l’utilisation des fonds doivent être expliquées suivant des mécanismes établis. Pour lui, les bons projets sont réalisés avec les efforts des habitants, raison pour laquelle il doit y avoir cette redevabilité.

L’information, porte ouverte vers la transparence

Selon Jean Baptiste Kirimwinzigo, si la population contribue dans l’élaboration d’un projet, elle ne sera pas forcée pour donner des moyens d’exécution. Car elle est déjà convaincue et le fait de son propre gré. « C’est bon d’avoir le courage d’exprimer ses idées et besoins pour un développement intégral et durable ».

D’après le politologue Elias Sentamba, si la population s’informe, exige des comptes aux autorités, le développement suivra car le détournement des fonds et les malversations diminuent. Les dirigés commencent à se réveiller, mais ce n’est pas encore suffisant.

Il propose que dans l’avenir les dirigeants des communes aient des compétences et connaissances de niveau universitaire. Mais aussi tous les habitants doivent être instruits. Les pays développés sont ceux où les citoyens ont un niveau d’instruction élevé.

L’émission en synergie « Umunoni » soutenue par l’ONG Benevolencjia sur financement de l’Union européenne a été transmise sur Radio Isanganiro, Radio Rema FM, Izere FM, Radio TV Buntu, Umuco FM, Radio Culture et Ijwi ry’Umukenyezi. Mais aussi sur d’autres supports médiatiques : le Journal Iwacu, Masharki TV et le magazine Jimbere.

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