Lundi 29 avril 2024

Environnement

La jeunesse burundaise face au changement climatique : Que des engagements  

06/10/2023 Commentaires fermés sur La jeunesse burundaise face au changement climatique : Que des engagements  
La jeunesse burundaise face au changement climatique : Que des engagements  
Mathieu Ciawola : « La problématique de changement climatique est globale, mais les solutions sont locales. Tout le monde doit se sentir concerné, y compris les jeunes aussi ».

En vue de stimuler la participation active des jeunes dans la réduction des catastrophes liées au changement climatique, l’ambassade de l’Italie au Burundi avec le bureau du PNUD a organisé un atelier de sensibilisation formation sur la transition énergétique, le changement climatique et le développement durable à l’endroit des jeunes venus des différentes universités agréées au Burundi. Une formation fortement appréciée par ces étudiants.

Ils venaient de l’Université du Burundi, les deux campus de l’Université de Lumière de Bujumbura, l’Université de Ngozi ainsi que l’Université polytechnique de Gitega. Pour Mathieu Ciawola, représentant résident du PNUD au Burundi, il est d’une importance capitale d’intégrer les jeunes dans la protection de l’environnement, en particulier dans la gestion et réduction des effets causés par le changement climatique. « La problématique de changement climatique est globale, mais les solutions sont locales. Tout le monde doit se sentir concerné, y compris les jeunes aussi », a-t-il fait remarquer.

Toutefois, des comportements dégradant l’environnement s’observent toujours, a déploré le représentant résident du PNUD au Burundi. Il a regretté l’utilisation excessive du bois de chauffage dans les ménages burundais. Et de rappeler que selon une étude menée par le PNUD au Burundi en 2017, 95 % des foyers consomment du bois de chauffage, soit 64 hectares de bois coupés quotidiennement. « Quand je regarde le long des bassins versants, tous les arbres abattus et non remplacés, c’est de la catastrophe », a alerté Mathieu Ciawola.

Il a confié que ces jeunes sont attendus à être des acteurs de sensibilisation chez leurs camarades, mais aussi dans leurs communautés. « Nous devons trouver des solutions localement, et ces jeunes doivent y participer activement eux aussi. Sinon, c’est l’espèce humaine qui est menacée ». Et de proposer aux jeunes de lancer des projets de reboisement, organiser des journées de collecte de déchets, et aussi innover dans le secteur de l’énergie renouvelable.

Un domaine moins exploité, néanmoins le plus important dans la réduction des effets du changement climatique, a fait savoir M. Ciawola. Il a par la suite annoncé une initiative d’installer des micro-barrages solaires dans 11 zones pilotes d’intervention du PNUD. Un projet en cours de réalisation en consortium avec l’Union européenne au Burundi. « Nous espérons étendre le projet au niveau national avec notre programme qui va démarrer en 2024-2027 », a ajouté le représentant résident du PNUD au Burundi.

Il a également émis le souhait du PNUD de subventionner la transition énergétique au Burundi. « Le Burundi a pleines de rivières, de cours d’eau, pourquoi ne pas en profiter ? », a fait remarquer Mathieu Ciawola. Pour lui, il est temps de développer des initiatives pour exploiter ce potentiel hydraulique en construisant des barrages hydrauliques. En défendant que ces initiatives contribueront aussi dans la facilitation d’accès à l’électricité.

Malgré toutes ces initiatives pour faire face au changement climatique, le représentant résident du PNUD a précisé que sans la participation active de toutes les parties prenantes, elles ne seront qu’en vain. D’où son appel aux jeunes de jouer activement leur rôle et de plaider également que l’éducation aux sciences environnementales soit intégrée au niveau de l’enseignement primaire.

La Consule honoraire d’Italie à Bujumbura a annoncé un grand forum des jeunes sur le changement climatique à Rome du 18 au 19 octobre

Caterina Iametti, Consule honoraire d’Italie à Bujumbura, a indiqué que cette jeunesse estudiantine a été invitée premièrement pour leur montrer leur rôle dans la protection de l’environnement afin de faire sienne la lutte contre le changement climatique. Elle a également souligné que cet atelier s’inscrit dans la continuité d’une formation sur le changement climatique dispensée par l’ambassade d’Italie au Burundi avec l’ONG italienne IRENA à l’endroit de trois étudiants burundais. « Donc, ces jeunes sont appelés à s’engager activement dans la réduction du changement climatique et de planifier des actions concrètes pour protéger l’environnement », tel a été le souhait de la Consule honoraire d’Italie à Bujumbura.

« C’est de notre devoir de lutter pour un environnement sain »

Parmi ces étudiants ayant pris part dans cet atelier formation sur le changement climatique, la transition énergétique et le développement durable, il y a ceux qui font de l’Agronomie, les Sciences environnementales et agronomiques, la faculté d’Agri-Business et d’autres options comme le Droit. « Lorsqu’on parle d’environnement, les jeunes se sentent les moins concernés par le domaine. Par contre, on devait y participer plus que les autres, car c’est nous les premiers à subir tous ces effets de changement climatique », a indiqué Béline Iradukunda, de l’Université de Ngozi. Elle a fait savoir que la formation d’abord l’a aidée à retrouver sa place dans l’engagement de protéger l’environnement et de penser sur quelles actions à entreprendre pour jouer pleinement son rôle.

« En tant que jeune, je peux par exemple participer à des activités de planter les arbres le long des routes. Ce ne sont que de petites activités dont leur importance ne sera vue que dans le futur ». Et d’ajouter que les jeunes aussi peuvent mener des sensibilisations au niveau de leurs communautés en organisant des journées de collecte de déchets, polluant les rivières et les lacs.

Chercheur à l’Université de Ngozi, Patric Nduwayo revient sur l’importance de protéger le sol, un des compartiments à ne pas négliger en matière de réduction des effets liés au changement climatique, selon lui. « Le sol a une grande capacité de secréter le carbone qui pollue l’atmosphère en émettant des CO2 ». Pour lui, cet atelier l’a aidé à voir le type d’activités à entreprendre afin de protéger le sol tel que le reboisement des bassins versants.

Audrey Iradukunda, de l’Université de Ngozi : « C’est notre devoir d’aider nos aînés dans cette lutte pour un environnement sain »

Plus loin, Audrey Iradukunda, de la faculté de l’Agri Business voit des idées entrepreneuriales pouvant à la fois contribuer dans la réduction du changement climatique et aussi dans le développement économique du pays. « On voit des bouteilles en plastique partout dans les caniveaux d’eau. On peut organiser des activités pour les ramasser et les vendre chez les usines de recyclage des objets en plastique », a-t-elle fait remarquer.

La jeune étudiante a également appelé ses compatriotes à viser plus vers l’utilisation des énergies renouvelables pour réduire la consommation du charbon de bois. Ici, elle a encouragé les autorités gouvernementales à créer des alternatives en promouvant l’énergie renouvelable. « On ne pourra jamais parler de développer sans un environnement sain. Nous les jeunes, nous devons nous impliquer activement dans sa protection. C’est de notre devoir de lutter pour un environnement sain », a insisté Audrey Iradukunda.

Abbé Apollinaire Bankayimbaga, recteur de l’Université de Ngozi, salue l’organisation de cet atelier sur le changement climatique à l’endroit des jeunes en vue de trouver des solutions à cette problématique. « Il est bon que nos jeunes puissent comprendre, ce que c’est le changement climatique, quelles sont ses conséquences et comme cela trouver des solutions efficaces pour réduire ces effets ». Il confie qu’il attend de ces jeunes étudiants qu’ils mènent des recherches sur la problématique et trouver des solutions efficaces et durables.

Dans cette même logique d’impliquer les jeunes dans la réduction des effets liés au changement climatique, les ministères des Affaires étrangères et de l’Énergie d’Italie, avec le PNUD tiendront à Rome du 18 au 19 octobre un forum des jeunes sur les questions liées au changement climatique. Caterina Iametti, consule honoraire d’Italie à Bujumbura, a fait savoir que les jeunes Burundais sont attendus à ce grand événement.

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