Vendredi 01 août 2025

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La corruption, un fléau qui menace l’avenir du pays

31/07/2025 0
La corruption, un fléau qui menace l’avenir du pays
Les panélistes après la synérgie des médias sur la sensibilisation à la lutte contre la corruption.

L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), en collaboration avec l’expert en leadership Dr Diomède Ninteretse et Francis Rohero, président du parti Front des patriotes pour Ineza (FPI), a organisé Ce mercredi 30 juillet, une synergie des médias axée sur les menaces que la corruption fait peser sur la démocratie, la justice, l’économie et l’épanouissement du peuple burundais avec pour objectif d’éveiller les consciences.

Cette initiative visait principalement à sensibiliser les citoyens et les autorités sur la nécessité d’une lutte réelle et efficace contre la corruption. Pour le Dr Diomède Ninteretse, il ne fait aucun doute : « La corruption au Burundi est un fait. » Le pays figure parmi les 162 pays les plus corrompus au monde. La Banque mondiale estime que le degré de corruption au Burundi atteint 64 %. Le chemin est encore long pour éradiquer ce fléau.

L’expert en leadership a rappelé les manifestations les plus courantes de la corruption : pots-de-vin, détournements de fonds publics, blanchiment d’argent, favoritisme dans les marchés publics et soudoiement de la justice et de la police.

Francis Rohero : « Un malaise sociétal »

Pour Francis Rohero, la situation est grave. « Si le président de la République proclame publiquement la systématisation de la corruption, cela montre à quel point elle a atteint un stade suprême. » Le fait de dénoncer sans mesures d’accompagnement montre que la corruption est devenue une banalité, le modus operandi de notre société. « C’est un véritable malaise sociétal », a-t-il regretté.

Francis Rohero et Gabriel Rufyiri lors de la synérgie des médias.

Rufyiri : « Pas de vision sans volonté. »

Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, est catégorique : « La volonté de lutter contre la corruption n’existe pas. » Il ne peut pas y avoir de vision 2040 (pays émergent) ou 2060 (pays développé) si la corruption continue à gangrener tous les secteurs de la vie nationale. Toutes les institutions de lutte contre la corruption ont été supprimées. « Il n’y a plus de garde-fou. »

Il a également rappelé une réunion tenue à la présidence en février dernier sur cette thématique. « Lors de cette réunion, il avait été convenu de mener des actions concrètes en mai. » « Or, trois mois se sont écoulés et rien n’a été fait », a-t-il déploré.

Pourtant, le président de la République a annoncé, lors de l’ouverture de la Semaine de la diaspora le 29 juillet, la création d’une agence nationale de lutte contre la corruption. « La volonté politique est insuffisante sans un engagement technique. Même pour les membres de la diaspora, la corruption est leur principale inquiétude », a souligné M. Rufyiri.

Des élites plus motivées par l’enrichissement que par le service

Francis Rohero estime que « l’échec de la lutte contre la corruption ne résulte pas d’un manque de moyens, mais d’un manque de volonté politique ». Les hommes politiques qui s’aventurent en politique le font souvent avec l’envie de s’enrichir. On ne peut pas être un bon leader, un représentant du peuple avec une telle mentalité. »

Les conséquences : effondrement du système

Gabriel Rufyiri appelle les dirigeants à placer l’intérêt général au-dessus de leurs intérêts personnels. Il exhorte les fonctionnaires à cesser leurs activités commerciales parallèles. « Ils sont déjà payés, nourris et logés aux frais du contribuable. »

Il dénonce la dégradation des services publics : « Aujourd’hui, on nous refuse des visas médicaux parce que nos hôpitaux sont dans un état lamentable. » « Les routes construites pour durer 30 ans s’effondrent après trois ans. »

Pour Dieudonné Ninteretse, les effets de la corruption sont multiples : « Il n’y a plus de concurrence loyale dans l’octroi des marchés publics. » Les services se dégradent. « Et la population développe une méfiance croissante envers les élites politiques, les gouvernants. »

Corruption et violence : un lien direct

Francis Rohero établit un lien direct entre la corruption et les violences sociales. « Prenez l’exemple des agents chargés de la sécurité sur les parkings du centre-ville de Bujumbura. Si vous ne leur donnez pas d’argent, ils vous bousculent, ils vous chassent. Dans l’administration, ceux qui obtiennent des postes sont ceux qui ont soudoyé. « Le favoritisme est en train de tuer ce pays », s’est-il indigné.

Le président de l’olucome partage cet avis : « Oui, la violence découle de la corruption. »

Des solutions concrètes proposées

Pour le Dr Ninteretse, la transparence doit primer. « Le gouvernement doit comprendre que ceux qui dénoncent la corruption ne sont pas des ennemis de la République. » « Il faut harmoniser les salaires des fonctionnaires pour améliorer leurs vies et améliorer l’environnement entrepreneurial. »

Dr Diomède Ninteretse , expert en leadership en plein débat.
Face à une population désabusée qui se tourne vers la prière pour espérer un changement, Rufyiri dénonce un climat de résignation : « Ce comportement reflète la désillusion et les désespoirs face à une corruption systémique. »

Francis Rohero dénonce également la censure des journalistes par le régulateur : « Si les médias, le quatrième pouvoir, sont muselés par le régulateur, c’est que la bataille est perdue d’avance. » « Les journalistes sont parmi ceux qui peuvent aller loin. »
Enfin, Gabriel Rufyiri appelle chaque citoyen à s’impliquer : « La lutte contre la corruption est la responsabilité de tous. » Les dirigeants doivent déclarer leurs biens avant d’entrer en fonction. « C’est une question de transparence. »

Et de conclure : « J’accepterai que nous sommes sur la bonne voie pour éradiquer la corruption si, dans deux semaines, je vois la composition des membres du prochain gouvernement. »

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