Samedi 27 avril 2024

Économie

Interdiction des habits semblables aux tenues militaires ou policières : les commerçants enregistrent des pertes

13/09/2023 4
Interdiction des habits semblables aux tenues militaires ou policières : les commerçants enregistrent des pertes
Les habits à caractère militaire ou policier sont interdits depuis le 4 septembre

« J’enregistre un manque à gagner de 500 mille BIF. C’était des pantalons, des shirts, des shorts et des chemises », se plaint N.J qui tient une boutique dans « Le Parisien », une des grandes galeries du centre-ville de Bujumbura. C’est après la sortie de la mesure du ministère de la Défense interdisant le port des habits aux motifs militaires ou policiers, « tâche-tâche » comme les citadins aiment bien le dire.

Ces vendeurs ainsi que d’autres civils ont deux semaines pour les remettre aux unités militaires qui leur sont proches à partir du 4 septembre dernier.

Dans d’autres magasins d’habits surtout pour hommes, ce sont les mêmes lamentations.

Un autre commerçant déplore une perte de 300 mille de BIF. Selon lui, un t-shirt était vendu à 40 mille BIF, une chemise à 50 mille BIF, un short ou un pantalon à 50 mille BIF. « C’était un style très tendance. J’avais beaucoup de commandes car ce sont des habits qu’on ne peut pas importer en grande quantité », fait savoir un commerçant dans « Le Parisien ».

Il ajoute que bien avant cette décision de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB), une jeune fille s’est vue arrêter par la police à la sortie de la galerie parce qu’elle portait un pantalon et une chemise « tâche-tâche ».

Après 20 minutes d’échanges, elle a reçu une injonction d’aller se changer.

Des personnes en tenue civile ont fait des saisies de ces habits dans certains magasins de la ville, selon des témoins.

Les commerçants ont eu peur et ne veulent plus étaler ces pièces et refusent de les remettre aux militaires.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Jereve

    Existe-t-il dans nos textes une loi qui interdit la commande, la commercialisation et le port des tenues semblables à celles des militaires? Si oui cela se comprend que la loi doit être appliquée, la saisie des ces tenues est justifiée. Si cette loi n’existe pas, je trouve que c’est injuste de prendre une décision qui ruine tout d’un coup un certain nombre de vendeurs qui au départ n’ont rien fait d’illégal. Au moins faut-il envisager une certaine compensation ou un rachat, parce que après tout les tenues des militaires et policiers ne sont gratuites.

    • Stan Siyomana

      @Jereve
      Je crois que les Etats peuvent prendre certaines mesures (inhabituelles?) qui ont un rapport avec la securite. Comme au Burundi l’on parle parfois de banditisme commis par des gens en tenue militaire ou de police, et aussi il y a des mouvements rebelles au pays ou a ses frontieres, je crois que ces commercants pouvaient anticiper que l’Etat burundais pouvait prendre de telles mesures d’un moment a l’autre.
      Moi je ne savais pas qu’au Burundi des civils pouvaient se balader en tenue semblable a celle des militaires.

  2. Stan Siyomana

    Colonel Floribert Biyereke, porte-parole de la Forces de la défense nationale du Burundi (FDNB) yarantwengeje cane aho yavuga ati abo bose bipfuza kwambara izo nyambaro nziza TURABARINDIRIYE N’ISHAKA nibaze kwiyandikisha mu nzego nziza zacu z’umutekano.
    Kandi kw’isi yose hariho abaja mugisoda canke mugipolisi kubera uniforme.

  3. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez:« Les commerçants ont eu peur et ne veulent plus étaler ces pièces et refusent de les remettre aux militaires… »
    2. Mon commentaire
    Ces commercants devraient quand meme savoir que d’ici ils pourraient etre accuses de collaborer avec les groupes rebelles ou autres malfaiteurs s’ils sont attrapes avec des stocks de ces « tache tache » (je crois que l’on dit que tache sans une tache et une tache).

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