Vendredi 29 mars 2024

Environnement

Inondations: Plus de 4.223 ménages affectées par les crues des rivières Rusizi, Kajeke et Mpanda

17/05/2021 15
Inondations: Plus de 4.223 ménages affectées par les crues des rivières Rusizi, Kajeke et Mpanda
Le gouverneur de Bujumbura appelle les organisations humanitaires à voler au secours des populations sinistrées

De nouvelles crues des rivière Rusizi, Kajeke et Mpanda qui se sont amplifiées depuis la semaine dernière font des ravages et sèment la désolation à Gatumba, Kigaramango, Rukaramu et une partie du cimetière de Mpanda.

La protection civile épaulée par des organisations humanitaires dont la Croix-Rouge et l’OIM, font depuis jeudi dernier des navettes dans ces zones sinistrées pour évaluer l’ampleur des dégâts et évacuer les victimes de ces inondations.
Le site de Kigaramango des victimes des inondations survenues à Gatumba suite aux crues de la Rusizi de l’année dernière, n’a pas été épargné par ces nouvelles inondations.

378 ménages hébergés dans ce site et quelques ménages qui avaient regagnés leurs propriétés à Gatumba ont été relocalisés vers le site de Maramvya par la protection civile avec l’aide de la Croix-Rouge et de l’OIM sous la supervision du gouverneur de Bujumbura. Plusieurs camions de la police et de l’armée ont pris part à cette opération d’évacuation de ces sinistrés.

Le gouverneur de la province Bujumbura, Désiré Nsengiyumva appelle les organisations humanitaires et tous les bienfaiteurs à venir en aide à ces victimes acheminées vers le nouveau site de Maramvya, il est communément appelé SOBEL.
« Il faut que ces gens quittent cet endroit, il n’est plus vivable. Des efforts doivent être déployés pour protéger le périmètre de Kajaga où les gens ont contracté des crédits et investi pour construire des résidences », a-t-il fait savoir.
Selon lui, l’aéroport n’est pas encore en danger même si la rivière Mpanda qui est dans ses environs commence à faire des dégâts. « Il y a une route tout près de l’aéroport menacée par des éboulements causés par cette rivière, des travaux sont envisagés pour que cette rivière soit bien canalisée ».

Des sinistrés par milliers

Mais non loin de là, à Rukaramu, des inondations ont obligés 2.241 ménages à quitter la zone. Ce sont des chiffres avancés par les autorités locales, des sources humanitaires parlent de 1948 familles à reloger dans le site de Maramvya.
Suite aux crues de la Rusizi qui se sont accentuées depuis la semaine dernière, plus de 1.604 ménages inondés à Gatumba dans les quartiers situés tout près de cette rivière, sont à évacuer et à amener au site de Maramvya.

Gatumba, la désolation

Des gens ont été aperçu se diriger vers leurs maisons à la nage pour récupérer quelques biens, des maisons s’écroulaient, au 17ème poteau dans cette zone de la commune Mutimbuzi, la route principale vers Uvira à l’est de la RDC était complètement inondée. La mosquée ’’Waqfu’’ et à côté l’église ’’Minevam’’ étaient inondées jusqu’au niveau des fenêtres. Des autres maisons, seul le toit était visible.

En attendant de l’aide, les sinistrés se sont installés de part et d’autre de la route macadamisée, il y en a qui s’obstinaient à rester chez eux dans leurs maisons inondées jusqu’à une hauteur de 2 mètres. Pour y accéder, des planches ont été installées sur de grosses pierres. Quelques véhicules pris au piège par ces eaux de la Rusizi étaient à moitié submergés devant des maisons apparemment abandonnées suite à ces inondations.

Interrogés, les quelques sinistrés sont remontés contre l’administration : « Quand le niveau d’eau a baissé, la population a essayé de mettre des digues à l’aide de sacs à sable le long de la Rusizi pour protéger leurs quartiers, c’est le long de la partie qui n’avait pas été protégée dans les années 1980 quand le gouvernement a amené des machines pour canaliser cette rivière », raconte un septuagénaire sinistré.

Aujourd’hui, raconte-t-il, c’est cette partie non protégée qui vient de céder, « Il n’y a rien à faire pour le moment que d’attendre que la Rusizi se calme. Si le gouvernement nous avait aidés en protégeant cette partie on en serait pas là à patauger, à assister impuissant à ces ravages ».

Quand la Kajeke réveille les morts

A côté des crues des rivières Mpanda et Rusizi, d’autres crues ont été signalées à Gihanga où les eaux en furie de la Kajeke ont déjà fait deux victimes, elles sont mortes noyées.
Les eaux ont envahi la RN5 au niveau de la 5ème avenue inondant une cinquantaine de maisons et de vastes champs de riz. « Ceux qui n’avaient pas encore récolté n’auront rien, leurs cultures ont été emportées », a indiqué un agriculteur visiblement désemparé.

Ce n’est pas tout comme ravages de cette rivière, une partie du cimetière de Mpanda vers Buringa risque d’être endommagées par la Kajeke. « Ces eaux de cette rivière viennent avec force et si rien n’est fait d’ici quelques jours, certaines tombes vont se retrouvées submergées. Il faut que cette rivière soit bien canalisée vers la Rusizi sinon, les tombes risquent de subir des dégâts», a lancé un habitant de Buringa.

Selon des sources officielles, ces nouvelles crues des rivières Rusizi, Mpanda et Kajeke ont affecté plus de 5.000 personnes. Des experts proposent tout simplement une délocalisation des habitants de Gatumba.

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Barezi

    None ko Leta Nkozi ibibazo biyibanye vyinshi izohava iba dépassé !!!

  2. Magara

    Quand la représentation locale de l’Union européenne au Burundi aura fini de procéder à une évacuation ordonnée des rédactions des médias burundais installées à Kajaga ou ailleurs dans la zone inondée, va-t-elle suggérer aux voisins de celles-ci de se débrouiller pour…nager?

    Note du modérateur

    Vous avez vraiment une fixation sur les médias burundais. Est-ce que ce sont les médias qui causent les inondations? Un peu triste, votre commentaire…

    • Magara

      Je n’ai pas de fixation sur les médias burundais. J’ai par contre une fixation sur la représentation de l’Union européenne au Burundi dont la démarche interroge. Son évaluation de ce qui relève des situations d’urgence au Burundi est  »questionnable ». Une chose est sûre: Kajaga, Gatumba, Mpanda ne sont des localités situées à des années-lumières du siège de la représentation de l’Union européenne au Burundi…Par ailleurs, je vous invite à lire mon commentaire à la fin de l’article paru sur ce site et portant sur l’annonce de l’octroi par la représentation locale de l’UE au Burundi, d’une aide financière aux médias burundais, annonce faite conjointement par l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi et la ministre burundaise responsable des médias. Vous serez fixé. À vrai dire je m’attendais à une explication à tout le moins de la part d’un membre de la délégation de l’Union européenne au Burundi. Mais puisque vous êtes rendu à parler en son nom…

      Note du modérateur

      Je ne vois pas le lien entre l’aide apportée aux médias et les inondations…

      • Yakobo

        Magara pourquoi vous mélangez les inondations et l’UE? Il n’y a aucun rapport. Ici nous ne sommes pas des politiciens nous sommes de simples burundais discutant sur les inondations qui endeuillent notre pays. Peut-être que vous avez mal lu l’objet de la discussion.

        • Magara

          Yakobo, je ne suis pas politicien non plus. Je ne suis qu’un citoyen burundais lambda qui ne peut s’empêcher de se poser certaines questions

      • Magara

        Il n’y en a pas à priori en effet et vous avez tout à fait raison. Mais lorsqu’on analyse la relation entre les deux à l’aune des situations d’urgence que connaît le Burundi actuellement, le lien devient aveuglant. Pour tout le monde, la représentation locale de l’Union européenne au Burundi excepté

  3. Deo Ndayiragije

    C’est regrettable ce qui se passe mais les solutions doivent venir des burundais eux-mêmes d’abord.C’est gênant de voir une autorité locale appeler des étrangers au secours.C’est honteux.Nous devons apprendre à régler nous-mémes nos problèmes en tant que peuple burundais.Personne ne viendra nous sauver si ce n’est nous-mémes.A quoi a servi la lutte de Rwagasore si nous ne pouvons pas vivre par nous-même?Autant alors retourner sous les belges.La cause de cette situation tout le monde la connaît à savoir la déforestation comme conséquence de la croissance démographique non contrôlée.Il faut réguler les naissances sinon les catastrophes naturelles vont devenir monnaie courante et je ne sais pas où nous allons fuir.

    • Balame

      Du temps des belges, toutes les collines su Burundi étaients parées de fossés anti érosives.
      Imirima yoseyari iteyemwo imibingo.
      Promenez vous mu misozi, vous serez stupéfait.

    • Jereve

      En cas de catastrophe naturel de cette ampleur, il est tout à fait normal qu’un état fasse appel à l’aide internationale. C’est ce qu’a fait l’Inde (plus développé que le Burundi) lorsque la pandémie de coronavirus 19 – variant indien – est devenue hors contrôle. En ce qui concerne le Burundi, j’aime rappeler qu’il s’agit là de faire face aux problèmes des réfugiés climatiques qui viennent s’ajouter à ceux des réfugiés politiques qui rentrent progressivement au pays. Ajouter à cela la fragilité de l’économie nationale causée par la pandémie. Autant de raisons qui mettent le Burundi dans une position de solliciter la solidarité nationale et internationale.

      • Umunyamwumba

        Iyo mfashanyo ironderwa na benshi muri iyi s’abarundi bonyene. Erega iyi si irarushe abantu batishoboye kuko baguma bagwira. None ayo mafaranga azova he? Barayamaze ngo ivyagusa bitera ubwenge buke. Rindira imfashanyo muzoruha wangu.

      • Magara

        Jereve,
        J’aime votre commentaire et je vais me permettre de la reprendre au moins en partie:
         »En ce qui concerne le Burundi, j’aime rappeler qu’il s’agit là de faire face aux problèmes des réfugiés climatiques qui viennent s’ajouter à ceux des réfugiés politiques qui rentrent progressivement au pays. Ajouter à cela la fragilité de l’économie nationale causée par la pandémie. Autant de raisons qui mettent le Burundi dans une position de solliciter la solidarité nationale et internationale » L’ennui c’est qu’il y en a ici qui sont prêts à s’accomoder de l’idée que la représentation locale de lUnion européenne au Burundi annonce une aide financière de plus d’un million d’euros….aux médias burundais, au moment où des dizaines de milliers de Burundais sont pris à la gorge par des inondations à cause desquelles ils viennent de tout perdre et ne savent pas à quel saint se vouer. Le vrai débat est là et je voudrais inviter tout le monde à s’exprimer là-dessus, même ceux qui seraient tentés de me suspecter de  »médiaphobie. » Je ne suis pas, je n’ai jamais été et je ne serai jamais médiaphobe. Il s’agit simplement de ne pas de faire l’autruche (oiseau qui, lorsqu’il se sent menacé, cache la tête et croit avoir échappé au danger parce qu’il ne le voit pas!) et de questionner la démarche de ceux qui prétendent  »agir pour notre bien »

        Note du modérateur

        Selon vous, l’UE aurait donné de l’argent destiné à la lutte contre les inondations aux médias?

        • Magara

          Cher modérateur, ce que je questionne c’est le silence assourdissant de la représentation de l’UE au Burundi face au cataclysme qui afflige les Burundais en ce moment. Dans un pays ou les urgences ne manquent pas (et notre mai Jereve a été on ne peut plus clair à ce sujet), C’EST LA COMPASSION SÉLECTIVE DE L’UE QUE JE QUESTIONNE ET NON SON DROIT LÉGITIME DE DONNER SON APPUI À QUI ELLE VEUT!

        • Magara

          Résumée de façon tout à fait lapidaire, la question devient: POURQUOI LES MÉDIAS ET NON LES SINISTRÉS? Mais ce n’est pas à vous, cher modérateur, de répondre à cette question!

        • Yakobo

          Magara nous comprenons votre raisonnement qui est simplement politique même si vous l’ignorez. Ici nous ne questionnons pas la démarche de telle ou telle organisation. S’ils ont envie de donner 1 million d’Euros à ma chèvre au village eh bien c’est leur droit et leur argent. Qui sommes nous pour leur dicter à qui donner? L’aide au médias est nécessaire parce que sans ces médias nous ne saurions même pas qu’il y a eu des inondations à tel ou tel endroit du pays. Je félicite donc l’UE pour son soutien apporté aux médias en Afrique. Pour les inondations cela relève des burundais. Il va donc falloir se mettre au travail pour nettoyer les dégâts de ces inondations au lieu d’attendre des millions durement gagnés par d’autres.

          • Magara

            Dans l’état actuel des choses et en dépit des urgences de toutes sortes auxquelles le pays fait face en ce moment, je ne serais pas du tout étonné que l’Union européenne accorde un don d’un million d’euros à votre chèvre au village. Sur ce point au moins, nous sommes parfaitement d’accord. Gira aamahoro.

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