Ce dimanche 30 novembre, le sommet des chefs d’état de la francophonie a élu un nouveau secrétaire générale en la personne de madame Michaëlle Jean du Canada. Celle qui succède au président Abdou Diouf n’a pas été choisie sans peine.
L’ombre de la révolution burkinabée
Durant toute la durée de la rencontre de Dakar, la révolution burkinabée était dans tous les esprits. Seulement, tous ne l’ont pas analysée de la même façon ; beaucoup ont compris que ce qui s’est produit au Burkina Faso est une vague de fond qui aura, d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard, des répercussions dans les pays du continent dont les systèmes politiques sont atrophiés par soit la longévité, soit l’obsolescence. D’autres l’ont vécu, avec agacement, comme une crise circonscrite qui ne peut en aucun cas perturber le cours tranquille des choses en leur pays où le leadership se veut incontesté et incontestable malgré les dérives autoritaires et arbitraires.
La désunion africaine
Le président Sassou Nguesso s’est obstiné à présenter son candidat contre vents et marées alors qu’il lui était justement fondamentalement reproché d’être le poulain d’un système fermé à toute ouverture démocratique et, en revanche, ouvert à tous les vices d’un leadership autocratique. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatorial, fort de ses richesses pétrolières, a cru aussi pouvoir imposer à ses pairs son candidat. D’autres, moins puissants, se sont accrochés mordicus dans l’espoir de monnayer un jour leur concession inévitable et prévisible…
Il est frappant et triste de constater, ici comme ailleurs, que bien souvent l’Afrique ne parvient pas à unir ses forces pour viser un même objectif. Et à force de donner dans le désordre et la cacophonie, d’autres tirent leurs marrons du feu pendant que les Africains se perdent en vitupérations ou en lamentations toutes aussi stériles les unes que les autres.
Remplacement ou succession ?
Lorsque Michaëlle Jean a repris les mots « remplacement » et « succession » en insistant de nouveau sur le fait qu’elle ne venait pas « remplacer » le président Abdou Diouf, mais bien lui « succéder » ; il y avait comme une ambigüité dans le discours : s’agissait-il d’une énième louange au secrétaire général sortant jugé sans égal ou l’expression d’une césure claire et définitive avec un certain passé ?
A n’en pas douter, la nouvelle responsable de la francophonie apporte un sang nouveau. Par son leit motiv de campagne, elle disait « être à l’écoute » du monde francophone. Et elle a bien raison car ce monde va bien au-delà des dirigeants politiques; il englobe la jeunesse, les femmes, les intellectuels et tous les créateurs de toutes formes de richesses en général et qui partagent entièrement ou partiellement la langue et les cultures d’expression française.
Aucune surprise, la chute de Compaore a siffle la fin de la partie pour le majorayant automatiquement perdu le block de l’Afrique de l’Ouest qui, par le travail de Blaise, avait promis de le soutenir.
Les ennuis de Buyoya, c’est que presque la totalite de ses opportunites qu’il a eu avec la francophonie et l’UA reposaient sur Blaise, son intime, qui apparement disposait de plusieurs cables pour manipuler plusieurs organisations!
Il etait devenu clair quelques jours avant le sommet, que la partie se jouait entre deux candidats Lopez de Sassou et Jean du Canada et candidat non declare de la France!
Il appartenait donc a Buyoya, la seule candidature solide des trois autres de trancher, et il l’a fait!
Le travail de la France n’etait pas de convaincre le Burundi de soutenir Jean, mais plutot de s’assurer que le Burundi ne soutiendra pas Lopez! C’est la qu’il fallait monayer!
En tout cas et Peter et Buyoya sont rentres heureux!
Peter, on sait bien ce qu’il voulait de la France et Buyoya, ami de Lissouba et indesirable chez Sassou, y a probablement tire le visa canadien et quelques positionnements individuels pour lui et ses amis, qu’on ne tardera pas a connaitre!
En tout cas, Sassou est tres furieux, il a jure de former une equipe des presidents en but de limoger Francois Hollande et de ramener Sarkozy!
Une chose est sure, Sarkozy n’aura pas de problemes de financements de campagne!
Monsieur Jean Marie avec tout le respect que nous les internautes nous te devons je dois avouer que votre feuillet me surprend. C’est incroyable que vous ne dites rien sur notre candidat Buyoya et notre president qui etaient la et qui ont combattu pour que le candidat burundais passe. Votre mutisme est d’autant surprenant qu’une certaine opinion pense que c’est plutot le Burundi qui a fait capoter la chance a l’Afrique d’avoir un gagnant en se cramponant mordicus sur Buyoya arguant son statut de seul ancien chef d’Etat alors qu’il avait le desavantage d’avoir accede a 2 reprises au pouvoir par des putshs. Vous condamnez Sassou mais Sassou n’est pas Henri Lopez(en esperant que vous ne voulez pas insinuer que si Buyoya a perdu c’est a cause de l’image de Nkurunziza) et Obiang(idem) tant mieux…mais dites quelque chose sur notre pays quand meme!Ou a defaut proclamez votre droit de reserve pour une raison ou une autre. De toutes les facons tu commences a m’inquieter.
Cher Joseph,
Je crois avoir dit mon sentiment sur la candidature du president Buyoya dans la phrase suivant:
« D’autres, moins puissants, se sont accrochés mordicus dans l’espoir de monnayer un jour leur concession inévitable et prévisible… »
Pour le reste, Terimbere me semble avoir plus d’informations sur le sujet.
Il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat!
Fraternellement