Samedi 07 décembre 2024

Économie

Flambée des prix des denrées alimentaires: le sel n’est plus épargné

20/05/2024 3
Flambée des prix des denrées alimentaires: le sel n’est plus épargné
La montée des prix des produits de première nécessité s’est poursuivie ces derniers mois

Les prix de la plupart des denrées alimentaires de première nécessité continuent de monter en flèche depuis quelques mois dans la capitale économique Bujumbura. Des vendeurs et des consommateurs broient du noir mais ils espèrent un léger mieux pendant les mois de récoltes en vue.

Le cas du sel est aujourd’hui sur toutes les lèvres dans le marché dit Cotebu et Bujumura City Market. Un sac de 25 kg qui s’achetait à 23 mille BIF il y a plus ou moins un mois s’achète pour le moment à 40 mille BIF. Un kilogramme est donc vendu à 2 000 BIF alors qu’il était à 1 200 BIF il y a un mois selon les commerçants. La montée du prix de ce produit jugé dernier parmi les produits qui varient très souvent de prix étonne les commerçants et les consommateurs.

Les autres produits dont les prix sont revus à la hausse au marché Cotebu et Bujumbura City Market dit « Kwa Siyoni » sont les huiles de palme et de coton. « Les huiles ont fortement monté de prix », racontent les commerçants. Dans un mois, précisent-ils, le prix d’un litre d’huile de palme est passé de 7 500 à 9 000 BIF alors que celui du coton est passé de 12 000 à 15 000 BIF. Les prix d’un bidon de 20 l de ces deux produits ont grimpé respectivement de 120 à 140 mille BIF et de 148 à 185 mille BIF.

Les oignons sont les autres produits alimentaires qui ont continué de monter le prix ces derniers mois. Un kilo s’achète à 6 000 ou 7 000 BIF alors qu’au début de l’année, le kilogramme se négociait à 2 000 BIF, font savoir les commerçantes de ces produits.

Le riz plus ou moins stable

Heureusement, le prix du riz tend à se stabiliser ou à baisser. Le mercredi 16 mai 2024, un commerçant a fait savoir par exemple le prix du riz cultivé au Burundi vient de chuter de 300 BIF en passant de 3 500 à 3 200 BIF le kilo au marché de Cotebu. D’après nos sources, le prix du riz s’est stabilisé ces derniers mois à un prix variant entre 6 000 et 6 500 BIF pour le riz tanzanien et entre 3 800 et 4 000 BIF pour le riz burundais qui passe plus d’une année appelé Umuhitira.

Ce qui n’est pas la même courbe pour le haricot. En effet, sur une période de 2 à 3 mois, le haricot jaune est passé de 3 000 à 3 600 BIF tandis que celui appelé Kirundo est passé de 2 500 à 3 000 BIF.

Les commerçants interrogés estiment que la montée des prix de certains produits alimentaires serait principalement due à la pénurie des carburants qui ne trouve pas de solution. « Pour espérer mettre fin à cette augmentation des prix, l’État devrait apporter une solution à la pénurie des carburants », proposent-ils. Ils font observer que la carence des carburants est aggravée par certains administratifs de l’intérieur du pays qui ne facilitent pas la circulation des produits alimentaires. « Ils sortent des mesures interdisant par exemple de transporter le riz et le haricot vers Bujumbura », déplorent des commerçants œuvrant au marché Cotebu. Ils affirment être frustrés par ce genre de mesures dans cette période où ils s’attendent à une diminution du prix du riz puisque la période de récolte approche. Il s’agit des mois de juin et juillet.

Une situation inhabituelle

L’Association burundaise des consommateurs (Abuco) trouve que les prix des produits alimentaires varient de façon inhabituelle ces derniers temps. Il explique cela par la pénurie des carburants, surtout du mazout, qui fait que les commerçants ne puissent pas s’approvisionner en produits alimentaires. En tout cas, les consommateurs broient du noir.

D’après Pierre Nduwayo, président de l’Abuco, n’eût été la pénurie des carburants, les prix du riz auraient chuté plus remarquablement car certains agriculteurs ont déjà récolté. Ce qui n’est pas le cas pour le haricot. Il estime aussi que les raisons qui avaient été avancées par le gouvernement selon lesquelles la pénurie des carburants est due à la guerre en Ukraine ou ailleurs ne tiennent pas. La preuve est que dans les pays limitrophes avec le Burundi, il n’existe pas de pénurie des carburants. Il évoque plutôt un manque de devises pour l’importer et propose au gouvernement de privilégier le mazout au cours de l’importation des carburants afin de faciliter l’approvisionnement des commerçants. « Le mazout permet non seulement le transport de beaucoup de personnes par les gros bus mais aussi le transport des tonnes de denrées alimentaires dans de gros camions. », fait-il observer

Pour l’Abuco, la flambée des prix est en train de causer de la pauvreté dans les familles et d’aggraver les conditions de vie des citoyens. « Et cela est également à l’origine de la malnutrition dans les ménages qui ne peuvent plus acheter des aliments nécessaires. »

Les vendeurs et l’Abuco croient qu’avec les mois de récoltes de la saison 2024 B qui approchent, les prix du riz et du haricot pourront baisser. Les commerçants hésitent par ailleurs à s’approvisionner, craignant d’enregistrer des pertes.

Selon le Programme alimentaire mondial, le niveau des prix des denrées alimentaires de base en février 2024 était toujours très élevé au Burundi malgré l’avènement des récoltes de la saison 2024 A.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Ruvyogo

    Thinks fall apart in our beloved country.
    Le résultat d’une gestion désastreuse de notre guide suprême du patriotisme.
    Jesus christ, ou trouvons nous de tels qualificatifs

    • Marira

      De tels qualificatifs nous mettent à nû.
      Depuis 2005, nous sommes devenus un des pays les plus pauvres et le plus corrompu au monde.
      Il y a eu des dirigeants pendant cette période.
      C’est la conséquence d-une gouvernance ab…..

      • F

        @Marira
        Avant 2005 on n’était pas un des pays les plus riches du monde par ailleurs; peut-être que tu n’étais pas né. Je t’apprends que le Burundi indépendant a toujours été l’un des plus pauvres du monde. C’est factuel. Ceci étant dit, il faudrait qu’on ait quelqu’un qui puisse change la donne, faire mieux, un messie quoi!

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