<doc516|right>Les Burundais ont fêté avec faste le cinquantenaire de leur indépendance. Il serait de très mauvais goût de critiquer l’évènement. Certains pays ont été représentés au plus haut sommet, cela aussi il faut le saluer.
Néanmoins, selon les témoignages recueillis dans l’entourage de plusieurs invités de marque, la cérémonie sur la place de l’indépendance a tourné véritablement « au supplice. » Près de sept heures, sous la chaleur, à regarder un défilé presque interminable, c’était un peu trop. L’image de ce vice-président d’un pays voisin, âgé, écrasé par la chaleur, affalé dans son fauteuil, les yeux mi-clos, résume bien l’épreuve endurée par plusieurs prestigieux invités.
Et puis, le corps humain étant ce qu’il est, pour un quidam comme pour un prince ou un président, durant sept heures, certains besoins physiologiques demandent satisfaction … Les organisateurs ont visiblement péché par excès, à vouloir tout montrer.
Mais gardons tout de même le plus beau, pas ces orgues de Staline traînés avec leur gueules menaçantes devant les invités, mais l’impressionnante chorégraphie exécutée par des jeunes élèves sous la supervision de nos amis chinois (très impliqués) dans la fête.
Malgré tout, personne n’est dupe. Le Burundi est confronté à de sérieux problèmes de gouvernance. Dans un discours très élogieux envers le gouvernement, le ministre belge de la coopération a rappelé que « l’espace démocratique qui s’est créé au lendemain des élections de 2005 est trop souvent mis sous pression. Ces drames et incidents nuisent à l’image du pays dans la Communauté internationale. » Ce n’est pas anodin.
La fête est donc finie. Face au tollé général, le buste raté d’un Rwagasore ridé a été pudiquement recouvert d’un tissu.
Certains esprits mal tournés ont dit que cette statue était « une contrefaçon » chinoise… Une question de bon sens : qui a commandé et réceptionné la statue ? Certainement que l’on n’aura jamais la réponse.