Vendredi 20 juin 2025

Politique

Évariste Ndayishimiye : Cinq ans au pouvoir, quel bilan ?

Évariste Ndayishimiye : Cinq ans au pouvoir, quel bilan ?
Le président burundais et son homologue français Emmanuel Macron lors de la 3ᵉ Conférence sur les Océans

Le 18 juin 2020, Évariste Ndayishimiye prenait les rênes du pouvoir au Burundi. Cinq ans plus tard, son action apparaît comme un savant mélange d’avancées sensibles et de difficultés persistantes. À travers les domaines politique, économique et diplomatique, ce panorama retrace les réalisations majeures, les zones d’ombre et les défis qui ont jalonné ce quinquennat.

Sur le plan politique, dès son investiture, le président Ndayishimiye a affiché sa volonté d’apaiser le climat politique national. Plusieurs figures de l’opposition, exilées depuis la crise de 2015, ont répondu positivement à son appel et regagné le bercail. Parmi elles, Jean Bosco Ndayikengurukiye, Jérémie Ngendakumana, Pancrace Cimpaye et Anicet Niyonkuru ont franchi le pas.

Au cours de ses cinq ans au pouvoir, Ndayishimiye a vu son ex-Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni condamné à perpétuité pour atteinte à la sécurité nationale et détournement. Sa peine a été confirmée en appel le 27 juin 2024.

En lien avec cette politique d’apaisement, les médias longtemps suspendus ont progressivement repris leurs émissions. Bonesha FM, fermée depuis cinq ans, a rouvert ses portes le 23 février 2021, suivie par la BBC Gahuzamiryango le 30 mars 2022. Selon Reporters sans frontières, ce retour sur la scène médiatique a permis au Burundi de gagner trente-cinq places au classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 160ᵉ en 2020 à la 125ᵉ position en 2025.

Le 16 décembre 2022, l’Assemblée nationale du Burundi a adopté un nouveau découpage territorial censé favoriser le développement local et les partenariats public-privé. Si le gouvernement y voit une initiative de modernisation administrative destinée à attirer les investissements, l’opposition dénonce un projet à visée purement politique visant à renforcer l’emprise du CNDD-FDD sur l’appareil étatique.

Dans le même registre de réformes controversées, deux mesures ministérielles prises en 2021 et 2022 ont suscité l’indignation de nombreux citoyens. La première concernait la démolition de toutes les constructions jugées anarchiques dans une bande de six mètres de part et d’autre des routes nationales. La seconde imposait une délimitation stricte des zones de circulation pour les tricycles, motos et vélos à Bujumbura. Ces décisions ont été justifiées par des statistiques alarmantes faisant état, en 2021, de 3 449 collisions entre véhicules et de 1 543 accidents impliquant ces engins légers.

Toujours sur le plan politique, la crise électorale de 2024 a illustré l’intolérance croissante dans l’espace public. Le 9 avril 2024, l’Assemblée nationale a adopté une refonte du Code électoral qui relève substantiellement les cautions requises pour les candidats.

Selon plusieurs acteurs de la société civile, il s’agit là d’un véritable « verrouillage des urnes » qui rend plus difficile l’accès aux scrutins législatifs et communaux prévus pour 2025. Cette réforme s’est accompagnée d’une recrudescence d’atteintes aux libertés politiques : interdictions de réunions publiques, arrestations arbitraires, confiscation de drapeaux et actes de vandalisme contre les permanences des partis d’opposition.

L’éviction d’Agathon Rwasa à la tête du CNL constitue un épisode marquant de cette période trouble. Le 30 avril 2024, lors d’un congrès extraordinaire tenu à Ngozi, Nestor Girukwishaka a été désigné comme nouveau président du parti. Rwasa et ses fidèles ont immédiatement dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « pseudo-congrès » organisé avec la bénédiction des autorités.

La campagne électorale de mai-juin 2025, bien qu’officiellement centrée sur les élections législatives et communales, a pris des allures de pré-campagne présidentielle. Les trois semaines qu’a duré la campagne ont été marquées par des actes d’intimidation et bien d’autres difficultés comme les problèmes de déplacements empêchant les rencontres entre certains candidats et leurs électeurs. Le scrutin s’est conclu sur une victoire contestée du parti présidentiel.

Économie : pénuries récurrentes et inflation galopante

Sur le plan économique, le quinquennat du président Ndayishimiye a été sérieusement fragilisé par deux crises majeures. La première concerne la pénurie des carburants devenue chronique. La seconde porte sur le manque aigu de devises étrangères. Ce qui a creusé l’écart entre le taux officiel (environ 2 900 BIF pour 1 USD) et le taux parallèle (atteignant jusqu’à 7 500 BIF). Conséquence directe : l’inflation est passée de 7,5 % en 2020 à 45,5 % en avril 2025, plongeant de nombreux ménages dans la précarité.

Pour tenter d’insuffler une nouvelle dynamique à l’économie nationale, le gouvernement a convoqué, le 18 novembre 2022, un forum national de développement réunissant experts, intellectuels et partenaires techniques et financiers. Les débats ont porté sur des secteurs clés comme l’agriculture, la gouvernance économique, la transparence dans la gestion des projets publics, l’optimisation des recettes d’exportation et la promotion du tourisme.

Malgré des efforts, certains projets structurants peinent à se concrétiser. En 2024, la découverte d’un gisement minier à Murehe, dans la province de Kirundo, avait suscité de grands espoirs. Cependant, l’attribution de son exploitation à la société Sotrevo, inconnue du grand public et opaque quant à son actionnariat et à ses capacités financières, a vite semé le doute.

Ces dernières années, le secteur minier a suscité de nombreuses interrogations en raison d’un manque de transparence. Un exemple emblématique concerne les recettes attendues, estimées à plus de 40 milliards de francs burundais pour l’année budgétaire 2023-2024, dont pas un seul centime n’a été versé dans les caisses du Trésor public.

Autre projet emblématique, la reconstruction du marché central de Bujumbura confiée à la société Ubaka Nation Group qui reste au point mort. Le mégacomplexe de 30 étages, censé être financé par une souscription citoyenne, figure pourtant parmi les 67 projets prioritaires présentés lors de la Table ronde des investisseurs organisée les 5 et 6 décembre 2024. Malgré les travaux de déblaiement initiaux, l’absence de financements concrets a figé le chantier.

Evolution du taux d’inflation
Source : BRB

Diplomatie : retour et oscillations

Sur le plan diplomatique, le président Ndayishimiye a multiplié les démarches pour mettre fin à l’isolement international du Burundi hérité de la crise de 2015. Au cours de ses cinq années au pouvoir, il a effectué des visites officielles dans plusieurs pays africains, mais aussi à l’international, se rendant en Amérique du Nord, en Europe et jusqu’en Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam.

Plusieurs avancées notables ont été enregistrées : le 4 décembre 2020, le Conseil de sécurité de l’ONU mettait fin à ses rapports périodiques sur le Burundi ; la Francophonie a levé ses mesures restrictives le 4 novembre 2021 ; les États-Unis, le 18 novembre 2021, ont levé les sanctions individuelles visant huit personnalités burundaises, tandis que le Conseil européen, le 8 février 2022, a supprimé l’embargo sur l’aide directe aux institutions publiques burundaises.

Cependant, les relations avec le Rwanda, après une courte embellie, se sont de nouveau dégradées. La frontière, officiellement rouverte en octobre 2022 après sept ans de fermeture, a été refermée le 11 janvier 2024 à la suite de nouvelles tensions sécuritaires. Ce regain d’hostilité a compromis le rapprochement amorcé lors de la rencontre entre Evariste Ndayishimiye et Paul Kagame en février 2023.

Sur la scène régionale et continentale, le président burundais s’est vu confier plusieurs responsabilités : président de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) en juillet 2022 avec la crise en RDC comme priorité ; troisième vice-président du Bureau de l’Union africaine en février 2023 chargé du programme « Jeunesse, paix et sécurité », et président du Comesa à l’issue du sommet du 31 octobre 2024 à Bujumbura.

Le chef de l’État burundais a également consolidé les relations bilatérales avec des puissances extérieures. Le 30 mai 2023, la visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a débouché sur un partenariat pour la formation de spécialistes burundais en énergie nucléaire. Le 5 mai 2023, le secrétaire général des Nations-unies a salué à Bujumbura le « rôle positif » du Burundi dans les efforts de paix régionaux et appelé à la désescalade des tensions en RDC et au Soudan.


Réactions

Gaspard Kobako : « L’étau s’est resserré. »

Sur le plan politique, Gaspard Kobako, à la tête du parti Alliance nationale pour la démocratie (AND-Intadohoka), exprime une vive inquiétude quant à l’évolution du paysage politique burundais. Il salue l’agrément de son mouvement et du FPI, des actes politiques « témoignant d’une ouverture », avant de dénoncer « un net recul démocratique consécutif aux élections du 5 juin 2025 » qu’il qualifie de scrutin d’« un arbre qui cache une forêt ».

Kobako critique les mesures répressives prises contre les opposants. « Le ministre de l’Intérieur a menacé d’emprisonner tous ceux qui commenteraient les résultats sans autorisation », rappelle-t-il alors que plusieurs responsables politiques se trouvent déjà sous le coup d’amendes ou de détention. Gaspard Kobako déplore également la restriction de la liberté de la presse en période électorale qu’il juge « liberticide », malgré la réouverture de certaines radios.

Plus largement, il met en garde contre « la dérive totalitaire annonçant le retour à un parti unique » et appelle à un gouvernement enrichi de technocrates compétents plutôt que de militants corrompus.

En économie, il qualifie de « crise récurrente » la pénurie des carburants et la flambée des prix, qui plongeraient les ménages dans la pauvreté. Il regrette le blocage des projets structurants comme la réhabilitation du marché central et la lenteur à concrétiser la découverte minière de Murehe.

Sur la scène diplomatique, Kobako note que, malgré de nombreuses visites à l’étranger, « on ne perçoit pas directement les dividendes ». Il appelle à constituer « une équipe de technocrates » pour transformer ces opportunités en bénéfices tangibles et redynamiser la présence du Burundi au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est et au-delà.

Hamza Venant Burikukiye : « Le climat politique est resté apaisé grâce à la paix et à la sécurité. »

Hamza Venant Burikukiye, représentant de Capes+, se dit satisfait du climat politique et des avancées institutionnelles. Selon lui, « le climat politique est resté apaisé grâce à la paix et à la sécurité qui règnent sur l’ensemble du territoire national ». Il salue également l’amélioration de la liberté d’expression rendue possible par l’ouverture du dialogue souvent « initiés et parfois animés en personne par le président de la République ».

Sur le plan juridique, il note que la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) a conservé son statut A, preuve d’une « crédibilité retrouvée », et évoque la visite en avril 2025 de la Commission africaine des droits de l’Homme pour saluer « l’avancée spectaculaire des droits humains au Burundi ».

Il félicite le chef de l’État pour « son leadership diplomatique éclairé » illustré par la présidence prochaine de la CEAC et de l’Union africaine, après celles de l’EAC et du Comesa.

Jean de Dieu Mutabazi : « L’intégrité territoriale du Burundi a été défendue. »

Jean de Dieu Mutabazi, le président du parti Radebu dresse un bilan nuancé, avec un accent mis sur la diplomatie et la sécurité. Il rappelle que « la réhabilitation du Burundi au niveau diplomatique lui a redonné sa place au sein du Concert des nations ». Il cite la levée des sanctions par l’ONU, l’Union européenne et les États Unis.

Il estime que « l’intégrité territoriale du Burundi a été défendue, sans oublier les efforts déployés pour stabiliser notre voisin, la RDC ».

Sur le plan social, il se réjouit de la consolidation de l’unité nationale, fruit de la lutte contre toutes les formes de divisions. Toutefois, il souligne un défi majeur. « Il y a encore un grand défi à relever au niveau de la carence des devises » tout en misant sur la vision 2040 2060 pour redynamiser l’économie par l’exportation du café, du thé et des minerais, et par une coopération accrue avec les bailleurs.

Olivier Nkurunziza : « La démocratie est en péril »


Le président du parti Uprona, Olivier Nkurunziza, adopte un ton plus critique en pointant la fragilité démocratique et les insuffisances de la justice. S’il reconnaît qu’« il n’y a pas de guerre au Burundi et que les disparitions forcées ne sont plus au même degré qu’avant », il accuse le pouvoir d’avoir manqué à ses promesses sur la justice. « Le président a voulu une justice saine, mais cela n’a pas été le cas. La corruption et l’injustice persistent. »

S’agissant de la démocratie, il déplore que « la démocratie soit en péril au Burundi. A la fin de ces cinq ans, elle a été massacrée » soulignant les élections entachées de contestations et d’intimidations.

Sur le plan économique, il qualifie la situation de « presque dramatique » évoquant la cherté de la vie, la rareté des devises et l’échec dans la distribution des engrais. « Les gens ont payé, mais ils ont reçu très tardivement ces engrais. Ce qui a hypothéqué la production nécessaire ».

Au niveau diplomatique, il invite le président à nommer « des ambassadeurs chevronnés, des ambassadeurs qui ont de l’expérience pour représenter le Burundi » afin de traduire en faits les succès diplomatiques.

Faustin Ndikumana : « Le taux d’inflation a tellement augmenté au cours de ces cinq ans. »

En tant qu’économiste, dans son analyse, Faustin Ndukumana de Parcem apporte une vision chiffrée de la crise économique et des faiblesses de la gouvernance. Il relève que « nous sommes à une inflation de 40 % en 2025 alors qu’en 2020 l’inflation était de 8 % ».

Selon lui, les réserves de change ont fondu passant de plus d’un mois et demi à « zéro et demi d’importation ». La dévaluation de la monnaie, de 3 000 à 7 500 BIF pour un dollar sur le marché noir aggrave la rareté des produits importés, notamment les carburants. Il dénonce aussi la pénurie persistante d’engrais chimiques, responsable selon lui d’une baisse de la production du café et d’un déficit de recherche agricole. « Il y a une politique incohérente au niveau de l’agriculture. »

Sur la lutte contre la corruption, il constate qu’« un grand nombre de dossiers continuent à être dénoncés sans qu’il y ait des actions concrètes ». Il cite les affaires du barrage de Mpanda ou du ministère des Finances.

Il critique l’instrumentalisation de la justice et la tendance à ignorer les équilibres constitutionnels. « Le président de la République a laissé entendre qu’il ne pourra plus respecter les équilibres constitutionnels », notamment par le non fonctionnement de la Haute Cour de justice. Il conclut sur un recul démocratique, « une tendance vers le monopartisme » et pointe la montée du chômage des jeunes qui pousse beaucoup d’entre eux à l’exil.

Alexis Nimubona : « les 5 ans au pouvoir ont été marqué par des promesses non tenues »

Alexis Nimubona, chargé de la communication de l’Olucome, l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, estime que la période de 2020 à 2025 a été caractérisée par beaucoup de slogans et de promesses qui n’étaient pas suivies par des actions concrètes.

« C’est une période qui a été caractérisée par une pénurie persistante et généralisée de produits sensibles, dont entre autres les produits pétroliers, les produits pharmaceutiques, l’eau, l’électricité, etc. Cette carence a été généralement causée par la carence des devises. »

Le taux d’inflation a monté enflèche, poursuit-il, en2020, le taux d’inflation annuel était estimé à 5,6%, tandis qu’il était autour de 26,1% à mars 2025 selon les données de l’INSBU. « Selon les sources de données crédibles, le taux d’inflation actuel s’établit autour de 40%. Ce qui est alarmant, c’est un tau que le Burundi n’a jamais atteint depuis son indépendance. En conclusion, au niveau de la croissance économique, le bilan est sombre. »

Pour conclure au point de vue diplomatique, M. Nimubona rappelle que durant les 5 ans de pouvoir du président Evariste Ndayishimiye, le gouvernement n’a pas réussi à convaincre l’Union Européenne à lever ses sanctions sur les Burundi. « Ce que l’on peut aussi remarquer, c’est que les frontières entre les Burundi et les Rwanda sont restées fermées, ce qui est un obstacle pour les échanges et le commerce transfrontalier. »

Jean Nduwimana : « Le Burundi a été caractérisé par des zizanies au niveau de la hiérarchie du pouvoir. »

Jean Nduwimana, représentant de l’Association des jeunes pour la non-violence active (AJNA), indique que, durant le pouvoir du président Evariste Ndayishimiye, sur le plan politique, le Burundi a été marqué par des zizanies au sein de la hiérarchie au pouvoir, notamment la difficulté de gouvernance entre le premier ministre et le président de la République, et par conséquent, le défi du premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni, suivi de son emprisonnement. « Le pouvoir du président Ndayishimiye n’a pas marqué grand-chose au niveau du développement de la nation. »

En effet, poursuit-il, au niveau des textes législatifs, on a constaté des tâtonnements, notamment des promesses non aboutissantes, à l’occurrence, la prise en charge des retraités, qui, jusqu’à maintenant, n’a pas encore été réalisée. « Le président de la République, dans son discours à la nation, dans son discours d’investiture, il a bel et bien lui-même accepté que les retraités, désormais, vont recevoir le salaire égal au dernier salaire qu’ils percevaient, et jusqu’à maintenant la promesse n’est pas tenue. Sur le plan politique, la période de 5 ans du président Ndayishimiye a été caractérisée par l’incapacité de trouver la solution efficace aux questions de la population, notamment le manque de devises, les hausses des prix. »

Depuis 2020, un recul éminent de la démocratie s’est manifesté. « L’exemple est la préparation des élections qui n’était pas démocratique, des élections inclusives et libres. En effet, les Burundais attendaient que les élections de 2025 commencent avec la finition du rapatriement des réfugiés situés dans plusieurs pays. Cela montre que c’est un pouvoir qui a échoué à réconcilier les Burundais. »

Sur le plan économique, depuis ces cinq années, le président de la République n’a pas pu développer la coopération entre le Burundi et les autres pays. « Le Burundi attendait la solution sur la crise du manque d’aide étrangère, c’est-à-dire l’appui budgétaire qui a été suspendu depuis le mandat précédent. Jusqu’à maintenant, la coopération au développement sous le pouvoir de Ndayishimiye n’a pas pu dénouer cette question aussi intéressante, d’autant plus que le Burundi a énormément besoin d’aide étrangère, notamment de l’appui budgétaire en devise. »

Et surtout, poursuit-il, d’autant plus que le Burundi exporte seulement le café en petite quantité et le thé, ce qui amène des poussières de devise qui ne peuvent pas faire face aux charges que le Burundi doit prendre à l’étranger, notamment l’acquisition de produits pétroliers, de produits médicaux, etc.

F.N : « Un bilan en clair-obscur »

D’après cet économiste qui a requis l’anonymat, lorsque Ndayishimiye accède au pouvoir, le Burundi sort d’une décennie tumultueuse avec des institutions fragilisées et d’une économie exsangue. « Dès son investiture, Evariste Ndayishimiye affiche des ambitions claires. Dans son discours inaugural, il promet de bâtir le Burundi sur des bases solides : la bonne gouvernance, le respect et la protection des droits de la personne humaine. Cette rhétorique tranche avec les années Nkurunziza et nourrit l’espoir d’une ouverture démocratique.

Cet économiste parle des premiers signaux encourageants. « La première année de mandat semble confirmer cette volonté de changement. Le président ordonne la libération de plusieurs défenseurs des droits humains et journalistes emprisonnés sous l’ère Nkurunziza. Cette mesure de clémence, saluée par la communauté internationale, s’accompagne d’une diplomatie plus ouverte. L’Union européenne et les États-Unis reprennent progressivement leur coopération avec Bujumbura, levant certaines sanctions et restaurant l’aide au développement. »

Sur le plan économique, poursuit-il, le chef de l’Etat lance des initiatives concrètes pour améliorer le quotidien des Burundais. « L’accès aux engrais pour les agriculteurs est facilité, l’approvisionnement en produits de première nécessité comme le sucre et le ciment est amélioré, et des efforts sont déployés pour renforcer l’approvisionnement énergétique. Ces mesures, bien que modestes, témoignent d’une volonté de s’attaquer aux problèmes concrets de la population. »

Cependant, indique F.N, la promesse présidentielle selon laquelle « chaque bouche doit avoir à manger et chaque poche doit avoir de l’argent » se heurte rapidement à la réalité économique. « La croissance, bien qu’en légère progression, reste insuffisante pour absorber une démographie galopante. Le PIB réel passe de 1,8% en 2022 à 2,8% en 2023, une amélioration certes, mais encore loin des objectifs nécessaires pour transformer structurellement l’économie burundaise. »

Et d’ajouter : « Plus préoccupant encore, l’inflation flambe de manière incontrôlée. Après avoir atteint 18,8% en 2022, elle bondit à 45.6% en 2025 principalement tirée par la hausse vertigineuse des prix alimentaires qui augmentent de 37,2%. Cette spirale inflationniste frappe durement les ménages les plus vulnérables et contredit les promesses d’amélioration du pouvoir d’achat. »

Selon F.N, la dépréciation du franc burundais, qui perd 38,5% de sa valeur face au dollar américain, aggrave encore la situation. « Les produits importés deviennent inaccessibles pour une large partie de la population, transformant les promesses de prospérité en amères désillusions. »

Sur la scène internationale, analyse cet économiste, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a réussi à redorer le blason du Burundi. « Sa nomination à la tête de la Communauté d’Afrique de l’Est constitue une reconnaissance majeure de son leadership régional. Les visites diplomatiques se multiplient, notamment celle du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en mai 2023, qui ouvre de nouvelles perspectives de coopération, particulièrement dans les domaines de l’éducation et de l’énergie nucléaire. »

D’après lui, cette ouverture diplomatique porte ses fruits avec la reprise de l’aide internationale. « L’Union européenne et la Banque mondiale relancent leurs programmes de soutien, apportant des financements cruciaux pour le développement des infrastructures et des services sociaux. »

Quid de la Vision 2040-2060 ? F.N trouve que le président Ndayishimiye mise sur une vision à long terme. « Le Plan National de Développement actualisé vise à faire du Burundi un “pays émergent en 2040 et développé en 2060”. Le Burundi met en avant ses richesses minières considérables – or, nickel, lithium, terres rares – et ses potentialités agricoles pour attirer les capitaux. Cependant, les experts s’interrogent sur le réalisme de ces objectifs et pointent l’absence de cadre opérationnel efficace pour leur mise en œuvre. »

Pour l’économiste, le bilan du président Ndayishimiye se révèle contrasté. « Après les élections législatives de juin 2025, Evariste Ndayishimiye fait face à un défi majeur : traduire ses ambitions en réalisations concrètes. Le succès de la seconde partie de son septennat dépendra largement de sa capacité à réconcilier développement économique et ouverture démocratique. Les deux années qui séparent le Burundi de 2027 seront cruciales pour déterminer si les promesses de transformation pourront enfin se concrétiser ou si elles resteront lettre morte. »


Interview avec André Nikwigize

« Un quinquennat extrêmement éprouvant pour la population. »

Selon l’économiste André Nikwigize, les 5 ans de présidence d’Evariste Ndayishimiye sont caractérisés par une pauvreté extrême qui touche plus de 80% de la population, une corruption qui s’est maintenue à un niveau élevé, un pays isolé de la région et du monde, des déséquilibres financiers majeurs, une économie au bord de la faillite, des centaines de milliers de Burundais réfugiés vivant des conditions difficiles dans les pays voisins, un espace politique et civique fermé ainsi que des violations massives des droits de l’Homme.


Quid de la situation des droits de l’Homme ?

Dès son entrée en fonction, en juin 2020, le président Evariste Ndayishimiye recevait des rapports accablants de violations des droits de la personne humaine par son gouvernement. En septembre 2020, la Commission Internationale d`Enquête sur le Burundi publia un rapport dans lequel elle stigmatisait les violations massives des droits de l`Homme qui se poursuivaient au Burundi, la fermeture de l`espace politique, le muselage de la presse et de la société civile.
Les associations de la société civile relevaient des données et des indicateurs qui inquiétaient et qui dénotaient d’une détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire connue depuis 2015. En date du 11 mars 2021, lors de la 46e Session régulière de la Commission des droits de l`Homme, dans un Dialogue interactif sur le Burundi, les délégations réitérèrent leurs profondes inquiétudes sur les violations massives des droits de l`Homme au Burundi, en demandant au gouvernement de prendre des mesures urgentes en vue d`arrêter ces violations et d`ouvrir l`espace politique et de la presse.

Et cinq ans après ?

Les mêmes rapports reviennent sur le même constat de violation des droits de l’Homme, la fermeture de l’espace politique et civique ainsi que la situation critique de plus de 300 000 citoyens croupissant encore dans des camps de réfugiés dans les pays voisins. Aucune mesure n’est prise par le gouvernement pour améliorer la situation. Des personnes sont massacrées chaque jour, d’autres, emprisonnées pour avoir exprimé leurs opinions, des hommes politiques, des journalistes, de simples citoyens. Dans l’impunité totale.

Que dire du combat contre la corruption ?

A sa prise de fonction, en juin 2020, le président Evariste Ndayishimiye promit de combattre la corruption, en déclarant que : « Le pillage, le gaspillage de la richesse nationale et la corruption doivent être interdits. C’est moi qui suis chargé de cela, je demande aux Burundais de m’aider ». Il voulut immédiatement appliquer la loi anti-corruption du 18 avril 2006 portant mesures de prévention et de répression de la corruption et des infractions connexes, qui, dans son article 29, stipulait que : « Dans un délai n’excédant pas quinze jours à partir de leur entrée en fonction, le Président de la République, les Vice – Présidents de la République, les membres du Gouvernement, les membres des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat sont tenus de déposer à la Chambre Judiciaire de la Cour Suprême, une déclaration certifiée sur l’honneur exacte et sincère, de leurs biens et patrimoines ainsi que ceux de leurs conjoints et enfants mineurs, qu’ils soient propriétaires, usagers ou détenteurs habituels ». Il instruisit, par conséquent, ceux qui sont concernés par cette loi d’aller faire leurs déclarations dans les deux semaines.

A l`échéance, le Président déclara qu`il ne sera pas possible de faire ces déclarations, que cela prendrait plusieurs jours, et que de toute façon, la richesse d`une personne ne concernait qu`elle et sa famille.

Après s’être trouvé dans l’incapacité d’imposer aux hauts fonctionnaires de l’Etat de déclarer leurs richesses, conformément à la Constitution, d’arrêter les hauts fonctionnaires rendus coupables de détournement des fonds publics, le chef de l’Etat a, de nouveau, avoué son incapacité à combattre la corruption, en demandant à ce que ceux qui ont détourné les fonds de l’Etat aillent les déposer, discrètement, sur le compte de l’Etat ouvert à la Banque centrale.

Les populations burundaises avaient fondé l’espoir que le nouveau chef de l’Etat, qui, par ses nombreuses déclarations, pour dénoncer la corruption et ses méfaits sur l’économie, allait enfin prendre le taureau par les cornes et prendre des mesures concrètes pour arrêter cette hémorragie des ressources publiques. Plusieurs dossiers ont fait l’objet de détournements de fonds sans qu’aucune enquête ne soit entreprise par le gouvernement.

Lesquels ?

Nous pouvons citer les fonds accordés au Burundi pour lutter contre la pandémie de Covid-19 par des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, BAD, etc.) ; le projet de construction du barrage de Mpanda pour 54 milliards de francs burundais ; les projets de barrages hydroélectriques de Jiji-Mulembwe ; la gestion des dossiers miniers de Gakara, Musongati, Murehe, de l’or, etc. ; l’allocation des devises par la Banque centrale aux opérateurs économiques et le rapatriement des devises par ces mêmes operateurs ; la gestion de l’importation des carburants et de la réexportation ; la gestion des fonds découlant des missions de maintien de la paix ; le système d’attribution des marchés publics ; et d’autres cas de détournements et de malversations.

Et pourtant, dans ses réunions publiques, le chef de l’Etat déclarait qu’il connaissait les responsables de ces méfaits et qu’il allait les appréhender.

Des analystes parlent de la faillite des entreprises publiques

Si les entreprises publiques ont joué et continuent à jouer un rôle fondamental dans l`économie nationale, pour remplir des missions de service public, dans des secteurs d’importance systémique dont dépend l’ensemble de l’économie, offrir des services sociaux vitaux nécessitant de gros investissements et où la rentabilité s’effectue sur le long terme, depuis quelques années, elles subissent des crises énormes, conduisant à leur faillite et leur disparition. Et pourtant, le gouvernement a une grande responsabilité dans les crises que connaissent ces entreprises publiques.

Comment ?

Les facteurs principaux de cette responsabilité de l`Etat sont notamment : L`absence d`une planification stratégique pour définir les objectifs à atteindre, les ressources nécessaires, les défis à relever, etc. Les multiples interventions de l’Etat sur les entreprises publiques, au travers des nominations de personnels aux postes de responsabilité, sans tenir compte de leurs compétences techniques et managériales ; Une gestion des entreprises publiques fortement très centralisée et très hiérarchisée, avec des structures rigides, totalement inadaptées à des entreprises qui doivent réagir vite dans une conjoncture nationale et internationale changeante ; Une Administration de l’Entreprise politisée, avec des Conseils d’Administration dont les rôles sont réduits souvent à des chambres d’enregistrement des décisions du pouvoir de tutelle, et des membres, fonctionnaires de l`Etat, qui ont du mal à remettre en cause les décisions de leur ministre ou du responsable de l`entreprise publique, le protégé du pouvoir.

Après plusieurs années de crise, les entreprises publiques se retrouvent avec des déficits énormes, et l`Etat se résout à les vendre à des prix dérisoires, souvent à des proches du pouvoir. Il existe des prédateurs, qui, sous des noms d`opérateurs économiques privés, s`associent avec des personnalités haut-placées du pouvoir pour racheter ces entreprises.

Peut-on parler des crises financières aiguës ?

Depuis plusieurs années, le gouvernement fait face à des crises financières aiguës découlant notamment de : la faiblesse des exportations, la baisse de l’aide étrangère, la faiblesse des investissements privés étrangers.

Le faible niveau d’investissement dans les secteurs d’exportation, en particulier, dans la production du café, du thé et d’autres produits agricoles d’exportation, a conduit à la chute des recettes d’exportations. La part des exportations par rapport aux importations, qui représentait 21% en 2005, ne représente plus que 12% en 2025.

A la suite de l’accès au pouvoir du CNDD-FDD, dans le cadre de l’Accord d’Arusha, les partenaires de développement avaient fourni des appuis financiers importants. L’aide au développement avait fortement augmenté passant de 342 millions de dollars US en 2005 à 742 millions de dollars US en 2016. Mais, à la suite des violations des droits de l’Homme intervenues depuis 2015, et la décision de certains partenaires de suspendre leurs aides au Burundi, l’aide au développement a baissé, jusqu’à se retrouver au niveau de 2005 actuellement. C’est une situation extrêmement difficile pour les populations, aussi bien pour l’aide humanitaire que pour les projets de développement, visant l’augmentation de la production agricole.

Compte tenu de l’instabilité politique, le Burundi est considéré par les investisseurs étrangers comme un pays à haut risque. Par conséquent, malgré l’enthousiasme montré au début par les investisseurs étrangers, ces derniers se sont progressivement retirés, et très peu sont prêts à investir au Burundi. Les investissements directs étrangers, qui avaient atteint 220 millions de dollars en 2017, sont redescendus à moins de 30 millions de dollars US en 2025.

Et les pénuries qui s’observent ?

Avec les crises financières, s’en est suivie une série de pénuries, la première pénurie étant celle des devises étrangères, résultant du déséquilibre entre les entrées de devises (exportations, aide étrangère, investissements étrangers, tourisme, etc.) et la sortie de devises (importations, paiement de la dette extérieure, transferts de capitaux, etc.). Dans ce contexte, les réserves en devises se sont fortement amenuisées couvrant, à peine, deux semaines d’importations. C’est l’impasse financière.

L’autre pénurie, liée à la première, est celle des carburants. Il faut, au moins 30 millions de dollars par mois pour satisfaire le marché national en carburants, soit 360 millions de dollars par an, alors que les recettes provenant des exportations n’atteignent même pas 200 millions de dollars US. Sans inclure les besoins d’importations d’autres produits de première nécessité, les médicaments, les engrais, les matériaux de construction, les produits alimentaires, etc.

Ces pénuries financières et de carburants ont provoqué d’abord une hausse généralisée des coûts de transport, mais également des pénuries en cascade des produits de première nécessité, surtout les produits importés ainsi que les produits alimentaires qui doivent être transportés d’une province à une autre.

Quel est l’impact sur la vie des Burundais ?

De crises en crises, la pauvreté et la faim se sont amplifiées au cours des 5 dernières années. L`agriculture a vu sa production chuter de plus de 40% au cours des 5 dernières années. Ce qui a alourdi fortement le bilan des victimes de l’insécurité alimentaire, et engendré la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux. Le niveau d’insécurité alimentaire, presque deux fois plus élevé que la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, est alarmant. Environ 6 millions de personnes, soit presque la moitié de la population, souffrent d’insécurité alimentaire, et 6 enfants sur 10 présentent un retard de croissance selon les rapports des institutions internationales tandis que le taux de prévalence du paludisme affecte environ 40% des enfants.

Face au renchérissement du coût de la vie, la hausse des prix et la baisse des revenus, les ménages dans les centres urbains sont également affectés par l’extrême pauvreté. La pauvreté urbaine touche plus de 15% de la population. Certains parmi eux doivent rechercher des revenus complémentaires. Les jeunes en chômage se lancent dans des activités informelles de survie tandis que les jeunes des campagnes émigrent vers les centres urbains, à la recherche des emplois rémunérés. Ce qui ajoute une pression supplémentaire à la pauvreté urbaine.

Face à toutes les crises que connait le pays depuis dix ans, les violations des droits de l’Homme, la crise de la production agricole, la baisse des exportations, la baisse des aides étrangères, la réticence des investisseurs privés à venir investir au Burundi, la crise des entreprises publiques, conjuguées à une gouvernance chaotique et un faible leadership, les populations ont été plongées dans une pauvreté extrême. Plus de 80% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté de 2$ par personne et par jour.

En 2023, les institutions de Washington avaient tenté d’aider le gouvernement à engager des réformes économiques et financières, mais, après une année, le leadership burundais a jugé que les réformes proposées étaient trop dures, et le FMI a été dans l’obligation de suspendre le programme avec le gouvernement.

Qu’attendre de l’avenir ?

Malgré les apparences et ce que le pouvoir en place veut montrer au public national et international, les populations sont désespérées. Elles avaient espéré que les élections législatives du 5 juin 2025 allaient ouvrir la voie vers un changement de la configuration parlementaire, pour une nouvelle gouvernance. Beaucoup de citoyens étaient prêts à voter pour le changement. Mais, paradoxalement, les résultats provisoires ont montré que le parti au pouvoir, le CNDD-FDD a raflé tous les postes au Parlement. Signe de plébiscite de la population et une démocratie parfaite.

Beaucoup de citoyens auraient souhaité dénoncer les fraudes, mais, compte tenu du climat de terreur qui a prévalu avant, pendant et après les élections, ils ont préféré garder le silence. Les résultats de 100% attribués au parti CNDD-FDD ont une double signification, politique et économique.

Expliquez

Au niveau politique, il s’agit du déni du pluralisme politique et de la démocratie. C’est un système autocratique en vue. Cela veut dire que, à l’avenir, les acteurs politiques, les organisations de la société civile, les populations, devront suivre et appliquer scrupuleusement les directives du parti au pouvoir. Aucun dialogue possible pour une paix durable et la relance de la production économique, aucune critique sur la gestion du pouvoir.

Au niveau économique, le nouveau Parlement consacre le statu quo, c’est-à-dire, un Parlement aux ordres du parti, tandis que la pauvreté et la faim, le chômage des jeunes, l’accès aux opportunités, etc, vont s’accentuer. Il reste deux ans pour la fin du mandat d’Evariste Ndayishimiye à la tête du pays. Faut-il s’attendre à des changements futurs dans la gouvernance ? Dans tous les cas, le quinquennat qui vient de s’achever n’a pas permis de sortir les Burundais de la crise de pauvreté et la misère dans lesquelles les populations se trouvent aujourd’hui.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Messe d’action de grâce vs Messes basses pour Neva

Comme il se doit, à l’occasion des cinq années de pouvoir du président Évariste Ndayishimiye, le champagne sera sabré. Les convives, dans une sorte de cène républicaine, lèveront leurs verres pour porter des toasts et lui souhaiter une « longue (…)

Online Users

Total 1 488 users online