Vendredi 26 avril 2024

Politique

Désormais, une ordonnance régissant la contribution aux élections de 2020

12/12/2017 19

Le ministre de l’Intérieur a sorti ce lundi 11 décembre conjointement avec celui des Finances une ordonnance sur les modalités de collecte de la contribution aux élections de 2020.

Pascal Barandagiye(à droite) : «Le fonctionnaire qui ne voudrait pas donner sa contribution est tenu à le faire savoir par une lettre».

Elle classe les contributeurs dans trois catégories. Les citoyens non-salariés, les citoyens fonctionnaires et autres. Ceux de la première catégorie donneront une contribution fixe : «Elle est de 2 mille Fbu par an par ménage et de mille Fbu par an pour les élèves et les étudiants en âge de voter. » Il s’agit là du Burundais vivant de «l’agriculture ou d’un simple métier qui ne génère pas de salaire mensuel.»

Les contributions pour la deuxième catégorie sont déterminées en fonction de leurs salaires. Les Burundais qui touchent jusqu’à 50 mille Fbu contribueront 500 Fbu par mois. Ceux dont le salaire est compris entre 50.001 et 100 mille Fbu donneront une contribution mensuelle de 1000 Fbu.

La contribution sera de 2 mille Fbu chaque mois pour ceux dont le barème salarial est entre 100.001 et 200 mille et de 5 mille Fbu pour celui situé entre 200.001 et 500 mille Fbu.

Entre 500.001 et un million, la contribution sera de 30 mille par mois. Pour ceux dont le salaire est supérieur à un million, leur contribution sera d’un mois de salaire par an.

Est citoyen fonctionnaire, précise l’ordonnance, toute personne qui exerce une fonction publique et parapublique. Entre autres des membres du parlement et du gouvernement, des diplomates burundais, des membres de corps de Défense et de Sécurité et cadres de l’Etat.

Une contribution équivalente telle que définie dans les lignes précédentes sera retenue à la source pendant une période deux ans à partir du mois de janvier.

«La contribution est volontaire»

La catégorie dénommée « Autres » regroupe à son sein tous ceux qui ne figurent pas dans les deux dernières. Des entreprises, des sociétés, des confessions religieuses, des associations sans but lucratif, des commerçants, des Burundais de la diaspora, des opérateurs économiques, etc.

L’ordonnance souligne que les contributions de ces derniers sont volontaires. «Elles sont guidées par leur propre volonté et sens patriotique de chaque contributeur».

Le ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, insiste sur l’importance de la tenue des élections. S’il n’y a pas d’élections, indique-t-il, c’est un vide institutionnel qui s’en suit, entraînant des guerres, des destructions, etc. «Une situation que l’on ne pourra pas souhaiter à aucun pays dans le monde».

Ce membre du gouvernement tient tout de même à mentionner que la contribution aux élections n’est ni un effort de guerre ni un impôt : «On doit s’acquitter de ce devoir citoyen d’une manière volontariste.» Avant de renchérir : «Le fonctionnaire qui ne voudrait pas donner sa contribution est tenu à le faire savoir par une lettre officielle».

Le ministre Barandagiye soutient que la contribution aux élections a été recommandée par les Burundais notamment dans des consultations menées par la Commission nationale de dialogue interne (Cndi).

Forum des lecteurs d'Iwacu

19 réactions
  1. roger crettol

    A part l’aspect problématique de ces contributions « volontaires », et les questions qu’on est en droit de se poser sur la gestion transparente de ces fonds, reste un aspect que personne n’évoque.

    En tentant de financer les élections de 2020 par fonds propres, le gouvernement tient à s’affranchir de toute mission d’observation internationale. Le Burundi va vivre des élections pleinement « démocratiques », telles que les comprennent le pouvoir et le CNDD-FDD.

    Peut-être que Russes et Chinois vont « conseiller » le gouvernement pendant la préparation de ces élections … ils ont certainement l’expérience nécessaire.

    JerryCan, lui, trouve que je radote.

  2. Munyangeri

    Feu le Président Jean-Baptiste Bagaza a supprimé l’impôt per capita de 1.000 FBU au grand soulagement de toute la population burundaise. Cet impôt vient d’être réinstauré à un montant de 2.000 FBU non pas pour une ou deux années mais aussi longtemps que durera le système DD. Le peuple appréciera.

    • Bakari

      @Munyangeri
      Vous omettez exprès de dire que 1000 fbu de 1977 valent 1000*20= 20.000 fbu actuels.
      Bref, vous-même, semblez être de mauvaise foi.
      A part cela, il semble que les élections dans les pays pauvres semblent être du luxe en coût (du moins tel qu’elles sont organisées pour le moment), comparées aux autres besoins élémentaires du peuple qui ne sont pas satisfaits.

  3. Powa!

    Jewe mbuze n’aya bus Ngenda n’amaguru muri town ; ikirato carahengamye hanyuma ngo ntange amahera! Aca mwe wa DD!

  4. Rurihose

    N ai je pas lu quelque part que le Burundi est le pays le plus pauvre et le plus corrompu?
    Où trouveront ced pauvres gens pour payer cet impôt per capita?
    Quel fonctionnaire osera t il écrire une lettre officielle refusant de payer un impôt signé par 2 ministrez puissants?
    God save our country

  5. Source du Nil

    @Congo:C’est un vol organisé pour appauvrir d’avantage les pauvres burundais .C’est honteux et ridicule pour les DDs.

  6. Congo

    C’est une idée de génie, babandi ngo: tunasonga mbele. Félicitations , tuzoyatangana umutima mwiza.

    • Source du Nil

      @Congo:C’est un vol organisé pour appauvrir d’avantage les pauvres burundais .C’est honteux et ridicule pour les DDs.

  7. MANIRAKIZA

    « Le président burundais Pierre Nkurunziza a lancé le 7 août la campagne de contribution « volontaire » aux élections de 2020 en déposant 5 millions de FBU (2.400 euros) en liquide ». Bravo M. Le Président. Bon exemple pour les autres fonctionnaires, ils vont chercher de l’argent pour payer « en liquide ».

  8. Karanga

    Abarundi bari baranizwe pe ! Urabona ingene abategetsi bwubu bwigira inkivyo inda yigira mwibutura.
    Ikibabaje nuko nkubu iyo aba ari umututsi atwara igihugu , abantu baba bari mu gusara ,basimbira kwisunzu ry’inzu ngo abanyabururi basaze canke ngo abahima nintagondwa!
    Basha uwo muti nimuwunywe tuwusangire twashaka . Mu myaka iza twese tuzoba ducira inkonda kubera ubukene.
    Ivyo binyibukije umugani wa ya mfyisi yafatiwe mu mutego wabahigi hanyuma haza Sarukwavu , imfyisi iti » Ntabara sha abahigi ntibaze kumfata ngo bance umutwe » ! Sarukwavu iti : » Ubu ninakurekura ntuca unrya »? Rufyisi iti  » Ihi bambewe sinkurya uhejeje kuntabara , iti nta mutima noba mfise » . Sarukwavu ica ifasha Rufyisi kuva mu mutego .
    Hanyuma Rufyisi imaze kuva mu mutego ica mu kanigo Sarukwavu iti  » Kaze wa nrya zizanye » . Sarukwavu iriko irahirira igira ipfe ibwira Rufyisi iti  » Ariko ga sha nkakurekura none ugira unrye? Rufyisi iti  » Urantunga ubuntu butagurira mu nda » .
    Ese kuribwa nuwawe!!! Nakamaramaza ndakambura Samandari

    • Banza

      @Karanga
      « Ese kuribwa nuwawe!!! »

      Uwutari uwawe worindirako akakuguguna ni nde? Tubwire vyose!

  9. SENYAMWIZA Jean-Claude

    La dictature à fond…!

  10. harimbari

    [….]de mille Fbu par an pour les élèves et les étudiants en âge de voter. L’age de voter procure-t-elle un revenu? Quelle honte!!

  11. Ayahu Jean Pierre

    La procédure pose problème, chers ministres.
    Cette contribution aux élections, est-elle un impôt qui ne dit pas son nom? A le lire de près, elle est un impôt, certes limitée dans le temps. Je ne maitrise pas le sujet mais à mon avis, elle aurait dû faire objet, non pas d’une ordonnance, mais d’une loi formellement votée par l’assemblée nationale. L’on peut d’ores et déjà dire que cet acte est anti-constitutionnel. Il faudra alors que des citoyens et/ou organisations saisissent la cour constitutionnelle pour contester cet acte.
    Sur le fond, l’initiative est bonne. La participation doit être volontaire et beaucoup de citoyens seraient prêts à le faire!

    • Meursault

      @Ayuhu Jean Pierre
      La constitution n’a aucune valeur chez vos dd.Ils la brandissent quand elle les arrange mais quand ça ne les arrange pas ils la piètinent.Depuis quand un ministre peut édicter une loi qui engage tout un pays sans accord du parlement ni être inquiété par la cours constitutionnelle?Quand les imbonerakure s’arrogent le droit de percevoir les taxes chez des paisibles citoyens sans être condamnés on comprend qu’on n’est plus dans un pays régi par une loi fondamentale mais dans une jungle!

  12. SIEMPRE HAGURUKA

    Je crois que cette fois-ci le CNDD vient de se tirer une balle dans les pieds. Toucher au maigres économies des citoyens ouvrira les yeux à ceux qui se voilent encore la face. wait and see time will tell.

    • Banza

      @SIEMPRE HAGURUKA
      Frottez-vous déjà les mains (jusqu’à ce qu’elles chauffent)! N’est-ce pas votre scénario tant rêvé! De quoi vous plaignez-vous, alors?

      • SIEMPRE HAGURUKA

        Cher BANZA, nous ne nous frottons pas les mains pcq le malheur que vivent les citoyens burundais nous attristent. Celui qui se frotte les mains serait un ennemi des Barundi. Donc je crois que tu as mal perçu mon message. C’est tout ton droit de soutenir ce système DD.

        • Banza

          @SIEMPRE HAGURUKA
          Si « cette fois-ci le CNDD vient de se tirer une balle dans les pieds » comme vous dites,
          Je parie un bac de « Nyongera » que vous avez commencé à faire la fête. Ne soyez pas sournois comme certains aiment bien le faire et se prennent pour des plus malins que les autres.
          Et si vous me donnez le droit de soutenir le système DD je peux vous rendre la monnaie de votre pièce pour le soutien anti-DD que vous menez avec ardeur; tout en espérant que ces contraires se neutraliseront un jour.

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