Vendredi 29 mars 2024

Économie

Cibitoke: Des fruits pourrissent suite à l’absence de marchés d’écoulement

24/02/2022 5
Cibitoke: Des fruits pourrissent suite à l’absence de marchés d’écoulement
Les propriétaires de manguiers affirment que leurs produits ne trouvent plus preneurs.

La fermeture des frontières et l’absence des unités de transformation en sont les principales causes. L’administration tente de trouver des solutions.

De grandes quantités de fruits manquent de marchés d’écoulement surtout au niveau des communes de Rugombo, Buganda et Mugina de la province de Cibitoke. Ces agrumes pourtant réputés pour leur bonne qualité ne trouvent pas de preneurs ces derniers temps. Un grand commerçant de mangues rencontré au chef-lieu de la province dit qu’une grande quantité allait directement vers le Rwanda. « La détérioration des relations diplomatiques entre le Burundi et notre voisin du nord a sérieusement handicapé nos affaires », regrette-t-il.

La même situation comme, le précise un autre commerçant de Buganda, s’observe presque pour tous les fruits. « Auparavant, on avait beaucoup de marché même en République Démocratique du Congo mais la pandémie de Covid-19 à tout paralysé », s’indigne-t-il. Une source locale précise que cette situation affecte aussi les agriculteurs de ces fruits. D’après un propriétaire de plusieurs centaines d’hectares de mandarines, leurs récoltes ne sont pas achetées par les commerçants qui n’ont pas de marché. « Nos investissements sont tombés à l’eau. Nous ne sommes plus capables de rembourser les crédits contractés auprès des institutions bancaires »

Pour des industries de transformation

Les commerçants et les agriculteurs demandent au gouvernement d’accélérer le processus de réouverture des frontières. Comme l’indique avec insistance une femme commerçante qui faisait des navettes entre le Burundi, la RD Congo et le Rwanda, le commerce transfrontalier procure des avantages à la fois économiques et sociaux aux habitants des 3 pays. Comme solution intermédiaire, un agriculteur demande aux autorités de mettre sur pied des unités locales de transformation pour éviter que les fruits continuent à pourrir.

Son vœu a été favorablement accueilli par l’administration de Cibitoke qui lance un appel pressant aux hommes d’affaires de penser à investir sans tarder dans ce domaine très rentable des technologies alimentaires.

Un nutritionniste contacté sur place abonde dans le même sens et appelle l’administration d’inciter la population à changer les habitudes alimentaires en vue de consommer localement ces fruits d’une grande importance pour la santé humaine. De son avis, l’être humain, à différents âges, a besoin de manger les fruits.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Jereve

    Pour les mangues, en attendant les jours meilleurs pour la libre circulation des marchandises chez nos voisins et la création des industries de transformation dans le pays, on peut les peler, les couper en lamelles et les sécher au soleil. La technique est déjà rodée dans certains pays d’Afrique, grands producteurs de mangues. Également utilisée pour les bananes, les tomates, les ananas… Quelques grammes de fruits déshydratés coûtent cher sur les marchés internationaux. C’est l’avantage des nouvelles habitudes de consommation: on prêche aujourd’hui le retour au naturel. Ne laissez donc pas vos fruits pourrir, débrouillez-vous avec les moyens de bord.

  2. Bakame

    Quelle honte!!!
    Les fruits étaient vendus au Rwanda. Parce qu’eux ont des unités de transformation.
    Agasha, pilipili du Rwanda ; etc… sont vendus dans le monde entier.
    Il n’y a pas longtemps. Avant les 2 terrible guerres des 2 côtés, les 2 pays avaient des economies comparables.
    What about now ? What’s really wrong in Burundi?
    Everyone knows the answer.
    By the way what happened about the 2 millions from Bcb?
    Stupid question 🤔😏😡

    • Stan Siyomana

      @Bakame
      Malheureusement le risque politique est toujours là surtout dans les pays en voie de développement.
      « Le risque politique est un type de risques auquel sont confrontés les acteurs publics et privés, spécifiquement les investisseurs. Ce risque se réfère à tout changement politique, social ou sécuritaire susceptible d’avoir un impact significatif sur des intérêts, notamment économiques, humains ou diplomatiques. Ce risque, qui recouvre un vaste champ de situations, peut résulter de l’action du gouvernement local (non-respect d’obligations contractuelles, décision d’expropriation, évolution d’une politique macroéconomique…), ou d’autres facteurs de changement (instabilité sociale, terrorisme, coups d’État…).
      Investir dans les pays en développement, mais aussi dans les pays émergents, nécessite d’envisager et d’anticiper ce risque, pour tenter de s’en prémunir et en atténuer les effets.
      Le risque politique peut être une composante majeure du risque projet, spécifiquement dans le cas de grands projets industriels ayant pour cadre des régions instables ou des environnements sécuritaires dégradés… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Risque_politique

  3. Kamina

    En plus de ces vœux, il faut moderniser le commerce également :
    – Favoriser une nouvelle manière de commercer avec confiance : aujourd’hui on peut acheter via internet un produit sans se rendre ni dans le magasin, ni dans le pays. Si la circulation des personnes est limitée par le covid, la circulation des biens ne doit pas être pénalisée. Un coup de fil de commande de 100 kg de mangues venant de Bukavu devrait être honoré. Les banques jouant le jeu.

    • Yan

      Sans oublier qu’il ne faut pas oublier de manger ces succulents fruits (bios j’espère)!

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