Les étudiants boursiers des universités privées viennent de percevoir 4 mois de bourse. Sur 7 mois d’arriérés. Les frais de bourse des 3 mois restants sont demeurés au trésor public. Le bureau des bourses d’études et stages (BBES) et les directions de ces universités se rejettent la faute.
<doc4319|left>"Enfin, la bourse arrive" , soupirent les étudiants boursiers de l’Etat des universités privées, pleins d’espoir. Et de s’exclamer aussitôt : « Tiens! C’est seulement 4 mois. De janvier à avril. Où sont les 3 autres mois d’avant janvier? » Dépités, ils se questionnent. Le Bureau des bourses d’études et stages (BBES) répond que la bourse est perçue seulement 12 mois, de janvier à décembre. Pour les frais de bourse des 3 mois (octobre, Novembre et Décembre 2011), ils sont tombés en annulation, en décembre 2011.
La cause est que les universités privées n’ont pas présenté les listes des étudiants boursiers avant la clôture du budget. Ces institutions réfutent cet argument et soulignent que ce n’est qu’un prétexte pour ne pas octroyer ces frais aux étudiants. "En tout état de cause, ce sont les étudiants qui en font les frais", déclare Mpfukamensabe Ulrich, délégué général des étudiants de l’Université Lumière de Bujumbura (ULBU).
Selon lui, certains étudiants utilisent cette bourse pour payer les frais de scolarité. Ils ne peuvent pas passer les examens sans payer le minerval. Sur ce, poursuit-il, ils vivent dans un stress permanent. D’autres comptent sur cette aide de l’Etat pour payer le loyer ou pour se déplacer. Les étudiants réclament les 3 mois restants. Ils demandent aussi que la bourse leur soit versée mensuellement comme à l’Université du Burundi.
Amalgame sur cette question
<doc4318|right>Denise Rukundo, directrice du BBES, pointe du doigt les directions de ces institutions universitaires. Pour les 3 mois non payés, le BBES avait demandé cet argent au ministère des Finances. Faute de listes, cet argent est tombé en annulation, déclare Denise Rukundo. Selon elle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a informé toutes les universités et instituts que les listes doivent être transmises au BBES, au plus tard le 10 de chaque mois, pour assurer la régularité dans le paiement de la bourse d’études. "Si ces listes sont disponibles, chaque mois, les étudiants pourront avoir leur bourse mensuellement", précise la responsable du BBES.
"Rien que des prétextes", rétorque Gérard Nkunzimana, recteur de l’ULBU. Pour lui, c’est la première fois que la bourse tombe en annulation, alors que l’ULBU a toujours envoyé les listes au mois de janvier. Il indique aussi que l’année académique commence en octobre. « Les listes définitives sont disponibles, au mois de janvier, car il y a toujours des préparatifs à faire. Le ministère est au courant de cette situation », ajoute-t-il.
Pour l’intérêt des étudiants, le gouvernement devrait se référer aux calendriers académiques des universités et non à l’année civile, recommande cette autorité universitaire. Le recteur ne comprend pas comment le trésor public s’est précipité à supprimer ces 3 mois, alors qu’il peut se permettre un retard de 7 mois dans l’octroi de la bourse. "Le BBES aurait pu signaler ce problème au trésor public pour éviter des désagréments aux étudiants", souligne le recteur. Cependant, contrairement à ce que dit la directrice du BBES, il déclare que l’ULBU envoie les listes des boursiers avant le 5 de chaque mois.
Toutefois, Gérard Nkunzimana a peur que la situation se répète l’année prochaine, puisque la rentrée académique est prévue en octobre. Du côté des étudiants, des inquiétudes ne manquent pas. "Il y a un agenda caché derrière cette question" déclare N.K, une étudiante de l’ULBU. Un responsable d’une université de la capitale pense que cette question doit être étudiée dans les plus brefs délais par les autorités universitaires et le ministère ayant la gestion de l’enseignement supérieur dans ses attributions.