Dimanche 05 mai 2024

Les billets d'Antoine Kaburahe

BILLET – Le Parlement n’est pas un club privé

01/11/2021 9
BILLET – Le Parlement n’est pas un club privé

Une Assemblée Nationale qui interdit les médias de diffuser les débats au Parlement… Sauf s’ils ont « une autorisation du Bureau de l’Assemblée » ! Le 27 octobre quand l’information a commencé à circuler dans les groupes whatsApp des journalistes, j’ai d’abord pensé à une « fake news », une blague. Et j’ai vu le tweet qui fait scandale et honte au Burundi et dans le monde. Car partout les parlements font tout pour que les débats soient à la portée des citoyens. Dans certains pays, il existe même des chaînes de radios et télévisions « parlementaires », qui font la retransmission en direct des débats ! Faut-il rappeler à nos élus qu’ils sont là pour le peuple et qu’ils sont redevables ? Les citoyens ont besoin de les entendre s’exprimer, de connaître ceux qui défendent leurs droits, qui transmettent les doléances de la population. Non ! Les médias burundais qui diffusent les débats des élus du peuple ne doivent demander aucune « autorisation du Bureau  de l’Assemblée. » Ils font leur travail en informant la population sur le travail des élus et c’est un droit garanti par la Constitution. Au contraire, le Parlement doit leur faciliter le travail. Cette décision ne fait pas honneur au Parlement du Burundi. J’ose espérer que tous les élus n’adhèrent pas à cette vision et qu’ils vont réagir. Attendons. Ceci est en effet un bon test. Le Parlement n’est pas un club privé qui discute à huis clos.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. roger crettol

    Cette nouvelle restriction me semble principalement dirigée contre les médias qui ennuient le gouvernement. Ceux-là n’ont plus le droit de publier des liens sur les débats parlementaires sans autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale, promu au rôle de succursale de l’occulte Ministère de la Vérité.

    Ce qui représente certainement une forme de censure – l’accès aux débats n’est plus librement garanti pour une certaine partie des citoyens – ces empêcheurs de gouvernailler en rond qui lisent IWACU ou autres médias mal-aimés.

    La manie du contrôle du régime à casquettes a fait pousser une nouvelle fleur, toute pleine d’épines. Quelle merveille !

    • Gacece

      Il y a une différence entre d’un côté diffuser directement le flux (vidéo ou audio) en direct dans une page Internet et de l’autre, insérer dans une page Internet un lien qui redirige le visiteur vers le site du diffuseur officiel. Le premier peut être considéré comme du vol de contenu alors que le deuxième est un partage d’information.

      Les médias ont des correspondants assignés aux organes officiels de gouvernements. Ces médias et leurs correspondants ne paient pas de droits pour leurs accréditations. Ils s’échangent même des scoops, des façons de faire et ont accès à une information de première ligne. Mais, je comprends mal qu’on dise que parce que c’est du domaine public, on a le droit de diffuser des contenus des autres sans autorisation. C’est là que devrait se trouver le débat.

      Il y a des coûts reliés à la production de contenus audiovisuels. Que ce soit le gouvernement lui-même ou un mandataire qui défraie ces coûts, un média indépendant n’a ni ne devrait s’arroger le droit de diffuser du contenu qu’il n’a pas produit lui-même. Il peuvent demander d’avoir directement accès aux débats de l’Assemblée Nationale, pour une diffusion avec leur propre équipement.

      Si on me dit que l’Assemblée Nationale refuse l’accès (aux débats publics) à un média sans une justification acceptable et valable, je comprendrai le point de vue de l’article. Je conçois mal comment un média comme CNN choisirait de diffuser du contenu de ABC News sans leur aval et/ou sans une entente préalable, alors qu’ils ont tous la possibilité de placer leur correspondant à la Maison Blanche.

      Les droits d’auteur s’appliquent à tous : le public et le privé.

      NOTE DU MODERATEUR
      L’exemple de CNN qui ne peut pas diffuser du contenu de ABC News sans son aval est correct. Là nous sommes dans le privé. Mais la comparaison faite est ridicule car les députés qui siègent à Kigobe ne sont pas des prestataires privés. Mais des élus payés par les citoyens (via les impôts), d’ailleurs tous les frais de fonctionnement du Parlement sont payés par la population. « Parlez des droits d’auteur » pour les élus du peuple et l’Assemblée nationale est soit de l’humour ou une ignorance abyssale.

    • Gacece

      Cher moderateur,
      Il n’y a aucun humour, ni de l’ignorance. Rien de plus sérieux.
      Vous n’allez quand même pas me dire que le producteur, le caméraman, l’éditeur, le régisseur… sont tous des députés. Quand je parlais de coûts, je parlais de ceux reliés aux salaires, aux équipements, à la facture du f*ournisseur Internet, au commentateur, au webmestre, à l’hébergement, etc. Quand bien même il existerait un service de production audiovisuelle appartenant et financée par l’Assemblée Nationale, il n’en demeure pas moins que ses réalisations et publications lui appartiennent et que les droits d’auteur s’appliquent pleinement… La seule ignorance que je peux concéder ici, c’est de ne pas savoir s’il y a une législation en ce sens.

      Ailleurs dans le monde (je donne l’exemple du Canada), il y a un diffuseur public (Radio-Canada) dont la majeure partie du budget est financée par les citoyens (à travers les impôts). Les autres médias privés doivent avoir son aval pour diffuser son signal audiovisuel (en direct ou en différé). Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour la RTNB?

      Des exemples de publications payantes des assemblées nationales sont légion.

      Il n’y a pas d’humour, ni d’ignorance : la discussion devrait porter sur l’obtention préalable d’une accréditation (gratuite ou pas) pour la diffusion en direct du flux de l’Assemblée Nationale. Je pense que cette accréditation devrait être gratuite, et que les médias devraient chacun diffuser du contenu dont ils ont été auteur, pas celui des autres. Autrement dit, c’est profiter du travail des autres.

  2. Gacece

    Je ne comprends pas cet article. Les événements sportifs exigent des droits et redevances aux diffuseurs. Et c’est à partir des contrats et ententes faits avec ces derniers qu’ils déterminent leurs diffuseurs officiels. Il devrait en être de même pour les chaînes en direct de l’Assemblée Nationale. Si les médias et leurs plateformes se font des revenus grâce aux diffusions d’émissions en direct ou de la mise en ligne du flux de l’Assemblée Nationale, il est normal que cette dernière cherche a déterminer les diffuseurs officiels de ses contenus. Négociez et respectez le contrat!

    Nous sommes au 21e siècle, rien n’est gratuitl Que ce soit d’intérêt public ou pas, un créateur de contenu a le droit d’exiger des droits, des redevances et/ou des modalités pour la diffusion de ses contenus.

    Par ailleurs, je doute que l’Assemblée Nationale burundais dispose d’un service technique, du personnel et de l’équipement propre à elle pour la diffusion de ses émissions : ils doivent avoir conclu des ententes avec une compagnie qui en a les capacités. Que diriez-vous si c’est cette compagnie qui exige, de l’Assemblée Nationale, l’exclusivité de la diffusion de ses émissions?

    Ou c’est peut-être moi qui me gourre!…

    NOTE DU MODERATEUR
    La réponse est courte et simple: les débats à l’assemblée nationale doivent être en accès libre. C’est tout.

    • Uwakera

      J’ai des question à modération qui vient de dire (je cite) que « les débats à l’assemblée nationale doivent être en accès libre. C’est tout. »

      1. Qu’est-ce qui vous a empéché de nous diffuser les débats de notre chère Assemblée Nationale AVANT qu’elle-meme ne le fasse sur ses canaux Facebook et consorts? (ils n’étaient pas intéressants peut-etre)

      2. Est-ce que l’Assemblée Nationale vous refuse d’entrer vos caméras et micros pour diffuser ses débats ou bien elle vous refuse de copier (plagier) le lien de son diffuseur pour en faire le vôtre sans son aval?
      Note de la modération
      Les députés ne traitent pas « leurs » affaires, mais les affaires des citoyens. Ce ne sont pas « ses » débats, mais les nôtres car ils parlent en notre nom.Ce débat est sans intérêt

      • Uwakera

        A la modération: Apparemment vous semblez agacés par ma question, preuve de sa pertinence. Vous ne répondez pas à ma question parce que c’est vous qui êtes totalement à coté de la plaque. Le débat est là et reste, ce n’est pas juste un « y a pas de débat » de votre part qui le clos. L’AN vous a-t-elle interdit d’entrer vos caméras dans l’hémicycle pour nous transmettre SES débats? OUI ou NON. Sinon, ces échapatoires genre ils sont payés par nos impots ne tiennent pas la route, tous les fonctionnaires de l’Etat sont ainsi payés. Pourquoi vous ne copiez pas le contenu des sites de l’OBR, API, etc… ils ne vivent pas de nos impots, eux? Ca ne sert à rien de s’enliser dans des échapatoires dignes des enfants! Avant que l’AN ne mettent en place SON canal de diffusion de SES débats, vous etiez où? Vous ne saviez pas encore qu’ils débattent et que vos lecteurs ont besoin de savoir ce qui se passe à l’hémicycle?

    • PCE

      Notre AN est à coté de la plaque , je pense qu’elle a même l’obligation de diffuser les débats qui se passent au sein de l’assemblée , les parlementaires burundais comme tous les parlementaires des pays du monde sont payés par nous tous , les contribuables . Nous avons le droit de savoir ce qui s’y passe et ce qui se dit . Je pense effectivement comme le le dit le modérateur , il n y a pas débat sur ce sujet .

  3. Jereve

    Je ne pense pas avoir compris la logique de cette décision. Notre vénérable Assemblée Nationale met gracieusement à disposition du public – national et international, il va sans dire – des liens qui renvoient à ses diffusions en direct. Il n’y a aucune balise, pas de filtre, pas d’abonnement payant ou gratuit, pas de mot de passe… pour accéder à ces ressources. Ces informations entrent ainsi dans le domaine public: une personne physique ou morale peut les consulter, les copier, les diffuser ou les citer à condition bien sûr de mentionner l’origine ou l’auteur (si non ce serait du plagiat). L’Assemblée aurait été mieux inspirée si elle avait techniquement mis en place des restrictions d’accès, où toute fuite ou intrusion serait passible de poursuite.

  4. umurundi

    None mubumbirije directement kuri chaine yabo ntimubumva? Est ce que vous avez besoin copier le lien et le mettre sur vos chaine pour entendre? Aha namwe ntamwuga muriko mushiramwo ! Ni amaranga mutima ya politique gusa!Est ce que la chaine d’@nshingamateka est publique?Y a pas droit à l’image?

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