Vendredi 26 avril 2024

Économie

BBB : « Une jeunesse libérée économiquement, est libérée ethniquement et politiquement »

06/12/2021 1
BBB : « Une jeunesse libérée économiquement, est libérée ethniquement et politiquement »
Clément Nkubizi : « Les jeunes sont aujourd’hui plus préoccupés par leur résilience économique, leur cohésion que leur appartenances politiques ou ethniques »

Le programme de consolidation de la paix, BBB, ’’Building Bridges in Burundi’’, initié en 2017 par un consortium de 4 ONG internationales et exécuté sur un financement néerlandais par 10 organisations locales s’est clôturé ce mardi 30 novembre. Différents partenaires affirment avoir apporté des changements.

Les représentants des ONG internationales Help a Child, American Friends Service Committee, Cord et Mensen met een Missie, étaient tous là, de même que les représentants des ONG locales qui ont pris part à cette initiative afin d’évaluer ensemble ses acquis aux multiples facettes et surtout les approches développées.

Ce programme BBB a couvert 6 provinces. C’était une sorte de symphonie à 4 voix ou piliers, à savoir la résilience économique, la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la justice informelle et transitionnelle.
Et le tout pour le changement des différentes communautés et surtout de la jeunesse sujette aux sollicitations ou manipulations voire à l’instrumentalisation et quelques fois portée à la violence.

Pour Clément Nkubizi, Directeur Pays de l’ONG Help a Child, les changements sont palpables au niveau individuel et au niveau des communautés. Le vivre ensemble est une réalité, des jeunes à couteaux tirés hier initient ensemble des activités génératrices de revenus.

« Le programme BBB est venu au moment où on quittait la crise de 2015, et les gens disaient : pourquoi vous allez au Burundi ? Et moi ma réponse était simple : pourquoi pas ? Nous nous voulons aller où les gens ne veulent pas aller ».
Quand je suis venu dans ce pays en 2017, raconte-t-il, il y avait des tensions entre les jeunes affiliés aux différents partis politiques « Et c’était pareil pour les jeunes d’ethnies différentes ».

Et quand vous allez aujourd’hui à Cibitoke, poursuit-il, ne voulant pas dire directement leurs ethnies, les jeunes vous dirons que bien qu’ils soient ’’Tomati’’(tomates) et ’’Matungulu’’(oignons), nous acceptons la diversité, nous travaillons en groupe et notre résilience économique et notre cohésion nous intéressent plus que la politique ou nos ethnies.
« Les jeunes sont aujourd’hui regroupés autour d’un même objectif : leur développement économique, les finances. Une jeunesse libérée économiquement, est une jeunesse libérée ethniquement et politiquement », fait savoir le Directeur Pays de Help a Child. Selon lui, avec le programme BBB, les jeunes n’ont qu’un seul combat : une lutte économique, la lutte contre pauvreté.

Différentes études réalisées sur l’impact de ce programme de consolidation de la paix, BBB montrent que grâce aux différents projets initiés, le revenu moyen d’un jeune est passé de 30.650 francs burundais à 180.548 francs burundais par mois.

D’après le Directeur-Pays de l’ONG, American Friends Service Committee, Moses Chasieh, si l’on y regarde de près, les acquis du programme BBB sont en phase avec le mot d’ordre du chef de l’Etat burundais qui recommande que chaque bouche ait à manger et chaque poche de l’argent.

Selon Samuel Niyubahwe, Directeur général au ministère chargé de la Jeunesse, avec le programme de consolidation de la paix, BBB, il y a eu une synergie d’efforts dans l’encadrement de la jeunesse souvent livré au chômage et encline à la violence.

Des participants aux cérémonie de clôture

D’après lui, le programme BBB, ’’Building Bridges in Burundi’’ a apporté une certaine contribution dans la mise en œuvre du Plan National de Développement dans les domaines comme l’agriculture, l’élevage, le renforcement de la sécurité alimentaire (Axe I), le renforcement du secteur minier, industriel et artisanal (Axe III), le renforcement du système éducatif et l’amélioration de l’offre de formation (Axe V), au développement du secteur de la protection sociale (Axe VI) et la bonne gouvernance.

« Si la force de la jeunesse n’est pas bien canalisée, elle est une source de déstabilisation d’un pays car c’est au sein de cette jeunesse pauvre éprise de l’esprit patriotique mais manipulée que certains politiciens, pour parvenir à leurs aspirations, trouve le grand soutien en la matière », reconnaît Samuel Niyubahwe.

Au cours des cérémonies de clôture de ce programme de consolidation de la paix, BBB, différents partenaires ont suivi un témoignage d’un jeune originaire de la Commune Mubimbi. Grâce à ce programme, Anicet Nduwayezu et sa femme ont pu initier des activités génératrices de revenus.

Selon lui, à Mubimbi, il y avait un climat tendu entre les jeunes affiliés aux partis CNL et Cndd-Fdd. Mais suite aux formations dispensées par la Centre Ubuntu, un des partenaires du projet BBB, les jeunes ont compris qu’il faut vivre et s’épanouir ensemble, la cohabitation est devenue possible grâce aux valeurs d’Ubuntu enseignées et aux projets générateurs de revenus initiés par des jeunes qui se regardaient hier en chiens de faïence, prêts à en découdre.

Reportage réalisé dans le cadre du projet BBB
BBB

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Kibati

    Une jeunesse » libérée ethniquement » qu’est ce à dire?? Mefiez- vous de ces bêtises d’ ethnies si vous voulez vous développer!!

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