Dimanche 01 juin 2025

Politique

Au coeur du pays/Commune Rumonge : Prêts pour les élections, les jeunes et les femmes s’attendent aux solutions

Au coeur du pays/Commune Rumonge : Prêts pour les élections, les jeunes et les femmes s’attendent aux solutions
Les travaux sur la RN7 avancent à pas de tortue et cela préoccupe les jeunes et les femmes de Rumonge

Stabiliser les prix, résoudre le problème de carburant, valoriser les produits agricoles locaux, assister les sinistrés des inondations, créer de l’emploi, résoudre le problème d’eau potable, achever le bitumage de la RN7, …. A Rumonge, la liste des attentes des jeunes et des femmes est longue à l’endroit de la nouvelle législature.

En prenant la route Bujumbura-Rumonge, durant ce mois de mai 2025, les abords sont bons à voir. De part et d’autre, c’est le jaune et le vert qui dominent.

Des champs de haricots sont ombragés par des fruits comme les mandarines et les oranges. C’est le moment de leur récolte. Tout au long de la route, des femmes et de jeunes filles courent derrière les véhicules. Elles ont dans leurs mains ou sur leurs têtes, des seaux remplis de mandarines et d’oranges. Elles sont même prêtes à donner gratuitement deux ou trois oranges ou mandarines pour attirer la clientèle. « Umviriza, iraryoshe gose. Irasosa caaane » (Goutez, c’est juteux, c’est très sucré. Elles disent même être prêtes à vendre à crédit.

Ces fruits sont abordables. Un seau bien rempli est vendu à 10 mille BIF. Les passants se régalent. Dans les champs entourant des maisons, la couleur jaunâtre domine. En dessus de ces arbres, suite à la mévente, on voit des fruits pourris.

Aux yeux des jeunes de Rumonge, c’est une grande perte pour le pays. Ces fruits pourraient être une source d’emplois pour eux. « Aujourd’hui, les mandarines et les oranges sont mûres en grande quantité. Malheureusement, elles sont vendues à vil prix pour éviter qu’elles ne pourrissent puisqu’il n’y a pas de marché d’écoulement », déplore le prénommé Edmond, un jeune de Minago.

Or, souligne-t-il, s’il y avait des usines de transformation de ces fruits en jus par exemple, les producteurs pourraient gagner beaucoup plus. « Ensuite, nous les jeunes diplômés, nous pourrions trouver de l’emploi. » Ainsi, il demande aux députés, aux conseillers communaux qui seront élus de penser à la valorisation de ces produits locaux.

Un autre jeune de Rumonge affirme que cette commune ne manque pas d’opportunités. « Notre commune se trouve le long du lac Tanganyika. Nous avons des sites touristiques comme les eaux thermales de Mugara. Il y a aussi les aires protégées comme celles de Kigwena ou Vyanda-Rumonge. Tous ceux-ci peuvent attirer des touristes et faire entrer de l’argent dans notre commune. Cet argent peut être utilisé pour créer des centres d’enseignement des métiers aux jeunes. »

Pour lui, il suffit que ces sites soient bien aménagés et d’entretenir les routes pour y accéder facilement. « Et si on avait un centre pour la formation des jeunes en tourisme, ça serait très important. »

Il se demande pourquoi les chimpanzés de Kigwena déplacés vers le Kenya ne sont pas encore rapatriés au pays. « Je suis sûr que les Kenyans sont en train d’en tirer des bénéfices alors que c’est notre richesse. Que nos futurs députés et conseillers communaux se souviennent de cette question ! »

Il estime que le secteur palmeraie et celui de la pêche méritent aussi une attention particulière de la part des élus. « Avec la modernisation de la culture du palmier à huile surtout en ce qui est de sa transformation, valorisation des résidus, commercialisation… le palmier à huile peut créer beaucoup d’emplois ou de jeunes investisseurs. » Il en est de même pour ce qui est de la pêche.

A l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), ce jeune, la trentaine, ne comprend pas comment Rumonge ne dispose pas d’aucun centre d’informatique où on peut avoir facilement de l’internet.
« Cela freine nos talents. Car, si on a de l’internet, on peut se former, apprendre des choses sans avoir besoin de se déplacer vers Bujumbura. Même en cas de recrutement, ça devient facile de postuler en ligne. Malheureusement, aujourd’hui, il y a plusieurs opportunités qui nous échappent parce qu’on n’est pas connecté. »

Voter ? Oui. Mais, …

Les jeunes demandent aux futurs élus la création de l’emploi

«Je suis prête à voter nos futurs représentants. C’est d’ailleurs mon droit. Je me suis préparée pour les élections et j’ai même déjà récupéré ma carte d’électeur. », affirme Suavis Nitanga, une jeune fille de Rumonge.

« Tout citoyen burundais a le droit de voter ses représentants utiles pour lui. Je suis prêt à voter. Car, je suis un citoyen burundais. Nous devons élire le responsable qui nous guide en paix et en sécurité », confie, à son tour, Emmanuel Ndereyimana, un autre jeune de Rumonge.
Cependant, les deux jeunes renvoient la balle aux futurs élus. Pour Suavis Nitanga, après leur élection, ils doivent cette fois-ci mettre en avant les projets visant à développer les jeunes talentueux. « Des jeunes ont des talents exceptionnels et variés mais, ils sont freinés par le manque de moyens financiers pour les fructifier. »

Ici, Mlle Nitanga fait allusion aux chanteurs, artistes, joueurs, tailleurs, cordonniers, etc. Elle plaide par exemple en faveur des chanteurs et artistes pour la mise en application effective du droit d’auteurs. « Car, des gens s’approprient des œuvres des chanteurs. Ils en tirent des bénéfices alors qu’ils n’ont pas investi dans la production de ces œuvres. »

Si c’est possible, suggère-t-elle, les futurs élus pourraient même préparer des programmes de compétitions régionales et par tranches d’âge des jeunes afin de détecter de nouveaux talents. « J’ai entendu que dans le passé, il y avait des brevets scolaires sportifs. Tous les établissements organisaient ces compétitions. Et cela permettait d’identifier des athlètes dans différentes disciplines. Pourquoi pas aujourd’hui ? »

Elle trouve que la jeunesse devrait être une priorité. « Après les élections, un candidat élu doit mettre en avant l’intérêt général. Un bon leader ne s’occupe pas seulement de sa famille, de ses enfants et de ses proches. Il doit se soucier du bien-être de tout le monde. Il faut qu’il évite le favoritisme et le népotisme. »

Emmanuel Ndereyimana signale quant à lui qu’à leur tour, les élus, les députés et les conseillers communaux doivent répondre aux doléances de la population ; trouver des solutions aux problèmes auxquels la population est confrontée. Il déplore le comportement de certains dignitaires et élus qui ne pensent à la population qu’au moment des élections.

Il souligne que certaines activités devraient être priorisées par les futurs élus de
Rumonge. Côté éducation, M.Ndereyimana trouve qu’ils devraient embaucher d’autres enseignants. « Car, il y a vraiment un manque criant d’enseignants dans certaines écoles. » Il fait aussi observer que les salles de classe sont insuffisantes.
Au niveau santé, il critique la situation qui prévaut dans les hôpitaux. « Les gens manquent souvent de médicaments. Ce qui constitue un problème fondamental. Nous demandons aux futurs élus de prendre cette situation au sérieux. Le recrutement de nouveaux médecins est aussi urgent. »

Côté agriculture, des efforts importants devaient être consentis dans l’agriculture. Il estime que les entrées des palmiers à huile restent disproportionnelles aux moyens investis dès la plantation jusqu’à la récolte.

D’autres jeunes de Rumonge évoquent le secteur du transport. « Il faut vraiment que les travaux sur la route Bujumbura-Rumonge se terminent. Ça a trop duré », souligne une jeune fille de Rumonge.
S’exprimant sous anonymat, elle se dit inquiète face à la négligence dans la construction de cette route. « Depuis longtemps, il y a eu des promesses de sa réhabilitation, mais en vain. Nous n’avons même plus espoir que les travaux vont continuer. Ça démarre, ça s’arrête. On ne sait même plus ce qui se passe. »

De l’eau potable

« Nous pouvons passer trois jours ou toute une semaine sans aucune goutte d’eau potable dans nos maisons. Si l’eau est disponible, c’est seulement pendant la nuit. Et quand tu es en plein sommeil, tu ne peux pas le constater », se lamente la prénommée Anitha, une autre jeune fille de la ville de Rumonge, quartier Swahili.

Pour elle, l’adduction d’eau potable doit être aussi une priorité pour les futurs élus. Elle dit ne pas comprendre comment Rumonge manque d’eau potable alors qu’elle est riveraine du lac Tanganyika. « En attendant que l’eau potable arrive dans nos maisons, il faut au moins multiplier les robinets publics. Car, l’eau c’est la vie. »


Lier les actes aux promesses

Au chef-lieu provincial de Rumonge, les femmes et les jeunes filles sont prêtes pour voter. Néanmoins, elles déplorent que les promesses faites lors des élections précédentes n’aient pas été tenues. Au contraire, des problèmes se sont accumulés. Aujourd’hui, elles exigent aux futurs élus d’y apporter des solutions.
Les mandarines et d’autres fruits manquent cruellement de clients

Rumonge est une ville riveraine du lac Tanganyika, au sud du pays, dans la nouvelle province de Burunga. Sous un soleil de plomb, des taxi-vélos, des motards, des chauffeurs de bus, … font des va et vient. Ils doivent bien manœuvrer pour ne pas cogner les passants. Des nids de poule jonchent la route.

Elle est dans un état de délabrement. Comme dans d’autres villes ou centre- urbains, des jeunes filles font des transactions d’argent. Ce sont des agentes de lumicash. Un choix forcé pour vivoter. « Que voulez-vous que je vous dise ? Je n’avais pas fait des études pour faire ce métier. J’ai eu honte de rester à la maison et de continuer à demander à mes parents du savon. J’ai un diplôme universitaire », confie la prénommée Yvonne, une jeune fille croisée devant un restaurant de Rumonge.

Elle fait savoir qu’il s’agit d’un devoir d’aller voter. « Seulement, on est déçu quand, après les élections, on ne voit plus ces députés se préoccuper de notre situation. Je ne les ai jamais entendus en train de proposer un projet de loi pour résoudre le chômage des jeunes. Ils mettent en avant leurs familles et leurs intérêts.»

Une enseignante croisée à Rumonge, quant à elle, n’est pas très emballée par les élections. « Moi, j’ai commencé à voter en 2005. Dans un premier temps, le Burundi a connu une certaine évolution mais, par après, tout a basculé. Nous avons entendu des présidents des partis emprisonnés, chassés et d’autres obligés de s’exiler. Tout cela nous a fait peur.»

Elle souligne qu’à Rumonge, il y a eu des conflits entre les autorités.
S’exprimant sous anonymat, cette enseignante, la quarantaine, trouve que même la compétition démocratique a reculé. « Aujourd’hui, qu’est-ce qui montre réellement qu’on est dans une période électorale ? Il n’y a pas d’engouement. Il y a juste deux partis politiques sur le terrain. Or, nous aimerions voir plusieurs partis, et plusieurs candidats nous présenter leurs projets pour notre province. »

Pour elle, ce qui est très important c’est que les élus honorent les promesses et apportent des solutions aux défis de l’heure. « Vous allez voir tout au long de la route, des fruits sont en train de pourrir par manque de clients. Avez-vous entendu un jour ces élus proposer un programme de valorisation de ces produits agricoles ? La polygamie est devenue comme un fléau ici. Les avez-vous entendus en train de plaider pour les épouses légales ? »

Le plus frustrant et décourageant pour elle, c’est le sort réservé aux retraités de la Fonction publique. « Vous êtes journalistes, vous avez vu comment certains fonctionnaires ont été mis en retraité forcé comme des inutiles. Avez-vous entendu les députés s’exprimer sur ce dossier ? Qui nous dit que ceux qui vont être élus y reviendront ? Et la promesse faite en 2020 ? Où est son application cinq ans après ? »

Pour sa part, une autre jeune fille travaillant dans un hôtel revient sur l’état de la route Bujumbura-Rumonge, la RN7. Elle trouve que son état de délabrement et son impraticabilité découragent de nombreux touristes pour visiter la province de Rumonge, pourtant riche en sites attractifs. « Je supplie ces parlementaires de faire avancer les travaux de reconstruction de cette route. Cela fait plusieurs années qu’elle est en chantier. Notre hôtel, par exemple, n’accueille plus de clients qu’avant. » Elle évoque aussi la pénurie de carburant qui paralyse bon nombre d’activités.

Elle demande aux députés d’intervenir pour garantir un approvisionnement suffisant en carburant, indispensable à la population. « Notre groupe électrogène est inutilisable faute de carburant. Lorsqu’il y a une panne d’électricité, nous subissons des pertes à tous les niveaux : une ambiance morose qui n’attire plus la clientèle, des denrées qui pourrissent dans le frigo, surtout la viande et bien d’autres. »

Prête pour élire, elle affirme que sa région est confrontée à de nombreux défis. Il en est de même pour K.B, une commerçante de Rumonge. Elle implore les futurs élus d’accélérer les travaux de réhabilitation de la RN7. Elle explique que la situation actuelle gêne son commerce. Elle leur demande aussi, une fois élus, de faire pression sur les autorités pour réguler les prix des denrées alimentaires. « S’approvisionner est devenu très compliqué. Il n’y a plus de clients. Car, le pouvoir d’achat de la population a sensiblement baissé. Vont-ils acheter des vêtements ? Non ! L’inflation est alarmante. Il faut agir. »


Les victimes des inondations espèrent un léger mieux

Précarité de la vie, problèmes socio-économiques, … tels sont certains défis auxquels font face les femmes déplacées de Rumonge aujourd’hui rassemblées dans le site de Mutambara. Elles demandent aux futurs élus de penser à elles.
Aïcha Minani : « Nous attendons le jour des élections afin d’y participer et de désigner nos prochains parlementaires dans l’espoir qu’ils vont défendre notre cause pour nous sortir de cette misère. »

A quelques kilomètres de la ville de Rumonge se trouve le site de Mutambara dans le village III. C’est là où ont été installées les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika ayant entraîné des inondations de plusieurs quartiers de la ville. Kanyenkoko a été le plus touché.

Tout autour des maisonnettes en bâches recouvertes de tôles, des champs de riz, des bananiers, etc. 1 340 personnes réparties dans 185 ménages y vivent. Un ménage occupe une superficie de 15 m sur 20. Vues de loin, ces tentes semblent neuves. Mais, la réalité est que, pour la plupart, elles sont usées et trouées. Des lamentations sont sur toutes les lèvres.

Tatu Hatungimana, déplacée, mère de deux enfants avoue que les conditions de vie y sont très déplorables. « La vie est difficile ici. Il y a une famine inouïe. Le comble des malheurs, l’eau nous envahit de nouveau. Nos enfants refusent d’aller à l’école car ils ont faim. Même ceux qui s’y rendent n’ont pas de matériel scolaire. »

Chassée du quartier Kanyenkoko, elle indique que sa maison n’a pas résisté aux inondations. « Elle s’est écroulée et je n’avais d’autres choix que de sauver ma peau avec mes enfants. »

Pour elle, il est regrettable que les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika soient installées sur un site inondable. Elle précise que certaines victimes souffrent de la dépression car « après avoir presque tout perdu dans les inondations, elles se retrouvent de nouveau sur un site inondable. »

Elle indique que l’accumulation des eaux stagnantes favorise la prolifération des moustiques. Ce qui augmente le risque des maladies tel que le paludisme. « De plus, l’absence de structures de santé à proximité complique l’accès aux soins médicaux pour les résidents. »

S’adressant aux futurs élus, Mme Hatungimana leur demande de faire leur priorité l’amélioration des conditions de vie des déplacés du site de Mutambara.

Aisha Minani, une autre femme qui habite dans ce site attend avec impatience le jour du vote pour aller exercer son devoir civique. « Je me suis faite enrôler. J’ai même déjà récupéré la carte d’électeur. Et je dois aller voter. »

Elle formule elle aussi des demandes aux futurs élus : « Nous attendons le jour des élections afin d’y participer et de désigner nos prochains parlementaires dans l’espoir qu’ils vont défendre notre cause pour nous sortir de cette misère. » Elle précise qu’elle n’est affiliée à aucun parti politique.

Selon elle, les nouveaux candidats devraient militer en leur faveur. « Nos maisonnettes menacent de s’écrouler. Car, le bois qui les soutient a été rongé par des termites. »

Elle ajoute que le coût de la vie est devenu exorbitant et souhaite que les élus exercent une pression sur les institutions chargées de la régulation des prix. « Il est difficile de manger deux fois par jour. Nous avons à peine de quoi survivre quotidiennement. En conséquence, les enfants ont abandonné l’école. Mon fils de 16 ans a dû endosser le rôle de chef de famille. Il cherche à nous nourrir. »

Enceinte, elle pouvait à peine se lever. Toute la famille souffrait de la grippe, sauf son fils aîné. Elle attribue cette situation à l’absence de carrelage dans sa maison. « En plus des trous dans les bâches qui laissent passer la poussière soufflée par le vent, il y a déjà de la poussière accumulée à l’intérieur. Le sol n’est pas revêtu. »

Elle mentionne aussi les difficultés d’accès aux soins de santé et demande aux futurs parlementaires d’en tenir compte. Aïcha Minani raconte que lors d’une visite au centre de santé, on lui a simplement prescrit du paracétamol pour la grippe.

« Nous sommes contraints d’acheter les autres médicaments à la pharmacie et c’est hors prix. Nous n’en avons pas les moyens. Je me bats seule pour nourrir mes enfants. Maintenant que je m’apprête à accoucher, je ne sais pas comment nous allons nous en sortir. »

Avant d’être installée là, Aïcha Minani gagnait sa vie en faisant la lessive chez les citadins de Rumonge. Mais, pour le moment, elle n’a plus de l’énergie pour s’y rendre. « Avec les difficultés de transport, c’est un vrai calvaire. Aujourd’hui, un taxi-vélo coûte 3 000 BIF. »

Dans ce site, les jeunes y mènent également une vie misérable. C’est à cause de la montée des eaux du lac Tanganyika que Pacifique Hafashimana, un jeune garçon, la vingtaine, s’est retrouvé là.

Pacifique Hafashimana : « Nous demandons aux futurs élus de faire tout afin que nous retrouvions le chemin de l’école. »

Il souligne que l’éducation est sa grande préoccupante. « Nous demandons aux futurs élus de faire tout afin que nous retrouvions le chemin de l’école. Nous avons droit à l’éducation. Dans notre village, il y a des enfants qui ne sont pas allés à l’école à cause du manque de matériels scolaires. »

Il signale que les inondations ont tout détruit. « Quand le lac nous a envahis dans nos maisons, dans le quartier Kanyenkoko, des maisons, des cahiers, du matériel de couchage, etc. Bref, nos parents n’ont rien récupéré. »

D’après lui, il y a beaucoup d’indigents dans ce site qui ont besoin de l’aide. « Nous sommes désœuvrés. Il n’y a pas d’emplois. Nous avons besoin d’habitations décentes. Regardez les tentes dans lesquelles nous vivons ! Pendant la journée, il y a beaucoup de chaleur, c’est l’enfer. Quand la pluie tombe, l’eau nous déloge. » Il demande aux futurs élus de créer des centres de formation des métiers : menuiseries, salons de coiffure. « Ça serait mieux si les futurs élus me placent dans un atelier. Car, sans emploi, je suis considéré comme un parasite. »

Il fait en outre savoir que dans le site, la vie est très compliquée. « Il y a beaucoup de maladies : le paludisme, les cas de diarrhée, etc. Nos poules et lapins sont dévorés par des chiens errants. »
Pour lui, des mesures de renforcement de la sécurité dans ce village sont nécessaires.

Des parents crient au secours

Dans le site, des parents ne savent plus à quel saint se vouer. Ignace Ndereyimana, 58 ans, est père de six enfants. Il vient de passer plus de deux ans sur ce site. Lui et sa famille ont été contraints de quitter Kanyenkoko à cause des inondations. Ils vivaient là depuis 13 ans. Ils avaient construit leur propre maison. « J’avais acheté une parcelle à 580 000 BIF. C’était encore moins cher. Je l’ai construite en dur. En 2018, j’ai acheté une autre parcelle d’une valeur de 2 700 000 BIF, car ma famille s’agrandissait. La montée des eaux du lac Tanganyika a tout emporté et on se retrouve ici démunis. »

A Mutambara, les conditions de vie y sont catastrophiques : manque de nourriture, pauvreté inouïe, non-scolarisation des enfants, … la liste est longue, décrit-il. « Ici, nourrir la famille est un casse-tête. Nous vivons dans des conditions très difficiles. Nous vivons dans ces maisons en bâches la peur au ventre. Nous craignons les animaux et les voleurs. »

Même sa portion de terre qu’il avait achetée pour cultiver afin de faire vivre sa famille a été inondée. « Je suis habitué à pratiquer l’agriculture pour subvenir aux besoins de la famille. Je dois aller loin du site pour chercher des terres à louer. Je mélange les tomates, les légumes et d’autres cultures. »

Aujourd’hui, il se retrouve sans terres à cultiver. Il fait également savoir qu’il peine à scolariser ses enfants. « Deux enfants étaient encore à l’école mais à cause des difficultés de la vie, l’un d’entre eux a dû abandonner. » Il n’a plus d’ustensiles de cuisine ni de couvertures ni de nattes. « Nous demandons aux futurs élus, aux autorités et aux bienfaiteurs de nous venir en aide », plaide-t-il.

Comme si cette précarité de la vie ne suffisait pas, des chiens errants viennent ajouter le drame au drame. « Ils sèment la désolation. Chaque ménage avait bénéficié de deux lapins. Ils ont été attaqués par ces chiens. Les enfants ont peur de se promener. Ils restent enfermés pour éviter des attaques éventuelles de morsures »

Ignace Ndereyimana : « Nous demandons aux futurs élus, aux autorités et aux bienfaiteurs de nous venir en aide. »

D’après lui, le chef de colline Mutambara a transmis des rapports à sa hiérarchie pour intervenir. « Les autorités communales ont commandité un inventaire pour savoir les dégâts causés par ces chiens. On a inventorié plus de 80 lapins et plus d’une centaine de poules dévorés. Nous attendons la suite ».

Interrogé sur sa participation aux élections, Ignace Ndereyimana, membre du CNDD-FDD, indique qu’il est prêt pourtant à aller exercer son droit civique.
« Cela nous permettra d’avoir des dirigeants élus pouvant changer notre situation. J’ai même déjà retiré ma carte d’électeur. »

Il avoue que le climat politique est calme grâce aux sensibilisations des administratifs. « Les élections de cette année sont différentes des précédentes. Car, les Burundais ont compris que ne pas appartenir dans un même parti politique n’est pas un problème. »

M. Ndereyimana demande aux candidats des partis politiques d’arriver dans ce site des déplacés pour s’enquérir de leur situation : « Nous vivons dans une situation extrême pauvreté. Nous avons perdu tous nos biens. Nous voulons entendre si nous partageons les mêmes préoccupations. On a besoin d’entendre leurs voix. »

Aux futurs élus, il demande que la construction des maisons en dur pour ces déplacées soit prioritaire. « On ne peut pas avoir une dignité sans un habitat décent. » Il demande également des terres à cultiver.


Quid de la représentativité politique des femmes ?

A Rumonge, la représentativité politique des femmes reste un défi. Pour les élections en cours, elles veulent se voir dans les instances de prise de décisions, dans les conseils communaux et dans les conseils collinaires.

« Je n’ai jamais vu une femme en tête de liste. Elles arrivent généralement en troisième position. Résultat : elles sont toujours moins nombreuses que les hommes à ces postes », avoue Marie-Jeanne Minani, représentante de l’Union des femmes du Burundi (UFB), une ligue des femmes affiliée au parti Uprona.
D’après elle, les femmes participent activement à la vie politique du pays mais elles restent sous-représentées dans les sphères décisionnelles.

Marie-Jeanne Minani : « Il y a aussi un manque de confiance en soi, hérité d’une société qui, autrefois, excluait les femmes. »

Elle salue néanmoins les progrès accomplis en ce qui est de la représentativité des femmes mais elle souhaite qu’on aille plus loin car « les femmes ont déjà démontré leurs compétences dans l’administration. »

Elle appelle aussi à plus de sensibilisation pour convaincre certaines femmes sur l’importance de leur engagement politique. « Beaucoup préfèrent rester en retrait, soit en raison de leurs responsabilités familiales, soit par méfiance. Il y a aussi un manque de confiance en soi hérité d’une société qui, autrefois, excluait les femmes. »

Elle estime que le pays a besoin des idées des femmes car « certaines idées sont claires, précises et essentielles au développement national. »

Elle affirme que le climat politique est calme et que la cohabitation politique est bonne à Rumonge. Marie-Jeanne Minani réaffirme également que les femmes sont aussi capables que les hommes. A Rumonge, le cas de Frida Ndagijimana, cheffe de la colline Gashasha, zone Kigwena, commune et province de Rumonge est emblématique.

« J’ai battu mon mari dans les urnes »

Mère de sept enfants dont six filles, Frida Ndagijimana est administrative depuis 2005. Son principal combat et sa motivation pour se lancer en politique : lutter contre les violences faites aux femmes. « Vraiment, il y avait trop de violences à l’endroit des femmes et des jeunes filles. En 2005, étant membre du parti Florina, j’ai décidé de me porter candidate dans le conseil collinaire. A cette époque, mon mari était membre du parti CNDD-FDD. Lui aussi s’était porté candidat dans ce conseil collinaire. »

D’après Mme Ndagijimana, le combat n’était pas facile. Il y avait des préjugés et de la sous-estimation. « Dans mon entourage, certains me disaient que la poule ne chantait pas en présence du coq. Il faut laisser ton mari se présenter seul, etc. Mais, comme je tenais beaucoup à mon objectif de libérer les femmes de ces violences, je ne me suis pas laissé faire. Je suis restée debout. »

Frida Ndagijimana : « J’encourage les femmes, les jeunes filles à entrer dans les partis politiques et à se faire élire et à élire. »

En famille, dans son couple, c’était un autre front de combat. « Quelques fois, les échanges n’étaient pas aussi doux avec mon mari. Pendant la nuit, on échangeait. Je lui disais que j’allais le battre dans les urnes. Il prenait le chemin pour battre campagne et je prenais le mien. Mais, je reconnaissais toujours mon rôle d’épouse, je lui devais du respect. »

Après les élections, Frida Ndagijimana est sortie victorieuse. « J’ai battu mon époux, dans les urnes », confie-t-elle fièrement, en riant et en laissant transparaître sa dent de bonheur. « J’ai été première tandis que mon mari s’est retrouvé septième de la liste. Il n’a même pas eu un bon sort pour être parmi les cinq conseillers collinaires. »

Elle a dû alors opérer un choix en peu difficile : abandonner son salaire d’aide- accoucheuse ou être cheffe de colline. Pire encore, elle était la seule femme parmi les cinq conseillers collinaires. « Mais, j’ai opté de parler pour mes consœurs et de les sauver de ces violences. »

Constatant que son parti Florina n’avait pas de poids, pour bien mener son combat, Frida Ndagijimana, va changer de parti politique après sept mois comme cheffe de colline. « J’ai dit au revoir au Florina et j’ai adhéré au parti CNDD-FDD. J’avais réalisé qu’en restant dans le Florina, j’étais en train de jouer une mauvaise carte. Car, j’étais en peu limitée et soutenue. Je tâtonnais en peu. »

Par après, elle sera d’ailleurs promue au poste de cheffe de la zone Kigwena de 2010 à 2015. En 2015, elle revient candidater comme conseillère collinaire. Depuis lors, elle est encore à la tête de cette colline.

Frida Ndagijimana rêve de voir plusieurs femmes dans les instances de prise de décisions : « J’encourage les femmes et les jeunes filles à entrer dans les partis politiques, à se faire élire et à élire. D’ailleurs, j’aimerais voir une autre femme me remplacer comme cheffe de colline. Je n’ai pas encore pris une décision de me représenter mais je recommande aux plus jeunes d’assurer la relève. »


Plusieurs partis politiques sont invisibles à Rumonge

Sur une trentaine de partis politiques agréés au Burundi, l’administration provinciale de Rumonge indique que moins de dix formations sont présentes sur le terrain.

« Les partis qui sont sur le terrain ici à Rumonge sont le CNDD-FDD, l’Uprona, le CNL et l’Anades. Les autres formations ne sont pas visibles », a confié Léonard Niyonsaba, gouverneur de la province de Rumonge.

Il a même précisé que les plus actifs sont le CNDD-FDD et l’Uprona. « Mais, attendons peut-être ! Avec la campagne électorale, d’autres vont se manifester. » Il a déploré d’ailleurs que certains partis politiques ne participent pas dans des réunions ou dans des travaux de développement organisés au niveau communal voire provincial.

Donatien Ndikumwenayo, représentant communal du parti Uprona

De son côté, le parti Uprona indique qu’il est bien enraciné dans cette partie du pays. Donatien Ndikumwenayo, son représentant communal, affirme que son parti est prêt pour les élections. « Nous avons donné des candidatures que ça soit pour les législatives ou les communales. Nous avons respecté l’équilibre genre comme c’est recommandé par la Constitution. Même sur le terrain, nous constatons que nous avons des membres et des électeurs. »

Néanmoins, certains défis sont là. « Nous avons donné des gens pour être membres des bureaux de vote, mais aucun n’a été retenu. Cela nous inquiète beaucoup. Ça montre qu’il peut y avoir des tricheries dans le comptage des voix. »

Il espère qu’ils vont avoir des mandataires politiques. « Nous avons donné des candidats et nous souhaitons avoir au moins deux personnes sur chaque bureau de vote afin de veiller à ce que chaque voix du parti Uprona soit comptabilisée. »

Interrogé sur le bilan de la législature en fin de mandat, il avoue qu’il y a eu des réussites mais aussi des échecs. De façon globale, il donne l’exemple du manque de carburant dans le pays ainsi que l’inflation galopante. Pour Rumonge, il parle de la lenteur dans le bitumage de la RN7. « Si tu considères le temps déjà écoulé, les travaux n’avancent pas alors que cette route relie notre province à la capitale économique. Les gens se plaignent, les touristes se lamentent. Certains ont même totalement abandonné de venir à Rumonge. »

Nous avons essayé d’avoir l’avis de certains partis politiques, en vain.


Interview exclusive avec Léonard Niyonsaba : « Les jeunes ont déjà compris qu’après les élections, la vie continue normalement »

Cohabitation politique, préparation des élections, développement socio- économique, … Léonard Niyonsaba, gouverneur de Rumonge fait le point.
Il revient aussi sur la préparation des jeunes et des femmes pour les élections législatives et communales du 5 juin.

Où en êtes-vous avec les préparatifs des élections ?

Comme dans d’autres provinces du pays, à Rumonge, la population s’est bien préparée pour les élections dans ses cinq communes, au niveau des collines et des sous-collines. Cela se fait dans le calme et dans la bonne cohabitation. Il n’y a pas de cas d’intolérance politique à signaler.

Même les partis politiques en lice le font pacifiquement. Ce qui nous réjouit beaucoup parce que cela présage que les élections vont bien se dérouler. Ce qui sous-entend que même les résultats des urnes seront acceptés par toutes les parties en compétition et par la population. Cela montre également que nous avons beaucoup évolué en démocratie.

Comment ?

En effet, dans le passé, si on commence par 1993, durant la période électorale, il y avait trop de bruits, de cas de mauvaise cohabitation politique, de provocations, … Mais aujourd’hui, même les compétiteurs utilisent un langage non-violent, rassurant. On constate aussi que la population ne se laisse plus manipuler.

La population a-t-elle répondu à la campagne de récupération des cartes d’électeur ?

Oui. Elle a répondu présente à ce rendez-vous. Nous avons vu que sur les centres de distribution, il y avait des foules pour récupérer les cartes d’électeur.

Ils ont été matinaux. Seulement, il y a eu des soucis le premier jour mais qui ont été vite corrigés.

Dans le passé, des cas d’intolérance politique surtout entre les jeunes ont été répertoriés dans votre province. Quelle est la situation aujourd’hui ?

Oui, dans le passé, durant la période électorale, on observait beaucoup de cas de provocations, d’affrontements, d’enlèvements des drapeaux, etc. Mais aujourd’hui, ces cas n’existent plus.

Pour les éviter, nous demandons aujourd’hui aux partis politiques de veiller sur leurs permanences et leurs drapeaux. Ce qui évite des bouc-émissaires. Pour le moment, les jeunes sont calmes. Ils vaquent à leurs occupations. Ils ont déjà compris qu’après les élections, la vie continue normalement ; que ce n’est pas tout le monde qui reçoit des décrets, des postes. Ils savent que souvent, les politiciens tiennent de fausses promesses. Les jeunes sont aujourd’hui occupés par les projets d’auto-développement et sont prêts à aller élire.

Et les femmes ? Sont-elles impliquées dans ces élections ?

Dans notre province, les femmes sont tellement mobilisées. D’abord, elles se sont fait enrôler et elles sont sur les listes électorales. Nous constatons que sur les listes des députés et des conseillers communaux, elles sont présentes. Nous remercions les partis politiques pour les avoir placées en avant. Ils ont respecté les quotas exigés. Les candidates en sont fières. L’électorat féminin est prêt à appuyer et élire des consœurs.

On entend souvent des hommes qui empêchent les femmes de participer dans la vie politique. Qu’en est-il à Rumonge ?

Vraiment à Rumonge, si un homme prend une telle décision, cela sera un signe qu’il y avait déjà des problèmes, de l’incompréhension au sein du couple. Je n’ai pas encore entendu de tels cas ici. Les femmes qui sont déjà dans les postes de responsabilité et savent comment distinguer les tâches administratives et celles du foyer.

D’ailleurs, des hommes ont déjà constaté que si par exemple leur épouse devient députée, c’est toute la famille qui en bénéficie.
Mais, je conseillerais aux conservateurs d’évoluer et de constater que les femmes sont capables au même titre que les hommes.

La population est-elle informée des contenus de la loi communale et de la loi électorale ?

Là, nous sommes à l’œuvre pour sensibiliser les citoyens. D’abord, nous leur disons qu’il faut s’abstenir de tout acte susceptible de perturber les élections.
Une fois attrapé en train de perturber les élections, tu deviens un ennemi du pays. Côté justice, désormais, on a instauré ce qu’on appelle la permanence pénale.

C’est-à-dire ?

Il y a des magistrats qui assurent la garde pour lutter contre l’impunité afin de trancher rapidement. Donc, nous avons pris un temps suffisant pour porter à leur connaissance ces lois. Que ce soit la population, les mandataires politiques ou les électeurs, ils savent leurs devoirs et leurs droits.

Durant la campagne, ils savent qu’il ne faut pas utiliser des mots provocateurs, des injures, etc.

Vous venez de passer plus de deux ans à la tête de cette province. Quid de vos principales réalisations ?

Quand je suis arrivé à la tête de cette province, la population avait beaucoup de problèmes. Chaque matin, on trouvait entre 80 et 100 personnes qui demandaient une audience avec le gouverneur. Tous les jours, dans les communes, c’était la même situation. Il y avait trop de conflits dans les associations, les sentinelles des palmiers à huile, etc. Alors, vous constatez qu’aujourd’hui, il n’y a plus cet attroupement devant mon bureau.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons mis en place une stratégie. Avec mon cabinet et tous les chefs provinciaux des services, nous avons organisé des descentes dans les zones. Cela a commencé en janvier 2023. Nous avons échangé avec la population. Les gens ont posé directement des questions à ceux qui sont habilités à y répondre.

Certaines questions ont trouvé des solutions, et pour d’autres, nous leur avons donné des orientations. Nous avons recommandé aux administrateurs de faire des descentes dans les collines. Tous les six mois, de telles descentes sont organisées. Des pratiques frauduleuses dans la collecte de l’argent qui étaient d’ailleurs des sources de conflits n’existent plus. Aujourd’hui, il y a peu de lamentations de la part de la population.

Quoi d’autre ?

Nous avons donné notre numéro de téléphone. Quand un habitant a un souci, il m’appelle ou me laisse un message ou un audio pour exposer son cas. Je lui téléphone directement et je le mets en contact avec le chef de secteur. Le constat est que certains habitants n’ont plus confiance en certains administratifs à la base.

Je remercie beaucoup les partenaires qui nous ont appuyés pour faire ces descentes. Cela demandait en effet des moyens pour avoir du carburant par exemple.
Une autre avancée, c’est la construction de ce bureau provincial. Avant notre arrivée, il y avait la lenteur des travaux. Et pour travailler dans la transparence, ce sont les religieux qui gèrent le compte dédié à la construction du bâtiment. Ce qui a créé la confiance pour les contributeurs.

Durant notre mandat, il y a eu beaucoup de constructions notamment des hôtels, des microfiches, des banques, … dans notre province. Il y a eu également la construction et l’ouverture de l’abattoir moderne de Mutambara, etc. Dans l’agriculture, il y a eu aussi des avancées.

Avez-vous des preuves ?

Par exemple, en 2020-2021, Rumonge récoltait seulement 12 tonnes de maïs.
Mais, lors de la dernière saison, nous avons pu avoir plus de 200 tonnes. Ce qui signifie que la population est actuellement à l’œuvre pour développer le secteur agricole. Le secteur touristique s’est beaucoup aussi amélioré même si nous avons eu un problème de la route.

Rumonge cultive beaucoup le palmier à huile. Qu’avez-vous fait pour développer cette filière ?

Malheureusement, les inondations ont beaucoup affecté les cultivateurs. Aujourd’hui, nous sommes en train de voir comment améliorer les techniques agricoles en la matière. C’est par exemple le fait d’espacer les pieds des palmiers à huile. Ce qui permet d’associer les cultures vivrières et les palmiers à huile. Nous avons vu que c’est productif.

L’Office de l’huile de palme (OHP) est en train d’y travailler. Nous sensibilisons les producteurs à s’associer en coopératives afin de diminuer le nombre d’usines artisanales de production de l’huile de palme. Car, elles polluent beaucoup le lac et affectent les zones de frayères. La production halieutique diminue ainsi.

Heureusement, les gens comprennent notre politique. Nous espérons qu’après les élections, les nouveaux dirigeants et administratifs vont poursuivre ce travail.

Quid du secteur éducatif ?

Là, aussi, nous avons fourni beaucoup d’efforts. Oui, nous n’avons pas encore
eu la première place au niveau du classement, mais il y a eu des avancées.

A Rumonge, on parle beaucoup du problème d’eau potable. Quelle est la situation ?

Concernant l’eau potable, il y a des adductions qui viennent de Burambi. C’est
là que nous observons souvent des coupures de tuyaux. Nous avons suivi de près cela. Des travaux d’entretien ont eu lieu. Il y a aussi un projet de captage d’eau à partir du lac Tanganyika. Nous espérons que d’ici peu, la ville de Rumonge et ses environs seront bien alimentés en eau potable.

En venant ici à Rumonge, la RN7 est quasiment impraticable sur certains tronçons. Quel est l’état de vos routes ?

Ce secteur mérite un effort spécial. Ça nécessite des efforts et des fonds. Nous avons des montagnes très fragiles. En cas de pluies, il y a des glissements et ça bloque les routes ou cela les rend glissantes et impraticables.

Tel est le cas des routes vers Burambi et Buyengero. Elles sont en train d’être construites dans le cadre des travaux connexes à la route Bujumbura-Rumonge.

Malheureusement, nous constatons que ces travaux n’avancent pas comme on le souhaitait. Mais, nous tranquillisons la population qu’il n’y a pas de torchon qui brûle. C’est juste quelques défis qu’on essaie de corriger.

Etes-vous satisfaits de l’état d’avancement des travaux sur la route Bujumbura-Rumonge ? Nous avons constaté qu’il y a une longue distance qui est devenue presqu’impraticable alors que les travaux avaient commencé là.
Votre réaction.

Le rythme ? (Rires). Peut-être qu’entre le gouvernement et ceux qui ont gagné
le marché, il y a …. En fait, c’est le ministère ayant les travaux publics dans ses attributions qui suit de près ce dossier. Mais, de notre côté, le constat est que les travaux n’évoluent pas rapidement. Il y a des moments où on remarque qu’ils sont actifs et d’autres cas où ils stagnent ou reculent.

Quelle est votre demande ?

Là, nous demandons au ministère ayant les travaux publics dans ses attributions de mettre en peu de pression en ce qui est de l’encadrement. Nous donnons souvent des rapports sur la lenteur de ces travaux. Nous demandons à chaque partie de respecter et d’honorer les termes du contrat.

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