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Une année après sa création, l’ADC Ikibiri propose l’agenda des négociations

02/06/2011 Commentaires fermés sur Une année après sa création, l’ADC Ikibiri propose l’agenda des négociations

C’est au cours d’une conférence de presse tenue ce 30 mai par la coalition présidée aujourd’hui par Léonce Ngendakumana, président du Sahwanya Frodebu.

Avant de dresser le bilan de l’action de l’ADC Ikibiri et l’impact de celle-ci sur l’évolution socio-politique du Burundi, suivi des « propositions sur les voies de sortie dans la résolution de l’actuelle crise », Léonce Ngendakumana a d’abord rappelé la genèse de la coalition : «Depuis le 24 mai 2010, le Burundi est entré dans une période de crise socio-politique et économique grave, consécutive à la manipulation du processus électoral de l’époque, à la dictature aveugle et aux pratiques de mauvaise gouvernance politique et économique érigées en mode de gouvernement par le pouvoir Cndd-Fdd».

Suite à cette situation, « l’ADC s’est engagée dans une lutte implacable contre les fossoyeurs de la démocratie en élaborant et en publiant notamment des textes d’évaluation sur la situation socio-politique, sécuritaire et économique qui prévaut dans notre pays ».

En outre, l’ADC a élaboré un schéma robot des négociations pour sortir le pays de cet engrenage, « intensifiant des actions d’information et de sensibilisation de la communauté nationale et internationale par morandums sur le processus électoral, la sécurité et la situation des droits de l’homme au Burundi ».

Après ce travail d’évaluation, M. Léonce a révelé ensuite que «certains membres de la communauté internationale reconnaissent avoir fait des erreurs d’appréciation sur la situation qui a prévalu avant, pendant et après les élections», sans pour autant citer de noms.

Selon lui, «le pouvoir tâtonne, tente désespérément de dissoudre les partis politiques et réinstaurer le système politique de parti-État au Burundi, alors que la reprise de la guerre et des violences fait progressivement son chemin; la presse, la société civile et les confessions religieuses risquant de subir prochainement le même sort que les partis politiques au Burundi.»

A en croire les paroles du président de l’ADC Ikibiri, si une telle situation n’est pas réglée, « le Burundi va sombrer dans un chaos général et le problème hutu-tutsi qui était en train de se régler va resurgir.»

Un agenda des négociations

Sur cette épineuse question, l’ADC propose un processus en deux phases, «pour éviter que le peuple burundais ne fasse recours à la pression». La première phase consisterait à créer un environnement socio-politique propre aux négociations : retour sécurisé des chefs des partis politiques en exil, rétablissement dans leurs droits, libération des prisonniers politiques et d’opinion, exercice des droits politiques et des libertés publiques, débat sur la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques, projet de loi portant statut de l’opposition; la suspension immédiate des arrestations, des détentions et des exécutions extra-judiciaires,…

Cette première phase consisterait aussi sur le consensus du cadre et des principaux partenaires et l’objet des négociations. Enfin, la première phase définirait et mettrait en place des garanties des résultats des négociations.

La deuxième phase qui serait celle des négociations proprement dites se pencherait sur les causes, les acteurs et les conséquences de l’instabilité du pays ; la mise en place du cadre des négociations ; la problématique de l’Accord d’Arusha et de la Constitution ; la mise en œuvre des réformes négociées à Arusha particulièrement en rapport avec les mécanismes de régulation des institutions ; la démocratie et la bonne gouvernance au Burundi ; la problématique de la sécurité plus particulièrement la gestion des instruments du pouvoir (Armée, Police, Justice et Administration) ; les droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques ; la problématique de la Justice Transitionnelle au Burundi ; les élections de 2015 (Constitution, le Code électoral et la loi sur les partis politiques) ; les garanties de l’application des résultats des négociations ; les réformes du système éducatif burundais et la problématique de l’emploi au Burundi.

Signalons que cette conférence de presse était animée par le Président du Frodebu et en même temps celui en exercice de l’ADC Ikibiri. On pouvait remarquer aussi deux membres de l’UPD et deux membres du Frodebu. Les journalistes n’étaient pas nombreux, l’orateur du jour, Léonce Ngendakumana expliquant que de telles réunions seraient désormais discrètes « à cause de la police qui fait tout pour les empêcher.

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