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La stratégie du pourrissement

18/10/2011 Commentaires fermés sur La stratégie du pourrissement

L’option du pouvoir pour la stratégie du pourrissement dans le conflit politique actuel est désormais limpide, notamment par la projection.

Selon le porte-parole du gouvernement, c’est l’opposition et certaines associations de la société civile qui ont orchestré – avant, pendant et après les élections – un plan pour ternir l’image du gouvernement à travers ses forces de sécurité. Or, d’après les enquêtes du président de l’APRODH, ce sont des Imbonerakure qui exécutent le « plan safisha » consistant à éliminer des FNL fidèles à Agathon Rwasa en intelligence avec des agents de la Police nationale et du service national des renseignements.

De surcroît, la radio Rema FM – a corroboré les dires de M. Nzobonariba en soutenant que Pierre Claver Mbonimpa, Gabriel Rufyiri et Pacifique Nininahazwe vont à la rescousse d’une « ADC aux abois ». Et ce médium précise que le président du parti Frodebu est « le dernier des Mohicans » au sein de cette coalition. Or, les autres ténors de l’ADC n’ont pas fait de déclaration officielle en ce sens.

Préserver la stabilité politique

Cette stratégie du parti présidentiel est symptomatique d’un manque de maturité politique. Sous d’autres cieux, opposition et société civile peuvent même manifester main dans la main. Sans pour autant que le pouvoir accuse ses partenaires sociaux de politiser leur rôle. Du reste, elle accule les opposants à emprunter derechef le sentier de la guerre civile. Avec un facteur aggravant à savoir une grogne sociale qui se nourrit de misère, de désespoir et du sentiment d’injustice ressenti par le citoyen lambda. Et partant, le pouvoir sera contraint, in fine, à la méthode de résolution pacifique des conflits. En ce cas, il ne s’agirait plus, pour l’opposition extra-parlementaire, de revenir dans les institutions républicaines eu égard à ses résultats lors des dernières élections communales. Mais de s’engager dans une transition démocratique.

Les caciques du parti Cndd-fdd devraient plancher sur une gouvernance qui préserve la stabilité politique et remorque le Burundi aux locomotives que constituent les autres pays de la Communauté Est-Africaine dont la croissance économique est de 5% en moyenne. Et non sur les moyens pour annihiler ad vitam aeternam la possibilité d’une alternance politique. S’ils persistent dans cette tendance lourde, l’histoire retiendra que cette formation politique a fait la guerre, a gouverné et a causé des pleurs et des grincements de dent.

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