L’économie burundaise est en berne. Les prix des denrées de première nécessité montent en flèche. Pourtant, dans leurs messages, les autorités burundaises estiment que le Burundi peut s’autosuffire. Ce qui est loin des points de vue des experts économistes et des défenseurs des droits de l’Homme.
Lors de la clôture de la Journée du combattant, le président Evariste Ndayishimiye a déclaré : « Il y a des grognes consécutives du fait que le Burundi ne bénéficie plus d’aides. Nous devons savoir que nous sommes appelés à s’autosuffire. Les histoires des aides, oublions ».
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au Développement, Albert Shingiro, ajoute une autre couche : « Ce changement de paradigme est arrivé à point nommé. Soixante-deux ans après son indépendance politique, le Burundi ne croit plus à la philanthropie ou l’aide pour son développement socio-économique, car l’expérience a déjà prouvé qu’aucun pays au monde ne s’est développé sur base de l’aide ou de la philanthropie. Les Burundais croient plutôt au travail acharné pour créer de la richesse et aux partenariats stratégiques de coopération réciproquement bénéfique ».
Est-ce le moment de bomber le torse ?
En avril 2023, Gitega et le Fonds monétaire international (FMI) sont parvenus à un accord sur un nouveau programme de 40 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), pour une enveloppe d’environ 261,7 millions USD. Pour nombre d’économistes, c’était une bouffée d’oxygène, mais aussi un catalyseur pour les autres financements. Cet espoir a duré le temps d’une rosée.
Plus de 60 millions d’USD ont été décaissés par le FMI, mais plus rien. La deuxième tranche qui devait tomber en novembre au plus tard en décembre est toujours dans les caisses du FMI. Selon des sources au sein du FMI, certains engagements de la part du gouvernement du Burundi n’ont pas été respectés.
Interrogé, le ministre des Finances rétorque : « Il y a un travail en cours. »
Pour l’économiste André Nikwigize, le langage d’Albert Shingiro concernant l’aide est un discours politique qui est tenu chaque fois que les partenaires réduisent ou suspendent l’aide. « Le président Pierre Nkurunziza avait fait de même en 2016 lorsque l’Union européenne et les autres bailleurs avaient décidé de prendre des sanctions contre le Burundi. Il disait que le Burundi est devenu indépendant économiquement et que l’aide extérieure ne représente plus que 30% du budget. »
Selon lui, le Burundi est confronté au même problème. Concernant la Facilité Elargie de Crédit (FEC), André Nikwigize trouve que la raison est que le gouvernement burundais ne se décide pas encore à appliquer les mesures de stabilisation prévues dans le programme. « Actuellement, c’est l’impasse financière. »
Réactions
Gabriel Rufyiri : « Pour aller de l’avant, il y a des principes à respecter »
« Cet accord a été conclu entre le gouvernement du Burundi et la FMI dans le but, d’abord, de faciliter la disponibilité des devises qui sont aujourd’hui introuvables au Burundi, vous les voyez les conséquences, elles sont là. La deuxième chose de cet accord est d’engager des réformes en matière budgétaire, économique et financière. Donc, ces deux points principaux sont là juste pour stabiliser l’économie burundaise. D’abord, le processus de déblocage de ce fonds doit obéir à certains principes ».
D’après le président de l’Olucome, le premier principe est le déblocage de ces fonds. Selon lui, il doit y avoir d’abord une mission de revue qui vient de Washington pour évaluer les premiers six mois par rapport aux attentes ou aux conclusions qui devraient être négociées et conclues entre le bailleur, la FMI et le gouvernement du Burundi. Il rappelle qu’il y a une mission qui est venue ici : « Je pense qu’il y a plus de trois missions qui sont déjà venues ».
Le président de l’Olucome fait remarquer que cette première revue a permis le déblocage de 60 millions d’USD. « Selon les informations à ma disposition, les dernières missions n’ont pas été concluantes ».
Selon lui, le gouvernement aurait refusé plusieurs réformes au niveau budgétaire et financier qui doivent être prises. Entre autres, le rapprochement des taux de change : « Donc le taux de change des devises sur le marché noir diffère du taux officiel. Aujourd’hui, le taux officiel d’un 1 USD est autour de 3 000 BIF, mais au niveau du marché parallèle, c’est autour de 8 000 BIF. Donc cet écart est inconcevable. C’est inacceptable. Alors, à ce niveau, selon les informations à notre disposition, il n’y a pas eu de négociations. Et ces dernières n’ont pas été concluantes. Normalement, chaque 6 mois, selon l’accord, il doit y avoir un déblocage de 60 millions de dollars ».
Pour cet activiste, deux missions qui ont été menées n’ont pas été concluantes et il se demande si la balle se trouve dans le camp du gouvernement du Burundi.
« Vous savez, on a besoin de 30 millions d’USD par mois pour approvisionner le pays en carburant. Et nous, nous recevons 60 millions de dollars. Certes, c’est pour le carburant, il y a d’autres produits comme les fertilisants, les médicaments, etc. C’est comme du paracétamol pour quelqu’un qui a de la malaria. Mais quand même, au moins, on peut dire qu’il peut y avoir une petite accalmie ».
Il trouve que le gouvernement devrait expliquer aux Burundais pourquoi la situation est telle qu’elle est aujourd’hui et pourquoi il n’y a pas eu de conclusion.
Pour ce qui est des récentes déclarations du Chef de l’Etat lors de la Journée du combattant, Gabriel Rufyiri qualifie cela de message politique : « C’est un message politique qui ne peut pas être scientifiquement et techiquement prouvé . Le Burundi, c’est un pays pauvre. Economiquement, c’est clair et c’est visible. Pour qu’on puisse aller de l’avant, il y a des principes qui doivent être respectés pour que le pays puisse se développer . D’abord, le premier principe est la stabilisation de l’administration. Le deuxième principe, c’est d’avoir une administration efficace, qui sait bien négocier avec un partenaire, qui sait bien organiser et achever des activités à sa charge ».
Le président de l’Olucome est d’accord, d’un côté, avec le président de la République et le ministre Albert Shingiro. D’après lui, sans un leadership fort, les aides ne peuvent rien. « Cette aide est donnée si les principes de gouvernance politique, économique, judiciaire et administrative sont respectés. Si ces principes ne sont pas respectés, les appuis budgétaires ne sont pas non plus à espérer ».
Il rappelle que le 5 et le 6 décembre 2024, le Burundi organise la Table ronde des bailleurs pour financer la vision 2040-2060. Et de se poser la question si ce sont seuls les Burundais qui vont être là : « Ce sont des Blancs, ce sont des Chinois, ce sont des Russes, ce sont des partenaires du Burundi qui viendront là. Ce message est un message politique, qui ne convainc pas. On dirait qu’on parle à des gens qui n’ont pas une capacité d’analyse pour savoir que le bailleur est nécessaire ».
Faustin Ndikumana : « Nous avons encore besoin d’appui »
« Normalement, ces discours ont toujours été tenus. Mais, pour venir à se passer de l’aide publique au développement, ça se prépare : il faut avoir atteint le stade d’un pays à revenu intermédiaire », réagit Faustin Ndikumana.
Le directeur national de l’organisation Paroles et actions pour le réveil des consciences et le changement des mentalités (Parcem) rappelle que la balance commerciale du Burundi est déficitaire à plus de 90%. Sur ce, on devrait chercher plutôt comment l’équilibrer.
Il montre que l’aide publique au développement étant toujours parmi les ressources substantielles du pays, même une enquête récente de la Banque africaine de développement (BAD) a prouvé que le Burundi avait un besoin de plus de 6 milliards de dollars dans le secteur d’infrastructures pour booster sa croissance économique. « Maintenant, on table même sur 10 milliards. Je crois qu’un tel langage, quand il est tenu, fait fuir les conditions de vie de la population actuelle. Sinon, pourquoi va-t-on organiser la table des partenaires extérieurs en décembre de cette année ?».
Par ailleurs, souligne toujours Faustin Ndikumana, le Burundi est encore éligible au guichet des dons de la Banque mondiale. Ainsi, dans le contexte socio-économique actuel, il n’y a pas d’alternatives. « Nous avons encore besoin d’appui et on est éligible sur les guichets de dons et d’aides ».
D’ailleurs, le directeur national de Parcem met le gouvernement devant ses responsabilités. « Au lieu de penser à se passer de l’aide, il faut plutôt penser à garder des partenaires et afficher une crédibilité. Il faut renforcer la bonne gouvernance, la gestion transparente, la lutte contre la corruption, sinon, même les pays en voie de développement, comme l’Egypte, bénéficient parfois des facilités de crédit de forme monétaire internationale ».
Faustin Ndikumana suggère au gouvernement burundais de garder un profil bas. Sinon, tous les plans que le Burundi s’est déjà dotés, à commencer par la Vision 2040-2060, ont besoin d’appuis extérieurs pour leur mise en œuvre.
Aloys Baricako : « On a encore besoin d’être aidé. »
Concernant les aides, souligne le président du parti Ranac, je soutiens le président. « Si on s’autosuffit, ça va. Ça ne vaut pas la peine d’aller chercher des aides. Mais, pourquoi quelqu’un qui est en train de s’enfoncer dans un fossé très profond, on lui tend une corde pour le soulever, mais il ne veut pas ».
Aloys Baricako ne comprend pas les raisons qui expliquent qu’on n’a pas besoins d’aides. « Ce discours a été développé sous la logique de la souveraineté. Mais, cette souveraineté est relative. On n’a pas de devises aujourd’hui, je pense que le pays a besoin d’aides ».
Par ailleurs, explique toujours le président du Ranac, il est trop tôt de dire que le Burundi peut avoir des produits d’exportation pour faire rentrer des devises. Sinon, ce problème de carburant qui persiste, cette flambée des prix, ils sont dus à quoi ? Probablement à l’assèchement des devises. « On a encore besoin d’être aidé, on n’a besoin d’amis. Seulement, il faut une certaine rationalité pour les identifier. Sinon, que nos autorités nous montrent ce secret qui les pousse à nous dire que nous n’avons pas besoin d’aides. Peut-être qu’il y a quelque part un stock stratégique en devises ».
Sinon, c’est normal de contracter une aide si on ne s’autosuffit pas. « Cela ne détruit à rien le pays. On a toujours dit que les aides ne développent pas un pays. Mais, si elles sont mal gérées ou détournées, vous voulez quel(s) résultat(s) ? Seulement il faut bien les gérer ».
Les aides sont justement nécessaires pour nous mettre sur les rails du développement et pouvoir ainsi avancer. Si on parvenait à maitriser l’inflation, si on inversait la tendance de la balance commerciale, on pourrait commencer à dire que l’on n’a pas besoin d’aides.
Abdoul Kassim : « Le multilatéralisme mondial oblige notre pays à être en relation permanente avec les autres Etats »
« Il est de notoriété publique que personne, même très puissant, ne peut vivre isolé des autres. Tous les pays du monde sont interdépendants. Le multilatéralisme mondial oblige notre pays à être en relation permanente avec les autres Etats, comme en témoigne l’adhésion du Burundi aux organisations régionales et internationales », réagit le président du parti UPD-Zigamibanga.
Selon Abdoul Kassim, renoncer à l’aide ou aux appuis multiformes revient à dire que le Burundi se suffit à lui seul. « Ce qui n’est pas le cas. Par ailleurs nous voyons un peu partout dans le pays des projets en cours sous le financement des partenaires internationaux divers. »
Gaspard Kobako : « Pourvu que cette aide ne soit pas détournée »
Pour le président de l’Alliance nationale pour la Démocratie (AND), cen’est pas encore le moment de renoncer à l’idée de l’aide ou d’appui financier dans le contexte socio-économique actuel. « Pourvu que cette aide ne soit pas détournée, mais soit orientée dans le sens du développement. Sans cela, le discours risquerait une fois de plus d’être un leurre. Même l’Europe a bénéficié du plan Marshall pour se relever alors qu’elle avait été détruite par la Seconde Guerre mondiale. »
Pour lui, il faut veiller à ce que le Burundi ne tombe pas en faillite, parce que beaucoup d’indicateurs sont au rouge : le manque endémique du carburant, la flambée et la rareté des produits de première nécessité, un système éducatif à genoux, etc.
Jean de Dieu Mutabazi : « Il est préférable de privilégier des échanges win-win »
« Cette question d’aide au développement renvoie à la notion de donateur et de bénéficiaire. Or, nous ne devons pas oublier que si votre main reçoit l’aide, la main occidentale qui va donner va non seulement donner, mais c’est elle qui va ordonner, c’est-à-dire décider. Non seulement sur l’utilisation de cette aide, mais aussi sur l’utilisation des richesses ou des ressources naturelles du pays bénéficiaire », analyse le président du parti Radebu.
Comme ressources naturelles, M. Mutabazi cite les produits agricoles comme le café ou le thé ou les ressources minières comme l’or, le coltan, la cassitérite, les terres rares ou le Nickel de Musongati.
Jean de Dieu Mutabazi trouve qu’aucun pays ne s’est jamais développé grâce à ce genre d’aide. « Si certains pays comme la Corée du Sud, le Botswana, le Singapour et d’autres, ont émergé et se sont développés, c’est grâce à leurs propres efforts, leurs propres ressources, leur propre capital humain. Mais aussi, dans le respect des principes de la bonne gouvernance. N’oublions pas également que les pays du Nord utilisent également l’instrument de la dette comme instrument de domination, notamment pour garder une main mise sur les ressources naturelles des pays bénéficiaires. »
Toutefois, nuance-t-il, il ne serait pas sage ou sensé, de la part d’un Etat du Sud ou d’un gouvernement du Sud, de refuser une aide financière directe en cas de déficit budgétaire, par exemple.
« Quand cette aide est proposée par un bailleur extérieur de bonne foi et dans des conditions bien négociées par le pays bénéficiaire, ainsi que dans des conditions fixées par le même pays bénéficiaire. C’est ainsi qu’aujourd’hui, sans pour autant rejeter en bloc toute forme d’aide, il est préférable que les pays du Sud privilégient des échanges win-win ou gagnant-gagnant », explique-t-il.
Et de conclure : « Le multilatéralisme mondial oblige notre pays à être en relation permanente avec les autres Etats dans des conditions de respect mutuel des deux parties, en développant un partenariat qui respecte l’indépendance et la souveraineté de chacune des parties. Une aide qui viendrait sous cette bannière d’un accord de financement qui respecte les termes de négociation des deux parties serait la bienvenue pour moi ».
Agathon Rwasa : « Il faut être réaliste. »
Le député Agathon Rwasa soutient qu’il faut être réaliste pour ce qui est de l’aide ou les appuis financiers. « Sans une bonne gestion, un leadership digne de ce nom et prima de l’Etat sur le parti de l’aigle, on n’entendra que des discours démagogiques ».
Les faits sont là et les critiques sont également utiles.
Maintenant nous avons besoin des propositions de solutions concrètes et réalistes. Les médias devraient orienter les débats vers là.
Nous soutenons les autorités burundaises dans leur quête d’indépendance.Un Etat ne doit pas mendier pour vivre.A quoi aura servi l’indépendance tant célébrée?Si c’est pour aller mendier autant ramener les colons belges bastonner les gens pour prendre les taxes et partir construire leur pays.C’est inacceptable de voir que de soit disant intellectuels burundais encouragent la mendicité de leur pays.Heureusement que la honte ne tue pas.Il ne resterait plus que Monsieur Mutabazi en vie.Lui au moins comprend les enjeux internationaux.Les autres attendent les taxes payées par les européens pour vivre avec leurs enfants au lieu d’aller travailler pour vivre.Un mendiant n’a aucune dignité.
@Dr Jean-Claude.
Alors en dehors d’aide au développement.
Montrez -nous monsieur l’expert, comment le Burundi pourrait s’en sortir de ce marasme économique dans lequel il a été plongé par le gouvernement depuis 2015.
C’est facile de monter sur ses grands chevaux,en prétextant la souveraineté économique.
D’ailleurs, que fait concrètement le gouvernement burundais actuellement pour aboutir à cette souveraineté économique qu’il ne cesse de promouvoir ?
@Dr Jean Claude Donon
Alors en dehors d’aide au développement.
Montrez -nous monsieur l’expert, comment le Burundi pourrait s’en sortir de ce marasme économique dans lequel il a été plongé par le gouvernement depuis 2015.
C’est facile de monter sur ses grands chevaux,en prétextant la souveraineté économique.
D’ailleurs, que fait concrètement le gouvernement burundais actuellement pour aboutir à cette souveraineté économique qu’il ne cesse de promouvoir ?
Au moment ou un peu partout à travers le monde, c’est la pensée et le discours décoloniaux qui tiennent le haut du pavé et ce dans tous les aspects de la vie, il faut venir au Burundi pour trouver des responsables politiques, d’associations ou des médias qui pronent le retour à la servitude volontaire(en invoquant la »nécessaire interdépendance entre les nations » pour les uns, les difficultés économiques de notre pays pour d’autres). Car en effet, à la manière dont elle est envisagée par ses donateurs avec leurs conditionnalités qui hypothèquent notre indépendance et notre souverainté(il suffit pour cela de lire le récent communiqué de l’Union européenne annonçant le renouvellement des sanctions contre notre pays jusque fin 2025), l’aide est un piège mortel qu’il convient d’éviter à tout prix. Pour cela, il faut commencer par changer notre logiciel mental. Plus de cinquante ans après avoir chanté le couplet »emancipate yourself from your mental slavery » dans sa célèbre chanson »Redemption song », Bob Marley doit certainement être en train de se retourner dans sa tombe.
Très bien Kira! Tu as bien servi ton maître de Buja! Et maintenant, Kira, va attraper le nonos. Ouah! Ouah! La voix de son maître.
discours démagogique ou pas, avec une balance commerciale négative à 99%, je ne vois pas comment stimuler la croissance économique au Burundi…même le magicien super économiste.
C’ est simple. Pas mal de burundais ont étudié dans les grandes écoles la MACROECONOMIE. Prenez les déterminants de la croisances économique et implanter des programmes de développement. Exemple : le déterminant » TECHNOLOGIE ». Quels sont les programmes projets que l’ on peut implanter ? Et le Burundi en est à quel niveau. il ne s’ agit pas d’ avoir une ressource naturelle et dire que tu es riche? Exemple 2 : la population, 13 millions d’ habitants. Quel est le niveau de transformation ( de FORMATION ) de cette population?
Ce sont là juste 2 exemples pour expliquer la croissance économique. Et l’ Activité Gouvernementale ? Si mauvaise gestion : Détournements, corruptions , ..mon pays peut dire « adieu » à la vision 2040…
»L »aide publique au développement: peut-on vraiment s’en passer? » S’il y a une chose dont nous, Burundais, sommes volontiers prêts à nous passer c’est le diktat de ceux qui la donnent.
@KIRA
Quels sont les diktats qui vous posent problème?
Le respect des droits de l’homme,de la liberté d’expression et des principes de la démocratie et de bonne gouvernance,la lutte contre la corruption et la gabegie financière?
Seraient-ce ces diktats qui vous poseraient problème ?
Si c’est le cas, j’aimerai vous informer que si même, on accordait au Burundi tout l’aide au développement réservé à tous les pays africains,sans qu’il respecte les soi disants « diktats »en échange, cet aide ne servirait pratiquement à rien.
Le Burundi continuerait à s’appauvrir au même rythme qu’aujourd’hui.
@Jean
Ces diktats me posent problème dans la mesure ou ils sont le fait de personnes et d’institutions qui n’ont aucune légitimité pour pouvoir nous les imposer. La(ou les) preuve(s)? Les vaccins contre la covid dans l’Union européenne, c’est 35 milliards de contrats d’argent public passés de gré à gré entre Ursula Von der Leyen, la présidente de la commission européenne, et Albert Bourla le Pdg de Pfizer, en dehors de mécanismes de contrôle connu. Les demandes de vérification répétées de la part de députés européens se heurtent depuis plus de deux ans à un refus net de madame Von der Leyen. Je ne fais qu’évoquer en passant les centaines de milliers d’euros saisis par la police fédérale belge dans les placards de certains députés européens au retour de missions diverses au Quatar. Soulignons également les dizaines de milliards d’euros envoyés en pure perte en Ukraine pour soutenir un pouvoir corseté par toutes les franchises de la mouvance néonazie ukrainienne (les bandéristes de Svoboda, de Pravi Sector et du bataillon Azov). J’ai déjà mentionné dans un post précédent les grenouillages et l’achat de voix par l’Union européenne lors du référendum organisé début octobre 2024 en Moldavie. Le prochain épisode devrait se dérouler en toute logique en Roumanie ou les partis proeuropéens viennent de subir un revers cuisant lors des élections législatives récemment organisées dans ce pays.
Voyez-vous, mon cher Jean, le magistère moral du haut duquel les doneurs de leçon se tiennent pour admonester les uns et chapitrer les autres N’EST RIEN D’AUTRE QU’UN TAS DE FUMIER. Mais je ne vous reproche absolument pas le choix de vos références. Je vous invite seulement à enlever vos lunettes roses pour voir le monde tel qu’il est, ne pas vous fier ni aux apparences, ni aux beaux discours. Ceux qui prétendent nous faire la morale N’ONT PAS DE LEÇON À NOUS DONNER CAR ILS NE SONT PAS MEILLEURS QUE NOUS!
Cher Kira,
Tu n’es pas aussi intelligent que tu crois! Tu colportes des ragots qu’on trouve dans les cercles complotistes qui votent volontiers pour Trump. Il y a quelques bribes de vérités, mais le reste n’est que balivernes! Et même si on admettait que tu dis vrai, ça n’exonère en rien tes potes DD. Prouve-nous que les DD sont compétents, et travaillent dans l’intérêt général du pays, then we will talk. Et dire que ces DD sont comme ils sont parce-qu’ils ont été formatés par le système qu’ils ont combattu ( logiciel, un terme que tu aimes et que tu utilises à tort et à raison) , cela ne marchera pas non plus. Fatalisme, Déterminisme, que nenni!
@Gugusse
Pardon, je n’ai jamais eu la prétention d’avoir la science infuse. J’ai toujours exprimé ma perception des choses tout en laissant à chacun le droit d’avoir la sienne. Je suis obligé de constater malheureusement que, incapable de contester de façon même minimalement argumentée mes opinions et mes prises de positions, tu te contentes au mieux cantoner ton propos dans l’invective ou, au pire, de me taxer d’adepte de théories du complot, faisant ainsi acte de ce qu’on qualifie de nos jours, de »complosophisme ». Qu’est-ce que le complosophisme? Pour la faire plus courte, le complosophisme est un concept relativement récent, consubstantiel à la circulation incontrôlée des informations sur internet et les médias sociaux. Le complosophisme est une démarche qui vise à qualifier, à labelliser de »complotiste » (pour tenter de les disqualifier définitivement)des idées, des prises de position, des informations ou des opinions auxquelles on ne trouve absolument rien à opposer. C’est l’autre nom de la fainéantise intellectuelle pour ainsi dire.
Donc, tu n’as rien à dire? Il est compétent ou pas, le pouvoir DD? That’s the question.
Jean,
Tu me rappelles Don Quichotte. Tu te bas contre des moulins à vent.
Mais oui ! Akimuhana kaza imvura ihise. Cependant, il faut déjà être bon gestionnaire de ce qu’on a.
Usesagura ivyawe, abaza kugufasha gusesa baza bariruka.
Pauvre Burundi ! Les autorités ne croient plus à la philanthropie de l’Europe et des USA ? Alors pourquoi s’agitent elles ? On ne peut pas engager une démarche dans un sens et proclamer le lendemain une philosophie contraire ! Mais je crois savoir la raison pour laquelle le Burundi a une telle attitude? C’est parce que – et tout le monde le sait- les Européens vont poser des conditions que le Burundi ne veut pas remplir . Il dira alors » Les Européens ne veulent rien lâcher, ce sont des lâcher » . Si le Burundi veut vraiment cet argent européen , il sait ce qu’il doit faire : libérer l’espace démocratique, protéger les minorités , lutter contre la corruption et arrêter les guerres régionales. Je souhaiterais tout simplement rappeler que si l’Europe d’après guerre n’avait tiré profit du Plan Marshall mis en place par les américains , elle n’en serait pas là aujourd’hui. Dans les conditions actuelles , le Burundi ne peut s’en tirer seul.
Il revient A chaque Etat de decider en ame et conscience ce que doit etre sa politique etrangere et je suis d’avis avec les autorites Burundaises qui considerent que certaines aides etrangeres ne meritent pas l’attention de notre Pays. D’ailleurs, il ya bien de sujets sur lesquels l’occident n’a pas de lecon de morale A donner aux Burundais. Malheureusement une telle vision devrait etre accompagnee par un haut niveau de bonne gouvernance pour developper le Pays, ce qui n’est pas le cas pour le moment A voir les disfonctionnements et la corruption qui s’observent ici et LA.. Sans bonne gouvernance, tout discours ,soit bon soit-il, n’est autre que demagogie.
« Vous avez problème avec ces diktats ,car soi disant ils sont le faits d’institutions illégitimes pour nous les imposer »
Est ce que cela signifierait ,alors que les dirigeants burundais ont toute la légitimité d’être corrompus, injustes ne respectant pas la loi,tyranniques ainsi que la légitimité verser dans la gabegie financière?
Je vous prie de m’expliquer en quoi le respect de ces principes que vous nommez maladroitement « diktats »nuirait à la souveraineté du Burundi?