Les Etats ACP (Afrique Caraïbes et Pacifique) veulent que la période de 2020 prévue dans l’accord de Cotonou soit respectée. Même si l’Union Européenne (UE) prévoit de sanctionner les pays qui n’auront pas signé les Accords de Partenariat Economiques (APE) en 2014.
« Les ACP regrettent profondément la décision du parlement européen, sur demande de la commission européenne, de retirer à certains pays ACP l’accès favorable au marché de l’Union Européenne s’ils ne signent et ne ratifient leurs Accords de Partenariat Economique (APE) », indique Phandu Skelemani, ministre des Affaires étrangères du Botswana et co-président ACP du Conseil des ministres ACP-UE. Il considère que l’objectif principal des relations commerciales bilatérales ACP-UE de contribuer à la transformation des économies des Etats ACP, d’améliorer leur compétitivité, de promouvoir leur développement durable afin d’éradiquer la pauvreté et d’accroître la part ACP dans les échanges mondiaux, énoncé dans les Accords de Cotonou (23 juin 2000), est remis en cause.
D’autres points traités au conseil des ministres ACP-UE
Au sujet de l’aide au développement pour 2014-2020, le groupe ACP salue le compromis sur le montant du 11ème Fonds Européen de Développement qui sera de 31,589 milliards d’euros. Bien plus, le conseil des ministres ACP-UE tenu à Bruxelles du 6 au 7 juin a applaudi le retour de la Somalie dans la famille ACP après 20 ans d’absence due à la guerre. Outre le FED et les APE, la réunion ministérielle à traiter d’autres questions sur lesquelles les deux parties avaient des points de vue divergents, comme le dialogue politique sur la migration, et le renvoi des immigrés illégaux. Les deux parties se sont convenues de poursuivre le dialogue sur ces questions avec l’aide de groupes d’experts afin de dégager un accord.
M. Skelemani affirme que l’Union européenne exige, dans le cadre des APE, l’élimination des droits de douane pour au moins 80% des échanges commerciaux dans un délai de 15 ans : « Ce qui laisserait aux pays ACP une marge de manœuvre très étroite pour soutenir leurs industries manufacturières existantes ou futures. Car la suppression de ces droits de douane entraînerait des déficits considérables dans les budgets de nombreux Etats ACP qui tirent jusqu’à 40% de leurs recettes publiques des droits d’importations et des taxes commerciales. »Par ailleurs le ministre botswanais condamne certaines actions de l’UE qui contraignent certains Etats ACP à signer les APE. « La conclusion et la mise en œuvre harmonieuse des APE complets et équilibrés, aptes à accélérer le développement durable des Etats ACP et à renforcer leur intégration régionale, doivent rester un objectif commun et partagé par les ACP et l’Union européenne », souligne-t-il.
Du côté de l’Union européenne, Andris Pielbags, Commissaire en charge du développement, indique que la date limite de la signature fixée concerne les APE intérimaires et non les « full APE », avant d’ajouter : « Et les négociations continuent. »